Il a songé en particulier, aux autistes. En effet, notre monde n'est pas fait pour eux. Ils pensent différemment. Ils ne voient pas ce que l'on voit. Ils sont trop francs, trop honnêtes, trop doués dans ce qui accapare leur attention.
Notre société, pour être rentable et fonctionnelle dans la durée, a besoin d'individus courageux qui agissent, qui font leur part. Elle n'a que faire de pièces défectueuses.
Chaque année nous trouvions de plus en plus de cas et nous ne savions qu'en faire. Non, ne m'interrompez pas, s'il vous plait. Je sais que le problème est loin d'être réglé, mais nous progressons. Je récapitule donc. Après les autistes, vint le tour des dysphasiques, sans oublier les dyslexiques, les dyspraxiques, les dyscalculiques, les hyperactifs, les déficients intellectuels, les trisomiques, ceux qui lisent trop, les enfants précoces et j'en oublie. Le Classificateur s'est donc chargé de catégoriser ces gens en fonction de leur pathologie. Il leur a ensuite donné un signe distinctif à coudre sur chacun de leurs vêtements, en fonction de leur handicap. Le Correcteur a corrigé les erreurs éventuelles du Classificateur...