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Le blues de la cadre supérieure

Dans un percutant premier roman, Lou Dimay raconte l'horreur économique. La pression mise sur une cadre supérieure pour réussir un projet industriel sous le regard croisé de ses supérieurs et de ses collaborateurs.

Irène a quitté sa ville pour un nouvel emploi. En arrivant à Guède, elle trouve un petit hôtel, mais pourra très vite le quitter pour un logement que lui a proposé Jihane, lorsqu'elle s'est rendue compte qu'elle était nouvelle dans la région.
Côté travail, il y a tout à faire. Son poste d'«interfaceuse» vient d'être créé, dans le but de rassembler les productions d'indigo et de pastel, jusque-là en concurrence. «Notre rôle est de les connecter, de les mettre en synergie pour construire de nouvelles procédures, inventives mais rentables, pour que les teintes produites se diversifient en réponse à la demande du marché.» Projet ambitieux dans lequel elle s'investit totalement sous l'oeil de Romuald qui a tracé sa route et avec l'aide de Colombe qui avait un temps lorgné son poste de direction. L'équipe se compose en outre de Camille, Julie, Angèle et Frank. Après les premiers tâtonnements, les problèmes de communication, le projet semble avancer, les rôles bien répartis. Mais la charge de travail devient de plus en plus lourde: «Pause méridienne raccourcie, Sandwich avalé rapidement. Ventres alimentés devant les écrans bleus. Abattre le travail, nourrir les machines, rédaction de conventions, préparation de guides financiers, rapports d'activité intermédiaires, lettres officielles, travaux à superviser, avenants...» Une pression qui transforme les relations, crispe les hiérarchies et pousse au crime. La jalousie vient se mêler à la tension, le sexisme à la rivalité, l'envie à la vengeance.
Lou Dimay raconte dans ce petit conte cruel la vie de l'entreprise qui, sous couvert de performance et de grands projets, met les cadres sous pression et les pousse à bout. Quand quelqu'un réussit, alors cette personne est mise en lumière. Mais toute lumière déploie sa part d'ombre. Une ombre propice aux tractations secrètes et aux coups bas. le tout s'achevant dans un bain... d'indigo.
Ce fulgurant récit de la violence économique gagnerait à être distribué dans toutes les écoles de commerce!
Seul petit bémol, l'emploi de l'écriture inclusive qui entrave la lisibilité du texte.

Lien : https://collectiondelivres.w..
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Nous sommes ici sur un court roman, une novella même car il y a ni plus ni moins cent pages dans un format poche, cela n'enlève rien à la qualité du récit.

Récit que j'ai apprécié, lors des premières pages on se demande un peu où nous emmène l'auteure mais très vite l'histoire s'installe et là ça devient intéressant.

Le lecteur suit "Irène" dans son nouvel emploi, un poste compliqué et peu défini par la hiérarchie.

Elle va se démener, se battre, sombrer dans cette histoire qui parle de la pression au travail, des coups bas, des mensonges, du harcèlement moral en entreprise au nom de la productivité et de l'efficacité.

La plume de Lou Dimay est très belle et forte, parfois mélancolique ou encore poétique, belle dans la forme, forte dans les émotions ce qui fait que l'on se sent vraiment auprès du personnage d'Irène.

Seul point faible à mon goût, la fin, car même si je l'ai comprise, la dernière action m'a laissé ahuri et désarmé par rapport au reste de l'histoire.

L'illustration de couverture, elle, est très sympa, et signée "Camille Laforcenée".
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Je tenais à remercier les Éditions Blast et Babelio qui m'ont permise de faire cette jolie découverte dans le cadre de l'opération « Masse Critique ».


Un texte court, en tension, tout en finesse et subtilité. Des non-dits, des situations criantes effleurées, montrées, devinées. Une histoire que se lit d'une traite, qui étouffe petit à petit, jusqu'à l'expiration finale. On peut respirer, reprendre son souffle arrêté.

Ce roman de Lou Dimay est d'une simplicité et d'une maîtrise vraiment plaisante. Elle narre la banalité du mal, la souffrance infligée, déshumanisée, la machine implacable du travail qui essore, utilise, détruit. Jusqu'à la perte de sens totale. Autrice, chercheuse et enseignante, Lou Dimay décrit sa démarche sur son blog : « […] j'ai trouvé dans l'écriture les conditions de la survie, l'activation d'autres possibles et la vitalité de la révolte face aux violences ordinaires et aux rapports de domination de « l'ordre social » ».

« Combien de fois faudra-t-il mourir pour être en vie? »

Irène va prendre un nouveau poste dans une ville inconnue. Elle quitte tout sans regret pour cette nouvelle vie qu'elle semble attendre avec impatience, pour « retrouver la surface ». Elle arrive dans la ville de Guède, où tout est bleu, du pastel à l'indigo. C'est d'ailleurs dans une usine de production de couleur qu'elle va travailler. Jeune « bleue » pleine d'entrain, elle se verra directrice de l'innovation, où on l'accueille avec des « bon courage ». le ton est donné.

Elle commence à peine à prendre ses marques que les attaques vont arriver, de sa propre équipe. Colombe, qui occupait plus ou moins son poste mais a finalement renoncé, tente de la déstabiliser. Elle semble fragile, et pourtant si pleine de ressources et incroyablement forte pour poser problème à Irène. Tout reste professionnel en surface, les traces écrites sont parfaites, mais tout est fait en sous-main pour viser Irène. La situation se tend, les coups bas s'accumulent, ca devient irrespirable.

Tout en métaphores poétiques autour du bleu, qui distille l'ambiance de vague à l'âme, de douceur mais aussi de froideur glaçante, j'ai beaucoup aimé ce roman sur la souffrance au travail, le harcèlement et la la malveillance humaine. Et attention aux apparences…
Lien : https://lesmauxdits.fr/2021/..
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L'objet livre va vous surprendre, son format qui tient dans une main, 90 pages à lire d'une traite et ce bleu...
Cette illustration indigo réalisée au coup de crayon et ce visage qui se reflète dans la tasse, démontrent parfaitement l'ambiance oppressante de l'histoire.
Irène, elle directement ou à la troisième personne, suivant le saut des chapitres, témoigne des agissements en entreprise, des incongruités qui rendent la vie difficile à en perdre haleine, le souffle...
Première fois que je lis un ouvrage avec l'écriture inclusive et c'est aucunement dérangeant !
Un ouvrage court mais direct, qui vous fera aimer le confinement et le télétravail !

"Je ferme la porte de mon bureau pour laisser l'air entrer"

Très bonne découverte de cette autrice et de cette maison d'éditions ! Merci Babelio pour l'opportunité !
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Irène arrive dans la ville fictive de Guède pour son nouveau travail dans une entreprise fabriquant des teintures pastel et indigo. le bleu — et le blues — s'immiscent dans toutes les failles de sa vie, dans le nom de sa ville, dans les costumes, sur les écrans, dans l'eau, dans le ciel.

Deux langues s'affrontent dans « le souffle » : celle de l'entreprise et celle de la poésie. D'un côté, il y la productivité effrénée, la verticalité de la hiérarchie, les fonctions aux noms obscurs. de l'autre, le mouvement du vol des oiseaux. D'un côté, les énumérations de responsabilités qui donnent le tournis. de l'autre, des vers comme une respiration.

Le style de Lou Dimay reflète parfaitement le choc entre vie professionnelle et prendre le temps. Entre onirisme et dure réalité, son texte nous révèle à nous-mêmes. Et à notre besoin de reprendre, enfin, notre souffle.
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"Le Souffle" is a poetic depiction of burnout. It is full of vivid imagery and beautiful language. It analyses the process of losing control, offering the readers the perspective of an individual versus a toxic corporate culture.

New city. New job. High expectations. Irène is starting over without knowing that her new job will turn out to be a disastrous experience. She risked it all, got out of her comfort zone, moved to Guède to work in a corporation specialised in pastel and indigo dyes. Slowly, she gets sucked into the toxic work environment. The lack of support from her colleagues and superiors overwhelms her. Everything seems to be against her and she cannot keep up with the ridiculous demands, the gossip, the constant threats of unemployment, and the competition at the office.

Irène's odyssey of erasure is a painful one. Bit by bit, she disappears into her work. It is never enough. It is never good enough. She is fighting a war lost in advance.

In only 90 pages, Lou Dimay creates a powerful manifesto against the toxicity of hierarchical structures and the patriarchy. Irène could be any of us in our modern society. Her pain is palpable.

The entire novel is written in shades of blue. Guède, the fictional city, means pastel blue, the bluish tint extracted from woad. The uniforms are blue, everything is blue around Irène. The intensity of the writing paired with the intensity of the colours is very effective.
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