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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai rapidement fait le test autour de moi : si vous évoquez "Délivrance", c'est l'adaptation cinématographique de 1972 signée John Boorman qui vient immédiatement à l'esprit des gens, curieux ensuite de découvrir qu'avant le film - qui a marqué toute une génération -, il y a à la base un roman choc qui a lui aussi fait parler de lui.

"Délivrance" est un roman court d'une rare intensité et dont le personnage principal est une rivière sauvage que quatre potes en mal d'aventures décident, sous l'impulsion du plus téméraire d'entre eux, véritable survivaliste rompu à tous les sports de plein air, de chevaucher en canoé. Voilà notre bande de citadins bringuebalés dans leurs 4x4, en route pour dompter cette rivière de Géorgie qui s'écoule à travers une terre vierge et hostile, peuplée de quelques autochtones patibulaires. Mais la virée bivouac du week-end va virer au cauchemar en seulement quelques coups de pagaie...

Le roman est construit exactement comme est configurée ladite rivière ; c'est là que réside le grand talent de James Dickey. D'abord calme, elle se fait soudain tumultueuse au détour d'un rapide puis meurtrière à l'approche d'une chute. le roman suit son cours, en quelque sorte.

Ce thriller est un huis-clos à ciel ouvert, les descriptions de la nature sont à couper le souffle, on se croit embarqué à bord d'un des canoés. du pur nature-writing avant l'heure. La psychologie des rares personnages est sondée à fond, leurs relations évoluent avec finesse et irrémédiabilité.

Ce roman est une prouesse littéraire mêlant talent stylistique, tension psychologie, action qui va jusqu'à la violence criminelle, narration bien rythmée et ambiance réaliste. Jusqu'à la dernière ligne, j'ai retenu mon souffle.

Il ne me reste plus qu'à visionner l'adaptation ciné et juger de sa fidélité.


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A préciser que l'idéologie à l'oeuvre dans le roman de Dickey se trouve en porte à faux avec celle du film de Boorman, ce qui a d'ailleurs causé des frictions de préproduction entre les deux hommes... Dickey (universitaire et poète US réputé) se situe dans la grande tradition américaine du panthéisme et de la Frontière. Il exalte la régénération de l'homme par la violence à la façon de London et d'Hemingway, en réaction à une civilisation affadissante. Boorman au contraire montre la violence faite à l'innocence de l'homme civilisé appelé à tuer pour survivre et les traumas qui s'ensuivent.
Les deux oeuvres, également brillantes, l'une plutôt réactionnaire et l'autre, plutôt progressiste, sont donc complémentaires et il est passionnant de les confronter ne serait ce que pour exercer son esprit critique en remettant en question sa propre sensibilité idéologique.
Quoiqu'il en soit , dans les deux cas, il n' y a pas de bon sauvage Rousseauiste qui tienne!
Pour le reste, on ne dira jamais assez combien une adaptation filmique brillante peut saborder l'existence même d'un livre. Combien savent que l'immense Délivrance de John Boorman est tiré d'un livre? Combien dans le même cas (et moi en tous cas) avant la parution des textes des Guerriers de la nuit et des Chiens de paille, pour citer deux éditions récentes? Il y a là une injustice fondamentale: Délivrance est un pur bonheur de littérature américaine.
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Y-a-t'il un intérêt à lire le livre quand, comme moi, on a déjà vu le film ? Mille fois oui car le livre de James Dickey explore plus en profondeur une dimension importante du récit. La personnalité des deux personnages principaux y est aussi beaucoup plus développée et complexe. Au final "Délivrance " s'avère plus riche, plus intense et encore plus percutant que le film de John Boorman.

James Dickey réunit quatre amis qui décident de descendre en kayak une rivière avant que la construction d'un barrage ne l'engloutisse définitivement. Après une agression d'une violence inouïe et la mort d'un des deux assaillants, leur aventure va virer au cauchemar et les pousser pour s'en sortir à aller au-delà de ce qu'ils pensaient être leurs limites.

"Délivrance" est la redécouverte de l'instinct de survie enfoui en chacun de nous et anesthésié par un mode de vie consumériste. Menacé de mort par son semblable ou confronté à la toute puissance de la nature, l'homme cherche, trouve et délivre au fond de lui des ressources insoupçonnées.

C'est à travers le cheminement intérieur du narrateur (le personnage de Jon Voight dans le film) qu'a lieu cette redécouverte. L'escalade de la falaise apparaît comme le point culminant du livre et symbolise le passage ou plutôt le retour à cet instinct primaire de survie.

Le film m'avait fort impressionné étant adolescent. Je n'ai pourtant jamais su vraiment en parler. La lecture du livre (il est vrai 30 ans plus tard) m'aura permis de commencer à le faire .

Magistral.

PS. Pour l'anecdote c'est James Dickey qui joue le rôle du policier à la fin du film.










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Peut-être avez-vous vu le magnifique film, réalisé par John Boorman en 1972, adaptation réaliste et somptueuse du roman de James Dickey : « Délivrance » racontait l'histoire de quatre hommes qui décident de descendre en canoé une rivière des Appalaches, avant qu'un barrage ne change la physionomie de toute la région. Burt Reynolds, John Voigt, Ned Beatty et Ronny Cox sont les héros de cette descente aux enfers. Beaucoup d'images sont très fortes. Comme souvent chez ce réalisateur, le souci écologique est présent et il nous fait partager son admiration pour la nature condamnée par la civilisation (cf. « La Forêt d'émeraude »). de « Délivrance », on retiendra aussi le superbe numéro de « Duelling banjos » où, au fin fond de la forêt, deux joueurs de banjo se livrent à une improvisation époustouflante sur « Yankee Doodle ».
Mais avant le film il y avait un roman : « Délivrance » de James Dickey, paru en 1970. Un chef-d'oeuvre couronné par la critique et le public (prix Médicis étranger en 1971).
Ed (le narrateur), Lewis, Bobby et Drew, sont quatre copains, hommes d'affaires d'Atlanta (Géorgie). Ils décident de faire une virée en canoé sur une rivière qui descend des Appalaches, et qui est appelée à disparaître, car l'implantation d'un barrage et d'un lac artificiel va changer profondément le décor de la région. Une bonne idée, donc, au départ, écologique et tout. Surtout que les décors sont à couper le souffle, d'une beauté inouïe, la nature sauvage dans toute sa splendeur. Sauvage c'est le mot. D'agrément, le voyage se transforme peu à peu en aventure, et même en cauchemar. Il y a la nature elle-même, des rapides, des passages délicats, une végétation parfois hostile et dangereuse… Il y a les hommes : les gens du pays, souvent primitifs et violents, avec qui il va falloir en découdre. Et puis il y a eux-mêmes, quatre personnalités dissemblables qui affrontent la réalité différemment. Personne n'en reviendra indemne.
Le livre (comme le film qui en est tiré), peut être vu comme une allégorie : la lutte de l'homme civilisé contre la nature sauvage (celle-ci comprenant les hommes primitifs, peu ou pas civilisés). Il y a certainement une intention écologique de la part de l'auteur, qui multiplie les descriptions de la rivière et des décors traversés (Dickey est également un authentique poète), pour faire ressortir le mal qui vient troubler cette beauté et ce calme. Certains y ont vu la trajectoire du mouvement hippie, proche de la nature et plein de bonnes intentions, mais qui, au bout du compte, a tourné court, tué par la modernité et le conformisme.
Enfin, et c'est peut-être ce qui explique le titre, « Délivrance » est un récit initiatique : les quatre personnages, dans la matrice que représentent la forêt et la rivière, cheminent vers une « délivrance » au sens maïeutique de l'expression, mais cet « accouchement » se fait dans la douleur. La nouvelle vie qui les attend à l'arrivée, n'a rien à voir avec celle d'avant. Leur aventure les a changés, ce sont des êtres neufs, mais marqués à jamais.
Un livre à lire. Un film à voir. Impérativement.

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Délivrance (1970)
James Dickey


Sortons de ces drames psychologiques à évolution lente, de l'air un peu, ici d'abord le temps presse puisqu'un week-end projeté pour descendre les rapides du Cahulawassea, ce n'est pas de trop, d'autant plus que la mesure du temps civilisé, les quatre protagonistes et pas middle class s'il vous plaît, en mal de dépaysement face à un monde ennuyeux dans lequel ils vivent, ils vont vite la perdre. Plus bas en aval doit se construire un barrage, mais il y a du chemin, un sacré chemin ! Je ne veux pas leur foutre la poisse, mais c'est vrai ! Peut-être que si volonté unanime chez ces quatre aventuriers à la manque, si différents, il y a, elle se trouve là, tuer cette psychologie de la ville, ras le pompon, burnout.. L'insouciance est quasi-réelle !..

Un détail aurait pu les faire rebrousser chemin, ça arrive quand on quitte un monde pour un autre, étranger par définition, quand des légers coups de cafard comme des coups de canif au coeur nous agitent mais dont généralement nous avons la force de nous relever, ils nous picotent l'âme et puis nous poursuivons notre chemin malgré tout.

A vrai dire, à ce moment là, on ne sait pas trop ce qu'ils pensent chacun, le lecteur témoin probablement en sait davantage. Ils ne vont tout de même pas se dégonfler comme ça ces grands garçons ! Qu'en diraient leur femme au retour, depuis le temps qu'ils nous vendaient cette hypothétique expédition digne d'Edgar Poe ! Oui, quand même, cette rencontre au banjo, cet ado dégénéré du dernier village périphérique, en marge du monde moderne, grattouillant sur le pont son instrument d'un malin plaisir. Passé le pont, s'ils n'ont pas compris que ce détail de l'aventure est un point de non retour, nous avons en tout cas une forte empathie pour eux. Et dire que l'un d'eux pensait jouer du banjo : ça y est c'est fait !
C'est juste l'entrainement du plus gaillard des quatre amis qui va venir rompre ces quelques états d'âme et avoir raison des quelques réticences.
L'événementiel, riche en rebondissements comme on dit, va s'abattre sur eux comme des averses tropicales. Et ce ne sera pas qu'un tel a oublié sa brosse à dents, je vous prie de croire ! Les éléments de la nature vont se déchainer contre eux, ils auront à peine le temps de cogiter que les premiers dangers d'une nature insoupçonnée vont s'abattre sur eux ; le temps ne sera pas à la métaphysique, même pour le plus scientifique d'entre eux !..

Dans le film éponyme de Bormann connu du grand public qui a engagé l'auteur comme scénariste, tout cela marche à l'unisson et me fait dire que le septième art est une cerise sur la gâteau d'une oeuvre littéraire à la base.
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super livre
a lire absolument
j'ai vu le film il y a très longtemps et je n'en avais qu'un vague souvenir
Cela faisait longtemps que je n'avais été absorbé par une lecture.
Unique observateur de cette descente vers nos sentiments les plus profond.J'ai traversé les rapides avec eux .
Quels ressources avons nous en nous pour vivre ou survivre ? .Vers quel état le plus sauvage pouvons nous tendre pour sauver notre peau ?
Nous ,pauvres mammifères devenus esclave pour manger, travailler, urbaniser, consommer,rire, parler ...
super livre
a lire absolument
au fait une dernière chose : il faut écouter la musique du film délivrance

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Je me rends compte, suite à cette lecture, que je n'ai jamais vu le film "Délivrance" de John Boorman, sorti en 1972. Je pensais que si... mais en fait j'avais juste en tête quelques photos du beau livre sur Boorman sorti en 1985, que m'avait offert mon futur mari (Merci Olivier). La seule chose que je savais, c'est que Charley Boorman jouait dans le film, comme dans tous les autres de son père John. Alors, lorsque j'ai lu ce livre, j'ai compris pourquoi certains m'avaient dit "On dirait Délivrance" quand j'ai publié ici la chronique de "Les femmes n'ont pas d'histoire", des photos et des vidéos de Mark Laïta sur les gens des Appalaches. Je comprends maintenant. Et j'ai lu sur Babelio certaines chroniques de lecteurs marqués, presque traumatisés après avoir vu le film... effectivement, ça devait être éprouvant. C'est James Dickey lui-même qui a écrit l'adaptation pour le cinéma.
Je m'y suis plongée sans à priori, donc, et j'ai beaucoup aimé. Beaucoup.
C'est l'histoire de quatre hommes, mariés avec enfants, qui décident de partir un week end en canoë descendre une rivière qui bientôt n'existera plus, car un barrage va être construit et va inonder toute la petite vallée où elle serpente actuellement. La rivière s'appelle Cahulawassee, les montagnes autour s'appellent les Appalaches, nous sommes en Géorgie (je ne fais pas exprès de lire à la suite des livres qui parlent de voies d'eau en Géorgie....). Celui qui propose le périple aux autres, c'est Lewis. C'est un homme qui est passionné par la survie, qui tire à l'arc niveau compétition, qui fait de la musculation, c'est un athlète. Même sa femme apprend la cuisine de survie, apprend-on. Il a le canoë et pas mal d'équipement. le second, c'est Drew, l'homme à la guitare, chef d'entreprise aussi, assez intéressé à l'idée de ce petit week end pour se couper du monde du travail, de la routine. Il sait pouvoir compter sur Lewis pour la connaissance du terrain. le troisième, c'est Bobby. C'est le plus casanier d'entre les quatre, il n'est pas très sportif ni porté sur l'exploration d'autre chose que des villes. le dernier, le narrateur, c'est Ed. L'homme à la pipe. Il a une agence de publicité (comme l'auteur James Dickey), connait bien Lewis, l'admire même, il fait du tir à l'arc un peu pour lui ressembler, il est partant tout de suite. Il en a un peu marre de faire ce qu'il fait, et prend ce futur week-end pour une délivrance de son ennui profond.
C'est une histoire de nature, la nature dans toute sa beauté, mais aussi dans tous ses dangers. C'est une histoires d'hommes, c'est une réflexion profonde sur l'humain, ce qu'il est capable de faire pour survivre à des dangers, qu'ils viennent d'une rivière pleine de rapides meurtriers, de falaises abruptes, d'endroits où chaque moment, chaque mouvement peut vous tuer. C'est une histoire d'hommes dans leur bestialité, dans leur horreur, et une réflexion extraordinaire sur la conscience, comment chacun peut faire des choix atroces pour "ne pas avoir d'ennuis" ou pour "s'en tirer".. on sait que tous ne reviendront pas. Et ceux qui en reviennent ne s'en sortent pas intacts, que ce soit physiquement ou moralement. La honte, le mensonge, le meurtre, les blessures, personne ne s'en tirera sans cicatrices.

Les grandes beautés de ce livre sont les magnifiques descriptions de la lumière dans cette rivière, dans l'eau et les galets, dans l'éclat de la lune la nuit, dans le grain de la falaise, et comment l'homme s'y frotte, s'y pique, s'y blesse, mais les surmonte aussi. Cette bataille de l'homme contre la nature belle mais dangereuse. C'est aussi la profondeur de l'analyse de ce que peut ressentir le narrateur en bafouant, au mépris de toute morale, tout ce qui est humain en lui-même. En redevenant un animal sauvage, sans loi, sans morale, sans remords.
Traduction de Jacques Mailhos.
Lien : https://melieetleslivres.wor..
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Pour moi, Délivrance, c'était avant tout un film glauque, qui parvient même à faire serrer les fesses des garçons, et un air de banjo...
Grâce aux éditions Gallmeister,  je  découvre la génèse de l'histoire de James Dickey, qui scénarisera le film par la suite.
Quatre copains, sous l'égide de Lewis, grande gueule sûre de lui,  toujours avide de se dépasser , partent camper et descendre le cours d'une rivière dans une zone sauvage, le temps d'un week-end...
Ed Gentry , le narrateur, ainsi que Drew et Bobby, sont peu entraînés, ils partent à l'aventure,  soumis à l'enthousiasme de Lewis, qui, lui, se rêve survivaliste pour éprouver son mental.
Mais ce qui devait être une virée entre citadins jouant à se faire peur va prendre un autre tour à l'occasion de leur confrontation à une nature moins idyllique que prévue,  et surtout suite à une rencontre inopinée. L'aventure vire au cauchemar..
Un style au tranchant redoutable, qui s'adoucit pour nous parler de nature, puis nous captive quand le dépassement de soi devient une nécessité pour la survie. La montée en tension  grandit au fil de la descente de la rivière, une lecture que je recommande donc vivement !
Lien : https://instagram.com/danygi..
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Il y a quelques années déjà, je suis revenue avec un "nouveau livre dont on parlait beaucoup" mais en lisant les premièrs chapitres, il m'a semblé reconnaître cette histoire, l'avais-je déjà lue? L'idée d'un film ne m'avait pas effleurer l'esprit vu que j'avais acheté un livre qui venait de paraître! Puis, les images me sont revenues, l'horreur de certaines scènes, la beauté d'autres. C'est là que je me suis mieux renseignée et qud je me suis rendue compte que le livre datait de 1971 et qu'il avait été interprété au cinéma l'année de ma naissance! Comme il m'est arrivé de lire un livre après avoir vu le film comme "Winter's bone" de Daniel Woodrell, j'ai poursuivi ma lecture sans regret, bien au contraire car même si ce livre a été merveilleusement bien interprété au cinéma, l'écriture de l'auteur, des détails, toutes ces choses qu'on ne peut pas filmer ou mettre en scène et qui font la particularité des livres, surtout écrit par un écrivain aussi talentueux qu'était James Dickey, tous ces éléments font que cette lecture fut une très belle redécouverte!
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J'ai eu un petit peu de mal au départ, à me plonger dans cette histoire dont j'avais vu des années plus tôt l'adaptation. J'avais trop en mémoire Burt Reynolds, un des quatre héros du film. Je n'aime pas avoir des images déjà existantes en tête. J'ai l'impression que ça me prive de mon propre imaginaire.

Finalement assez rapidement Lewis ne ressemblait plus à Burt Reynolds et j'ai oublié le film pour me laisser submerger par l'ambiance sylvestre, magnifique et pourtant dérangeante, vaguement angoissante, avec ces trentenaires en crise existentielle, partis dans les forêts sauvages, et qui vont faire une très mauvaise rencontre qui changera irrémédiablement le cours de leurs vies.
J'ai commencé à être captivée et oppressée, notamment quand Lewis raconte à Ed une expérience passée de survie dans les bois, avec une fracture à la jambe, seul et loin de tout. Et puis l'aura du sud profond, la nature grandiose et des habitants très frustes et inquiétants disséminés çà et là, tout ça peaufine l'atmosphère pesante, et a achevé de me plonger dans l'histoire.

Étrangement, alors que je préfère les dialogues et l'action aux narrations, ici ça a été le contraire. On suit les pensées de Ed, qui nous entraîne avec lui dans sa vie, ses réflexions, ses sensations. Il décrit leur périple, observe ses compagnons, nous fait entendre ses peurs et ses doutes au milieu de cette nature impitoyable et généreuse et on s'y croirait. On est à fond dans la survie, le point de non-retour, le marche ou crève, ces moments où on se rend compte à quel point la vie est précieuse et fragile, l'instinct de conservation tellement chevillé au corps.

J'ai adoré cette écriture qui m'a emportée et fait ressentir toutes ces émotions magnifiques et terribles. On se trouve pris en étau entre la majesté de la nature et la perversion de l'âme humaine.
La rivière et la forêt sont l'écrin de cette virée mi-paradisiaque mi-cauchemardesque qui marquera les quatre amis à tout jamais.
Et j'ai de loin préféré le roman au film car je l'ai trouvé bien plus sobre, sans voyeurisme complaisant, avec juste ce qu'il faut d'angoisse pour nous mener jusqu'à la fin par le bout du nez grâce à une écriture très descriptive et poétique qui nous fait vivre dans la tête d'un des personnages.
Lien : http://mechantdobby.over-blo..
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