On chante « Maréchal nous voilà » dans les écoles, certains enfants portent une étoile jaune sur leur blouse, on écoute Radio Londres le soir, on élève un lapin dans les toilettes pour améliorer l’ordinaire. On attend, on espère, on protège le petit des angoisses des grandes personnes. La liesse de la Libération permet surtout à Jean de voir l’instituteur qui chantait la gloire du Maréchal arborer fièrement un brassard FFI.
On lui avait demandé un jour : « Vous voyez-vous un successeur ? » Il avait répondu : « Quand on a un successeur, quel que soit le domaine, c’est qu’on est fini. »
Alors, Jean Yanne n’est pas fini.
(Excipit)
Cet homme fait rire tout en provoquant un frisson de dégoût.
De Funès incarne une société dont les habitudes sont attaquées de toutes parts, et le rire naît de ses tentatives désespérées pour parer ces attaques. En revanche, Jean Yanne personnifie le mouvement, le changement, l’audace. Son comique procède de la subversion des traditions et des positions établies. Il n’incarne pas la panique de la France de papa, mais l’intelligence sans complexe de la modernité.
Le producteur Jean Yanne permet donc beaucoup de choses au réalisateur Jean Yanne, qui a évidemment confié le rôle principal à l’acteur Jean Yanne.
J'aime beaucoup écrire des articles sur moi-même. Ca me change de toutes les bétises qui sont écrites sur moi quand ce n'est pas moi qui les écrits.
Dans le monde des médias, on dit couramment que quand un Français meurt, c’est un auditeur de moins pour Radio-Luxembourg et que, quand un Français naît, c’est un auditeur de plus pour Europe n°1.
Entre tourner un chef-d'oeuvre dans les corons ou aller passer deux mois à Bali pour jouer dans une connerie, je n'hésite pas une seconde.
Si j'avais fabriqué du nougat, je me serais installé à Montélimar; si j'avais fait de la porcelaine, j'aurais opté pour Limoges. Je suis dans show-business, j'ai donc choisi Los Angelès.
Le mercredi, ils évoquent la bible et plus particulièrement le personnage de Loth. Les trois comparses lisent tour à tour des passages parodiant l'Ancien Testament dans lequel Loth erre dans le désert avec son chien Vinégra- "Ce qui veut dire "chien fidèle" en hébreu, assure Jean Yanne. Et à la fin, "Vinégra lécha Loth".