Suite des aventures du lépreux dans ce tome 2: pour ce genre de suite, on s'interroge toujours sur le moyen que va trouver l'auteur pour faire retourner son héros dans l'univers imaginaire sans redite. Eh bien, il trouve ce moyen et en plus de cela, ce moyen se développe et sert l'histoire à sa manière, devenant ainsi une sorte de pilier, de sas, d'antichambre liant les deux univers, la réalité et le Fief, une porte permettant à Covenant de passer. L'histoire contée dans ce second tome évolue suivant les lignes directrices infléchies dans le tome précédent, avec son lot de personnages, de batailles, de retournement de situation, de développement de la mythologie... Un personnage secondaire apparait et vole même la vedette à Covenant pendant une bonne partie du livre. Et pour cause il s'agit de l'Insigne, le grand stratège de l'armée, lui même échoué dans le Fief. Alors que Covenant est persuadé de l'irréalité de ce monde, l'auteur lui trouve une bonne raison... de perdre la raison puisque ce personnage le connait dans la réalité et subit le même voyage. A cela, il ajoute la découverte de sa propre fille, dont les sentiments pour son père va évoluer dans une voie limite incestueuse. Décidément Donaldson ne ménage pas son héros, comme s'il voulait s'assurer qu'il touche bien le fond, qu'il devienne un monstre pire que les adversaires du Fief.
Et puis au fil de la lecture, l'histoire finit par peu importer, par se dissoudre. Je me surprend à lire ce roman à un autre niveau. Il est clair que Donaldson dépeint un personnage ( certainement inspiré d'une personne réelle) qui s'invente un monde imaginaire pour fuir sa condition, sa vie de souffrance. le récit tourne tout le temps autour de cela, Covenant fuit sans cesse, que ce soit en niant l'existence du royaume, des gens qu'il cotoie, de ses sentiments... alors même qu'il s'accroche telle une sangsue à sa maladie. Il se caractérise et se définit à travers elle à tel point qu'il devient la maladie.
Ce bouquin se lit véritablement à plusieurs niveaux car au delà de l'histoire, quelque peu originale par certains points, c'est bien l'évolution de Thomas Covenant dans l'acceptation de sa maladie et de son état, qui reste intéressant.
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D'une rare noirceur, cette suite jette le Fief dans l'horreur et livre ses habitants aux serres fourchues et avides du Mal. Les manoeuvres militaires ont la part belle et, tandis que le Mépris resserre son étreinte et que la foi de Pierjoie vacille, l'on se fond tout entier dans cette quête éperdue et palpitante. On en ressort le souffle court, ravi d'avoir cheminé aux côtés de Troy l'aveugle et Thomas l'Incrédule, toujours aussi méprisable mais profondément humain. de la fantasy de haut vol.
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Un second tome de meilleur aloi que le premier et plus agréable à la lecture. Des combats plus épiques, des sorts plus spectaculaires et une écriture moins noueuse. Les personnages sont moins caricaturaux, naïfs et inconsistants. L'auteur leur a ajouté une couche d'épaisseur, plus de profondeur et d'âme.
De plus l'ajout d'un nouvel humain dans le fief contrebalance le poids négatif du chouineur nommé Covenant toujours aussi inintéressant, égoïste et pleutre. Et c'est toujours là que le bât blesse.
2/5 si si ça remonte, timidement certes mais ça remonte !
Bon bah allez le 3ème volet now :-)
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- Ceux qui ne me connaissent pas m'appellent Amok.
- Et les autres ? s'enquit Elena en jetant un coup d’œil à Verement pour le faire taire.
- Ceux-là n'ont que faire de mon nom, déclara aimablement Amok.
A quoi sert de parler si la sagesse fait défaut aux oreilles qui écoutent ?