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Citations sur Macadam (29)

C'est que ça peut être con une foule. Ça peut avoir le lynchage facile. Surtout une foule qui vient de perdre ses plus belles illusions à cause d'un incapable.
(p. 39)
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Un siphon d'évier, voilà tout ce qu'il était lorsqu'il se retrouvait confiné avec Dieu dans ce réduit minuscule [confessionnal]. Un siphon qui devait récupérer dans son culot toutes les salissures de la terre. Les gens s'agenouillaient devant lui et déposaient sous son nez leurs âmes sales comme ils auraient glissé des souliers crottés de boue sous le filet d'eau du robinet. Un coup d'absolution et le tour était joué. Les pécheurs pouvaient s'en retourner du pas léger des purs. Lui regagnait la cure d'une démarche poussive et se glissait dans son lit, tout nauséeux de cette fange qu'il avait dû ingurgiter bon gré mal gré.
(p. 11-12)
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On ne devrait jamais avoir à enterrer ses enfants. Le père avant sa fille, aussi logique que deux et deux font quatre !
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La nuit, tous les vins sont gris.
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La guerre l’avait finalement recraché parmi les siens, décharné et mutique. Il était rentré au pays amputé d’une partie de son esprit, comme d’autres étaient revenus sans bras ou sans jambes, avec la certitude que le morceau manquant de son âme était resté là-bas, au cœur de cette forêt, captif de l’entrelacs de racines.
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Le temps est disloqué. O destin maudit, pourquoi suis-je né pour le remettre en place ! 
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Un jour, bientôt, il repassera ici, ébouriffera ses cheveux et l’emmènera visiter le jardin des étoiles.
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Et puis il y avait cette chaise vide , cette chaise dont l'assise ne gémit plus sous le poids de l'homme, et qui fait comme une béance intolérable par laquelle s'enfuit la vie d'avant. Envolées ces mains calleuses qui lui courraient dans le cou, le tordant de rire sous des frissons de plaisir. Disparus les genoux sur lesquels il aimait jucher son corps menu.
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Des échanges ne devaient pas excéder le temps de référence fixé en début d’année par son responsable lors de son entretien de progrès et qui était de quatorze secondes exactement en ce qui la concernait. Selon le dernier suivi mensuel, elle était encore à plus de trois secondes de son objectif. Mathilde emmerdait son objectif. Elle ne manquait jamais de glisser une petite phrase supplémentaire au milieu du plan de dialogue lorsqu'elle en avait l'occasion (...) Mais la nouvelle Mathilde se foutait des consignes. La nouvelle Mathilde avait soif de contacts, qu’ils soient visuels ou tactiles, fussent-ils brefs. Et puis trois secondes, ce n’était pas la lune. Si ça ne leur plaisait pas que le signal lumineux de la file numéro douze reste au rouge un peu plus longtemps que les autres, ils n’avaient qu’à le lui dire en face. Mais on ne lui disait plus rien en face, à Mathilde, pas même le responsable de zone, ce même responsable qui, avant l’accident, n’aurait jamais manqué une occasion de lui balancer une vanne graveleuse et pleine de sous-entendus en la regardant droit dans les seins et qui à présent l’évitait comme une pestiférée.
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Le soleil me manque. Sa chaleur comme sa lumière. Une clarté qui semble à jamais s'en être allée, remplacée par cette saleté de brouillard qui vient d'on ne sait où et qui n'en finit pas de s'écouler sur le monde. Ce matin encore, la brume noie tout. Une énorme masse de coton sale qui a avalé le parc, les arbres et l'immense portail en fer forgé de l'entrée. Ici, en novembre, c'est normal paraît-il. C'est sournois, la brume. C'est comme la vieillesse. Ça profite souvent de la nuit pour forcir. Ça vous envahit sans bruit, s'insinue jusque dans les moindres recoins, vous engourdit les pensées et vous éteint les souvenirs sans même que vous vous soyez rendu compte de sa présence. Au matin, elle est là, omniprésente, et ne vous lâchera plus.
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