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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
"Délivrance", James Dickey.
Quatre amis partent faire une randonnée en canoë, descendant le cours d'une rivière sauvage de Géorgie. Une mauvaise rencontre fera se révéler les caractères bien différents des quatres comparses. Nature vivante, la frontière entre monde sauvage et humanité s'estompe; on trouvera le thème classique dans le lequel le personnage principal se sent plus vivant à traverser les épreuves, à ressentir la dureté de la nature, tout en étant plus proche de la mort qu'il ne l'a jamais été. Donc roman initiatique avec un suspens bien construit, dans un cadre naturel magnifiquement décrit, d'une plume parfois lente, parfois rapide telle le flux de la rivière. Une belle immersion double dans la nature, celle (in)humaine des personnages et celle que ceux-ci tentent de traverser.
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Soit quatre trentenaires tendance blasée, convaincus par l'un des leurs, Lewis, de partir dans une équipée aventureuse en canoë sous sa houlette. Il s'agit a priori d'un interlude rafraîchissant dans leurs vies, un petit goût de pionnier au coeur de splendides gorges à peine cartographiées, un défi à relever et un moment de camaraderie bienvenu.

"On la joue façon survie post-atomique, hein ?"

Mais en réalité, dès le départ, cette innocente escapade sent le plan foireux à plein nez. Et soudain, le périple bucolique bascule dans le drame et le thriller, installant son lecteur dans un malaise grandissant et un suspense intenable ; on halète en suivant les personnages qui, poursuivis, tentent tant bien que mal ... de sauver leur peau.

Prix Médicis étranger 1970, James Dickey maîtrise de bout en bout son récit, au sein du cadre époustouflant de l'Amérique grandeur nature (merci Gallmeister d'offrir ce regard sur le nature writing, à contre-courant des clichés). Délivrance est littéralement captivant, et son écriture, très cinématographique, vous plongera illico dans cette aventure macabre.

Une chose est sûre : vous ne ferez plus jamais de canoë de la même façon. Si vous avez aimé Délivrance, même esprit, même genre d'ambiance avec le signal, de Carlson, déjà chroniqué.

"Je me sentais formidablement bien, et la peur était au coeur de cette sensation : la peur et l'anticipation. Aucun moyen de savoir comment ça finirait."
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
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Si après toutes les chroniques positives à propos de cette maison vous n'êtes toujours pas allé dans votre librairie vous précipiter sur un de leurs titres, il vous reste encore quelques semaines avant les vacances pour craquer... Et pourquoi pas avec Délivrance, ce titre emblématique porté à l'écran : un roman angoissant, terriblement efficace et véritablement effrayant. Vous allez plonger dans une nature hostile, et vous délivrer de toute votre humanité...

Délivrance est à la fois un thriller implacable au travers d'une chasse à l'homme redoutable, une réflexion sur notre société avec un retour à l'état primitif et un roman de nature writing avec une description magistrale de l'environnement et de ses dangers. Si le début du roman semble un peu lent, laissant place à une introspection de la part du narrateur et protagoniste Ed, cela est vraiment nécessaire à la compréhension et à l'appréhension du changement de rythme dans la seconde partie du livre. Vous allez rencontrer quatre citadins : Ed, le narrateur; Lewis le prédateur; Bobby la proie facile de la ville; et Drew le suiveur. Quatre hommes qui se lancent de façon inexpérimentée dans un univers inconnu, et qui n'en sortiront pas tous indemnes....

J'ai littéralement dévoré ce roman car c'est un mélange savamment orchestré entre la bestialité de l'homme, le retour à nos instincts, une mise en perspective de ce qui fait de nous des êtres humains et un rythme écrasant tout sur son passage. L'écriture est vraiment superbe d'autant plus qu'elle s'adapte au récit : riche et philosophique au début, vif et tranchant lorsque la traque commence. Elle est brillamment traduite par Jacques Mailhos (il faut souligner que tous les ouvrages Gallmeister sont vraiment très bien traduits).J'ai vraiment aimé cette scission opérée par l'auteur entre la nature et la ville, entre l'animal et l'homme. On se demande réellement qui va survivre à cette chasse, on se demande comment ils vont réussir à survivre, qui sera capable du pire ?

En définitive, pour cet été : il faut dévorer d'urgence Délivrance, comme le souligne RTL : "c'est implacable, c'est totalement angoissant, c'est grand!"
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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L'originalité de ce roman est son découpage en quatre parties: Avant, le 14 septembre, le 15 septembre, Après

Avant nous présente quatre amis d'âge moyen, de la classe moyenne supérieure et vrais banlieusards. Ils ont le projet un peu fou de descendre la Cahulawassee en canoë sur un week-end. De cette rivière, ils ne savent quasiment rien, ils n'en n'ont vu qu'un tracé sur une carte et savent juste qu'elle traverse une forêts épaisse puis une gorge profonde. Ed, le narrateur et aussi le héros de cette histoire, Drew et Bobby ne sont pas très chauds pour tenter l'aventure mais Lewis arrive à les persuader de se lancer dans l'expédition. Lewis c'est le meneur du groupe, une espèce de super héros bodybuildé, spécialiste en beaucoup de domaines et particulièrement celui de la survie en milieu hostile.

Le 14 septembre le quatuor s'embarque donc pour leur équipée sauvage sans avoir la moindre idée de ce qui les attend. Ils s'imaginent jouer de la guitare, chasser le cerf, faire des feux de camps tout en buvant tranquillement des bières. Comme une bande de gamins inconscients , ils ne se soucient pas des dangers qui les guettent. Et ceux-ci ne vont pas tarder à transformer la balade bucolique en véritable cauchemar.

Le 15 septembre la seule question qui se pose au groupe est : comment sortir de cet enfer ? Les événements obligent à une redistribution des rôles de chacun. Ed sera obligé de faire corps avec la nature et va devoir puiser au plus profond de lui même des ressources dont il n'avait pas conscience. Une sauvagerie inattendue transforme le paisible citadin en redoutable chasseur. En se délivrant du poids de la civilisation, Ed retrouve son instinct animal pour préserver son besoin primaire de survivre

Après, ben... c'est après. Je vous laisse le soin de lire le roman pour découvrir cette partie.

Pendant le premier tiers du récit, j'ai été prodigieusement agacée par la désinvolture de cette bande de "foutus amateurs" qui s'engagent dans une aventure périlleuse sans aucune connaissance du terrain, sans aucune préparation, laissant la part belle au hasard. Ils ne tiennent même pas compte des mises en garde des gens du coin. Ça défie le plus élémentaire bon sens ! L'arrogance et la suffisance du fameux Lewis sont insupportables mais ses compagnons s'en accommodent bien volontiers, alors j'ai du faire de même... Cette première partie m'a paru une peu longue et ennuyeuse car truffée de trop nombreux détails comme sur la technique du tir à l'arc. Mais quand commence la véritable aventure, le récit devient passionnant. Le bémol est la tendance de l'auteur à partir dans de grandes envolées lyriques alors que la tension est à son comble. J'ai lu un peu rapidement ces passages, trop impatiente de découvrir la suite.
En ouvrant ce roman je craignais d'être confrontée une extrême violence mais ça été moins pénible que ce que je pouvais imaginer. Depuis 1970 les auteurs nous ont habitués à bien pire dans le genre. Il est intéressant d'ailleurs de se rappeler que Délivrance a été écrit dans une période où certains prônaient l'amour et le retour à la nature pendant que d'autres vivaient l'enfer de la guerre du Vietnam qui transformait l'homme en prédateur pour l'homme.

Cette lecture faite dans le cadre de l'opération Masse critique du 27 mai 2015 m'a permis de découvrir le très agréable format poche des éditions Gallmeister que je remercie vivement.
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Il faut être un peu maso pour lire Délivrance, car on se doute bien que le coup de poing dans le ventre que l'on avait reçu en voyant le film, non seulement on va le reprendre mais en plus ça va cogner plus longtemps!!

Et pourtant la petite chochotte que je suis vous recommande chaudement la lecture de cette ode âpre et velue à la nature et au dépassement de soi (même si c'est pas demain la veille que je me laisserai embarquer dans un weekend descente en rafting entre copines).
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Vieux roman, repris et retraduit par les éditions Gallmeister, Délivrance méritait amplement ses galons du genre nature writting, si cher à cette maison d'édition qui choisit avec soin ses textes et ses auteurs.

Suivons quatre copains qui décident trois jours durant, d'abandonner femmes, enfants et civilisation, pour être au plus près d'une nature, et de grands espaces qu'ils savent condamnés à brève échéances au nom du modernisme.

Ils ont tout prévu, sauf l'imprévisible…

Par la voix d'Ed, l'un d'entre eux, c'est une épopée tragique qui nous est contée ; la cruauté humaine faisant violemment irruption, c'est à qui saura, et pourra faire ressortir son instinct de survie afin de revenir le moins mal possible de cette terrible aventure, et qui plus est, s'en sortir au regard de la loi.

Roman immédiatement prenant, Délivrance, magnifiquement écrit (et traduit), plonge le lecteur à l'instar de ces quatre compères au coeur de cette rivière, cinquième personnage du roman, tant elle est omniprésente et envoutante. La tension va crescendo ; l'angoisse finit par étreindre le lecteur qui n'a qu'une envie : connaître l'issue de l'aventure, et s'en remettre !!!

C'est beau à couper le souffle.
Cela donne furieusement envie d'aller s'isoler dans un tel endroit, d'y respirer, et de tout abandonner derrière soi.
Mais surtout, cela donne envie de revenir puiser dans le catalogue Gallmeister !!!

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Ce livre est sublime déjà part la description des paysages, des lieux on s'y croit, on descend la rivière, on avance avec les personnages et l'intrigue est une folie pure. On aimerait que ça dure et qu'elle dommage de le terminer.
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Délivrance raconte l'histoire de quatre américains qui décident, le temps d'un weekend, de descendre une rivière avant que celle-ci ne disparaisse pour céder la place à un lac artificiel.

Tout paraît idyllique. le premier réveil pour Ed est apaisant et lui permet de prendre du recul sur sa vie devenue morne :

Cette balade vire rapidement au cauchemar. À part Lewis, le meneur du groupe, le plus expérimenté et sportif, les trois autres n'ont qu'une envie, celle de rentrer chez eux au plus vite. Une mauvaise rencontre changera irrémédiablement la donne. Une tragédie qui marquera à jamais la vie de ces hommes qui vont aller au-delà d'eux même endossant des rôles qui n'ont pas choisi.

À partir de là, c'est une question de survie pour le groupe. Et je peux vous dire que James Dickey m'a mis sous pression durant les deux tiers du roman. C'est incroyable comment il réussit à vous faire ressentir jusqu'au fond de vos tripes la moindre douleur, la moindre peur, les moments d'angoisse. Si la rivière peut apparaître d'une beauté fascinante, il ne vous fait pas oublier que la nature peut se déchaîner à tout moment et que l'homme est d'une vulnérabilité effrayante.

Une lecture impressionnante.
Lien : http://fromtheavenue.blogspo..
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Descendre une rivière sauvage vouée à un anéantissement prochain en canoë, tel est le défi que se sont lancés quatre hommes, quatre trentenaires inexpérimentés qui souhaitent se libérer des carcans d'un quotidien trop éloigné de la nature. La délivrance tant attendue ne pourra se conquérir qu'au prix d'une lutte acharnée contre la part sauvage et animale que la rivière et ses rapides vont venir réveiller en chaque homme.

« Délivrance » a été publié par James Dickey en 1970. Avant de devenir écrivain, il fut pilote de chasse pendant la Seconde Guerre mondiale et la guerre de Corée. Si cette oeuvre date donc d'une quarantaine d'années, elle n'a pas souffert, pour autant, de l'écoulement du temps. Dès le départ, le lecteur est happé par la voix d'Ed, l'un des quatre aventuriers. Et quand débute l'aventure, au moment où les canoës sont mis à l'eau, on vogue aux côtés d'Ed et de ses trois comparses. Sa voix est vrillée de tension, à l'image du courant, dense et lourd qu'il sent sous lui. Elle suit le rythme de la rivière et quand elle commence à s'emballer, à devenir aussi confuse que les événements terribles et inattendus qui s'abattent sur eux, on ne peut plus quitter l'intrigue. Et l'on se crispe avec Ed, au fur et à mesure de l'escalade nocturne de la falaise à pic qui va développer son acuité tactile de manière inattendue, on vibre à l'unisson de sa montée, on saisit chacune de ses prises, et on tremble, à ses côtés. Ce passage est sans doute le fragment de l'intrigue le plus beau : l'angoisse et la confusion d'Ed sont rendues d'une manière poétique et humaine. Au fil des pages, les aventuriers, tout comme le lecteur, sont tendus vers l'issue, la fameuse « délivrance » promise : vers quelle fin coulera donc cette rivière traitre, tour à tour d'un calme majestueux, mais aussi pleine d'une violence inouïe que rien ne laissait présager sinon l'obscurité des berges qui l'enserrent ?
« Délivrance » est un roman magnifique duquel personne ne ressort indemne, un roman inoubliable qui a obtenu le Prix Médicis étranger.
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Quatre amis décident de partir un week end descendre une rivière de Georgie qui va bientôt disparaitre sous un grand lac artificiel. Cette petite excursion aventureuse va se transformer en véritable course de survie..
Ceux qui ont vu le film de Borman, adaptation du roman de James Dickey se souviennent surement de deux scènes: les deux hommes jouant du banjo et une autre beaucoup plus violente.. le roman, même s'il reprend bien sur ces deux éléments clés est plus riche que le film, tout est centré sur les réflexions d'Ed , l'un des personnages et sur son analyse de la situation. C'est un livre qui a une part de violence mais non gratuite car elle sert de base à une vrai réflexion. Tout au long de la lecture, on a vraiment l'impression d'être embarqué dans le canoé, sur la rivière.. On suit, on écoute, on observe les personnages, qui ont chacun leur personnalité, leurs forces et leurs faiblesses. On sort totalement secoué de cette histoire mais elle reste inoubliable et fait de ce roman un petit chef d'oeuvre auquel le film de Borman ne rend pas à mon sens, justice.
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