Ce n’était pas le feu qui lui sculptait un visage si différent, se dit Térisa. Ce n’étaient pas les jeux d’ombres et de lumières qui creusaient ses joues, élargissaient sa mâchoire, rendaient son profil plus acéré. L’enfant était mort en lui au cours des jours passés. Ce n’était plus le jeune homme qui se prenait les pieds l’un dans l’autre et souriait de travers.
-Un pôle d'équilibre, répondit distinctement le Domne. Un contrepoids. Il voulait sauver le monde. Savez-vous combien cette aspiration est dangereuse ? Les hommes qui brûlent de sauver le monde - et qui commettent quelques erreurs - deviennent des tyrans. Tout ce qu'ils désirent et aiment le plus leur glisse des doigts, et ils finissent par se cramponner au pouvoir, qui est tout ce qui leur reste. (...)