Citations sur Atlas ou le gai savoir inquiet : L'oeil de l'histoire.. (1)
L’archive nous demande, bien sûr, d’affronter la question de l’inépuisable comme celle de l’insondable. Mais l’atlas, par ses choix eux-mêmes - ou plus exactement par ses montages-, rend visibles et l’inépuisable et l’insondable comme tels. Moyennant quoi il se rend capable d’en dégager les différences, d’en révéler les inquiétantes étrangetés. Le philologue qui passe sa vie dans une archive et s’y familiarise peu à peu perd souvent, du coup, ce sentiment d’inquiétante étrangeté; tandis que le spectateur momentané de cette archive - cela valant aussi pour le spectateur de musée qui passe rapidement devant une œuvre d’On Kawara ou de Hanne Darboven, par exemple - renonce à tout courage de la patience, de la recherche. Un atlas, en revanche, nous donne la possibilité d’exercer ce « regard embrassant » des différences et de leur étrangetés. C’est ainsi que l’atlas, immanquablement, transforme le gai savoir en gai savoir inquiet.