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Critique de 5Arabella


Jean Donneau de Visé est surtout connu comme fondateur et rédacteur du Mercure Galant, une sorte de magazine, d'abord trimestriel puis mensuel, qui rendait compte de l'actualité, qui évoquait aussi l'actualité artistique, par exemple théâtrale. Donneau de Visé s'est beaucoup impliqué dans les querelles littéraires de son temps, et a écrit un certain nombres d'oeuvres, nouvelles et pièces de théâtre. La carrière de lettres lui a permis d'échapper à l'état ecclésiastique.

La veuve à la mode a été créée le mai 1667 par la troupe de Molière, bien que Donneau de Visé ait participé à la querelle de L'Ecole des femmes parmi les opposants de Molière. La création de la pièce a donnée lieu à une cabale, comme tant de pièces de l'époque : Quinault a « volé » le sujet de la pièce que Donneau de Visé écrivait, et a réussi à monter avant lui l'oeuvre à l'Hôtel de Bourgogne. C'était une mésaventure courante à l'époque, l'exemple le plus connu étant les deux Bérénice, de Corneille et Racine. La concurrence faisait rage avec trois troupes rivales permanentes à Paris, et tous les coups étaient permis pour attirer le public.

Il s'agit d'une « petite pièce » en un acte, type d'oeuvre donné en complément d'une pièce en cinq actes. le succès des petites pièces de Molière, tout particulièrement des Précieuses ridicules, a fait que les théâtres parisiens ont pris l'habitude de compléter leur programme avec ces petites pièces comiques, cela finira par devenir incontournable.

L'argument est fort simple. le mari de Miris trépasse dans la première scène, et elle se retrouve veuve. En plus, comme le couple n'a pas eu d'enfants, l'héritage du mari doit aller à un neveu, et Miris risque de se retrouver sans le sou. Sa soeur et la servante lui conseillent de mettre habilement de côté quelques objets de valeur. Mais fort heureusement, le dit neveu a été un soupirant de la jeune veuve, et soupire toujours pour elle. L'habile servante va réussir à décider les deux jeunes gens à faire un nouveau mariage.

C'est donc une sorte de comédie de moeurs, qui brocarde gentiment les femmes un peu légères, le goût de l'argent, les valets paresseux et prêt à voler un peu. La pièce dresse un tableau de la façon de vivre à l'époque, comment s'organise un décès par exemple, avec les histoires d'habits de deuil, d'héritage etc. C'est sans doute le principal intérêt de l'oeuvre maintenant, un aperçu de modes de vie à l'époque, sans doute plus réaliste que dans les pièces de Molière, par exemple. le comique est léger, pas de bastonnade, ni d'allusions grivoises, nous sommes entre gens de bonne compagnie.

Mineur, mais pas déplaisant.
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