Beate et Serge Klarsfeld : Un combat contre l'oubli

- N’oubliez pas ! Celui qui combat peut perdre... Mais celui qui ne combat pas a déjà perdu...

Il me semble entendre les cris et les souffrances de mon peuple...
...un cri à la mesure du crime, un cri insupportable qui se prolonge à l'infini...
P43 La Boîte à Bulles

En ce moment, je suis préoccupée par le problème des criminels nazis condamnés en France par contumace et dont la France a renoncé à demander l'extradition... au nom de l'amitié franco-allemande.
Ceux qui ont apposé leur signature à des documents envoyant des victimes innocentes à la mort en déportation. Les plus grands "criminels de bureau", les "schreibtischmörder", ceux qui étaient à la tête de l'appareil nazi en France, doivent payer.
Il faut pour cela que leur dossier soit constitué, qu'ils sortent de l'ombre et que l'attention de l'opinion se porte sur eux, de sorte qu'ils ne filent pas hors d'Allemagne avant l'ouverture d'une instruction.
C'est important de comprendre quel a été le mécanisme policier qui a entraîné la mort de plus de 75 000 juifs de France.
(Paroles de Beate Klarsfeld lors d'une interview)

Sachez que, pour beaucoup, vous représentez les chevaliers de la bonne mémoire ainsi que le courage et la force de conviction, la pudeur, le sens de la justice et du sacrifice au point de vous mettre en danger.

N'oubliez pas ! Celui qui combat peut perdre... mais celui qui ne combat pas a déjà perdu...

[p198]

- La chasse aux criminels de guerre est un mythe. N’en déplaise aux journalistes, aux écrivains et aux cinéastes, ces criminels ont été beaucoup moins recherchés, par exemple, que nombre d’escrocs d’envergure internationale.

Le procureur Ludolph m'a communiqué toutes les pièces essentielles du « dossier confidentiel » de Barbie pour que je les remette à la presse péruvienne...
Comment cet homme a-t-il pu si facilement s'échapper dès 1945 ? Les services secrets américains l'avaient récupéré rapidement en faisant savoir aux enquêteurs français que, pour leur défense nationale, ils le jugeaient plus "utile" libre qu'en prison.
P 114 La Boîte à Bulles

Il me semble entendre les cris et les souffrances de mon peuple... un cri à la mesure du crime, un cri insupportable qui se prolonge à l'infini...
Difficile de se boucher les oreilles et de fermer son coeur pour ne plus écouter les lamentations des gens de ma communauté. Et si l'enfant que j'étais, rescapé de ce génocide et sauvé par le sacrifice de son père, restait sourd à ces cris ?
Non, tous ces morts m'appellent ! Ils veulent que j'assume mes responsabilités en tant que juif.
Ma vie ne doit pas être une trahison. Impossible de me détourner de la vérité, j'ai une dette envers eux, mon rôle de survivant est de leur rendre une identité et une justice.

N’oubliez pas! Celui qui combat peut perdre…Mais celui qui ne combat pas à déjà perdu…

La justice, je l’ai cherchée intensément. La vérité historique, j’espère avoir contribué à l’établir.