- A la question de savoir si tu es folle, ma chère Margareth, je ne peux prétendre en connaître la réponse assurée. En revanche, toute folie n'est pas bonne à enfermer. Sois heureuse du grain de folie que tu as en toi, il t'apportera une vie heureuse et épanouie.
- Je le sais, petite princesse. Mais je te promets que tu arriveras à surmonter ta douleur. Tu pourras toujours trouver ta maman dans ton coeur et tes souvenirs. N'oublie jamais cela. Si tu conserves tout ça en toi, elle vivra pour toujours.
Après avoir été orpheline de mère,après être devenue veuve,elle devait commencer un nouveau chapitre de sa vie.
Tout le monde nous dit que cela va passer, que la blessure va guérir d’elle-même. Mais j’ignore encore comment cicatriser une blessure comme celle-ci. C’est comme vouloir refermer mon corps sans une partie de ce qui le compose
Vous reprendrez goût à la vie et reprendrez ce processus naturel qu’est la construction de votre existence. Vous allez vous remettre et prendre conscience de votre propre potentiel, de vos capacités. Vos faiblesses vous apparaîtront en même temps que vos forces. Vous reprendrez le chemin de la vie, tout simplement.
Ne dissimulez jamais vos larmes, Milady. Elles ne font pas étalage d’une faiblesse, mais d’une douceur dont vous ne devez jamais avoir honte. Soyez fière de ressentir des sentiments et ne vous en cachez jamais.
Je suis une femme, mais notre pouvoir demeure bien inférieur à celui des hommes, et cela vous le savez tout autant que moi. C’est pourquoi, nous vous intimons de trouver un époux et d’être heureuse.
Si seulement j’étais capable de lui ôter toute cette douleur…
Mais je n’étais pas le Créateur et je n’avais aucune prise sur la vie et la mort des humains. Je ne faisais que guider leurs nuits, tout comme Sol guidait leurs journées. C’était nos rôles respectifs, je n’étais pas en mesure de faire autre chose pour Margareth. J’allais l’écouter et la conseiller comme je le pouvais.
Vous allez vivre, Margareth. Vous allez vivre pour votre époux qui n’en a pas la possibilité. Cette formulation frappa Margareth de plein fouet. Vivre pour Eddie qui ne peut pas le faire par lui-même…, se répéta-t-elle.
Un mariage tel que le nôtre n’est guère plus qu’un contrat. L’amour en est absent, inutile donc de nous souhaiter du bonheur ou que sais-je encore.