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3,54

sur 67 notes
La demande d'achat d'un ami m'a conduite vers ce court roman.Son apparence de science fiction me l'a fait ouvrir et ,plus que ce prétexte, c'est la lente chute vers le passé qui m'a tenue et me l'a fait lire d'une traite.Avez vous remarqué combien les livres de fin du monde vous tirent vers le passé,ils n'imaginent pas l'espoir,ils n'espèrent pas l'après.Celui ci vous met dans l'instant;instant de souvenirs,de passions,d'angoisse,de légers bonheurs.C'est un roman de superflus et d'importances.Lisez,refermez,et regardez votre quotidien autrement.
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Sur un sujet qui peut rappeler La route de Cormac McCarthy, versant sombre, ou En un monde parfait de Laura Kaschichke, versant un peu plus léger, Christel Diehl nous fait surtout apprécier la magie de son écriture. Une femme et sa fille restent confinées dans leur maison depuis un événement, qu'elle a nommé Enola game, en référence à la bombe lâchée sur Hiroshima. Nous n'en saurons guère davantage sur ce drame extérieur, si ce n'est que l'électricité et les communications sont coupées. le mari et la fille aînée sont au loin, les services publics recommandent de rester enfermés et distribuent de l'eau potable. Pour ne pas perturber sa fille de quatre ans, et ne pas sombrer, la mère institue des rituels, et dans les moments où la petite dort, trouve refuge dans ses souvenirs et dans l'écriture.
Le roman raconte son quotidien, ses peurs, son organisation, ses occupations. Elle constate très vite le dérisoire de tout ce qui pouvait paraître indispensable ne serait-ce que quelques jours auparavant. Une vie réduite au minimum vital, voilà ce qu'elle doit affronter maintenant, et sans savoir jusqu'à quand…
Je n'ai noté aucune phrase, fait aucun repère dans le livre, tant j'aurais eu du mal à choisir, tant tout sonnait juste à mon oreille, tant l'émotion jaillissait de chaque ligne, de chaque paragraphe. Un texte court, mais fort, à découvrir, assurément !
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"Enola Game" en référence à Enola Gay, l'avion qui a largué la bombe sur Hiroshima. La narratrice a nommé ainsi le jour où elle a vu "la grande lumière". Une catastrophe s'est produite, nous ne saurons pas laquelle. La jeune femme est confinée chez elle, avec sa petite fille de quatre ans. Une patrouille passe tous les jours déposer de l'eau et des vivres devant les portes des maisons, avec ordre de ne surtout pas sortir.

L'atmosphère du roman est saisissante. le contraste est fort entre l'angoisse sourde, l'ignorance totale dans laquelle est la jeune femme, dont le compagnon et la fille aînée sont au loin et le semblant de vie normale qu'elle s'efforce de maintenir pour sa plus jeune fille. Séparée de ceux qu'elle aime, ne sachant pas ce qui s'est réellement passé, elle s'accroche à des rituels et à des habitudes simples.


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Une femme et sa petite fille sont cloîtrées dans leur maison. Dehors, c'est le chaos. On ne sait pas trop ce qui s'est passé : catastrophe nucléaire ? guerre chimique ? Toujours est-il qu'elles sont assignées à résidence, sans le papa et la grande soeur, tous deux à l'extérieur au moment de la catastrophe. Méthodiquement, la maman organise leur survie, ne négligeant ni l'économie des ressources dont elles disposent ni l'emploi du temps de la petite fille, qu'elle veut le plus « normal » possible.

Cette organisation du quotidien permet de donner un cadre à ces journées angoissantes. L'amour pour son enfant insuffle à la femme la force de ne pas se laisser aller au désespoir. Ses états d'âmes, elle les garde pour la nuit. Quand elle a un moment à elle, la jeune femme consigne ses pensées et ses souvenirs dans un cahier. Elle avait toujours rêvé d'écrire mais n'avait jamais eu le temps de s'y atteler, elle ne laisse pas passer l'occasion. Les moments qu'elle consacre à sa fille sont intenses, l'exploration de son monde intérieur l'est tout autant.

Ce livre m'a fait penser à « la route » de Mac Carthy en mois angoissant peut-être. L'homme et l'enfant de "la route" marchent au milieu de nulle part, confrontés sans cesse au danger tandis que la femme et son enfant sont en relative sécurité tant qu'elles ne quittent pas leur maison. On sent toutefois au fil des pages que l'étau se resserre et que le plus pénible est à venir...

Les phrases sont toutes aussi belles et profondes les unes que les autres. Il est notamment question de l'amour maternel et de la force qu'il donne pour affronter le pire. La jeune femme réfléchit à sa propre vie, aux valeurs qui étaient les siennes avant le chaos. Si elle sort vivante de ce cauchemar, elle ne sera plus la même. Plusieurs blogueuses ont souligné la beauté de l'ouvrage en tant qu'objet. Je le confirme. J'ai beaucoup aimé la pagination aérée qui permet au lecteur de s'accorder des pauses pour une réflexion personnelle qui s'impose, face à un texte aussi fort.

Un très bon premier roman...


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Ce roman est aussi court qu'intense et émouvant.

On se glisse très vite dans la peau de cette mère livrée à elle-même dans un monde dont les codes lui échappent soudain, et on admire son courage, son humour et la douceur qu'elle prodigue à sa petite fille.

Bien sûr, ce livre est sombre, mais il ne rend pas triste, car à chaque page il donne envie de savourer quelque chose avec une nouvelle attention : le goût d'un fruit, la présence d'un être, et la littérature, qui soutient et nourrit l'héroïne à chaque instant.

La fin est à la fois bouleversante et porteuse d'espoir. Je trouve qu'elle donne envie d'ouvrir les yeux et de changer de regard pendant qu'il en est encore temps.

Un dernier mot sur l'écriture : un style magistral, épuré, poétique qui joue avec les mots comme un instrument de musique joue une partition ...
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Avec la petite, elle se sent vulnérable. Elle est obsédée par la volonté de protéger son enfant du mieux qu'elle peut.
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Dans ce roman, Christel Diehl met en scène une femme et sa fille, enfermées dans une maison après Enola Game. En choisissant ce nom pour désigner une tragédie dont on ne sait rien, la mère montre à la fois son amour des mots et son désespoir. Car Enola game est un jeu de mots avec Enola Gay, le nom de l'avion qui a largué la première bombe sur Hiroshima. C'est dire si l'atmosphère qui entoure ce roman est pesante. On peut voir dans ce livre un aspect futuriste. Pour moi, c'est une histoire universelle, malheureusement partagée par de nombreux peuples en guerre. D'ailleurs, cette mère, comme sa fille, n'a pas de prénom. Elle représente toutes les mères dans la tourmente de la guerre, qui doivent oublier leur angoisse pour protéger leur petit.

Christel Diehl a délibérément choisi de gommer tout repère si on excepte le nom du village de montagne, le Huttes, qui fait référence à un endroit où l'auteure a passé de merveilleuses vacances d'été lorsqu'elle était enfant.

C'est un très bon roman sur la maternité, d'autant que l'auteure a eu l'intelligence de faire partager à cette mère son quotidien avec sa benjamine mais d'avoir éloigné son aînée, ce qui provoque le manque et c'est dans les gestes que cette mère fait en pensant à son aînée qu'elle m'a émue, tout comme m'a émue le magnifique épilogue. Parmi ses influences littéraires concernant le thème du déchirement et du choix qui sont liés à la maternité, Christel Diehl cite les sublimes Maus de Spiegelman et le Choix de Sophie de Styron.

Mais cette histoire est aussi l'occasion de réfléchir à la sur-consommation. C'est quand on n'a plus rien qu'on réapprend le goût des aliments mais aussi celui de la musique.

Confrontée au choix étourdissant que lui offrait cette discothèque quasi-infinie, elle écoutait presque moins de musique que jadis, lorsqu'elle s'offrait de temps à autre un disque convoité, se hâtait de rentrer à la maison, déchirait son emballage plastique avec fébrilité et se calait dans un fauteuil pour jouir ad libitum de la mélodie.
Christel Diehl écrit là son premier roman dans une langue qui m'a charmée à chaque page, avec des comparaisons toujours justes.


Elle a aussi un don pour camper les décors, si bien que je me suis à la fois senti au théâtre pour le huis-clos mais aussi au cinéma tant j'avais l'impression de visualider les scènes d'extérieur. D'ailleurs, maintenant que son roman est publié, Christel Diehl songe à une adaptation cinématographique, tout en étant consciente de la difficulté de trouver un enfant qui joue juste.
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Un livre très court mais très intense. Christel Diehl nous entraine dans un huis-clos terrifiant, angoissant mais tout à fait passionnant. Je l'ai dévoré en quelques heures à peine tant j'étais captivée. le décor est planté dès le début et très vite on en sait autant que la narratrice, c'est-à-dire presque rien. Après une catastrophe dont on ne sait absolument rien, une mère et sa petite fille doivent rester enfermées chez elles. Elles tentent tant bien que mal de garder certains repères et habitudes. Cependant, il est difficile de garder le même style de vie lorsque la nourriture et l'eau doivent être rationnées, qu'il n'y a plus d'électricité et qu'il est formellement interdit de sortir.

La suite sur le blog :)
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Une jeune femme tente tant bien que mal de maintenir un semblant de normalité dans la vie de sa petite fille. Mais ce n'est pas facile quand on doit vivre cloîtrée dans sa maison suite à un événement non identifié. Une guerre ? Une catastrophe nucléaire ? Tout ce qu'elle sait, c'est qu'une grande lumière accompagnée de bruits d'explosions les a réveillées et que depuis c'est le chaos. L'électricité est coupée, il n'y a plus de chauffage, plus de téléphone et pas moyen de savoir ce qu'il est advenu de son compagnon parti travailler, ni de sa fille aînée en vacances chez son père sur un autre continent. Des chars sillonnent la rue, avec des soldats qui crient de ne pas sortir pour éviter toute contamination et qui déposent des vivres tous les trois jours.
La jeune femme surnomme l'événement Enola Game, en souvenir de cet avion qui avait largué la bombe atomique sur Hiroshima et parce qu'elle essaie d'en faire un jeu pour sa fille et pour s'empêcher de paniquer.

J'ai accepté de recevoir ce roman proposé par les éditions dialogues, car je n'avais encore jamais lu de roman post-apocalyptique et que le résumé, pour une fois, me tentait. Je ne le regrette pas car, en peu de pages, la romancière réussit à nous plonger dans une ambiance angoissante et terrible. Bien que la mère tente de maintenir une certaine stabilité au sein du foyer, la situation extérieure s'insinue avec tout ce qu'elle comporte d'incompréhensible et de stressant. le lecteur ignore ce qui s'est passé mais il voit par l'oeil de la jeune femme et l'angle limité de la fenêtre de l'étage les différentes étapes du chaos qui s'installe : les chars de l'armée qui vont viennent avant de faire place aux pillards pour finalement voir arriver des rafles. Et toujours, cette mère qui lutte pour le bonheur et la survie de son enfant.

Un roman poignant qui ne peut laisser indifférent en ces périodes où l'on parle beaucoup de fin du monde, de guerres et autres pénuries des ressources. Mais ce récit aborde aussi la surconsommation et les problèmes qui se posent à notre société sans cesse en train de vouloir plus et qui passe à côté des petits bonheurs. L'écriture de Christel Diehl est raffinée et érudite, rendant le récit plus intense encore.
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Se souvenir du bonheur, pour tenter de le rendre invincible …

Une jeune femme et sa petite fille vivent enfermées, essayant d'échapper à un péril dont on ne connaît pas vraiment la nature.

L'intrigue est haletante, l'inquiétude va crescendo, et pourtant, à chaque page ou presque, des réminiscences solaires, épicuriennes, amoureuses nous donnent envie de célébrer cette vie, de nous dire : "bon sang mais c'est bien sûr, j'avais oublié à quel point les plus petits détails de notre existence peuvent être enivrants…"

On lit ce roman bouleversant d'une seule traite et ensuite on a envie de le relire à petites gorgées. J'ai été particulièrement envoûtée par le jeu de piste qui relie la mère à sa fille aînée. Au-delà du désespoir, il y a ce lien magique dont la trajectoire aboutit à une étoile qui éclaire la nuit. Les dernières pages du livre sont sombres, mais l'épilogue me semble porteur d'un espoir indéfectible.
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