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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un excellent roman qui sans pathos nous parle de la filiation, du deuil, des secrets de familles et des difficultés culturelles des enfants issus de l émigration économique des maghrébins des années 60/70.

De la place de la femme au Maroc dans les années 50 mais surement encore à l heure actuelle.

Pour se connaître il faut connaitre ses racines

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Marwan est français. Professeur agrégé d'histoire géo, il est né en France et a grandi à Clichy avec ses deux frères dans une famille modeste, mais soucieuse de leur réussite. Ses parents, marocains, se sont parfaitement intégrés au prix de nombreux sacrifices: lui, mécanicien propriétaire de son garage, elle, travaillant au supermarché du quartier, tenant farouchement à ce que seul le français soit parlé à la maison, attachés à leurs traditions, à leurs racines mais refusant tout communautarisme. Aussi, quand au décès brutal de leur père les frères apprennent qu'il veut se faire enterrer au Maroc, à l'ombre des orangers, c'est l'incompréhension et presque de la colère pour ce qu'ils vivent comme une trahison. Alors que ses frères et sa mère feront la route en voiture, c'est Marwan qui est désigné pour accompagner le cercueil de son père. Ce voyage sera l'occasion d'un retour à ses origines, d'une réflexion sur son identité et la mise en lumière de secrets de famille.
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⭐️⭐️⭐️ Ce roman est extrêmement délicat et profondément touchant. D'une plume lumineuse et avec beaucoup de simplicité, il aborde la question du deuil, de l'amitié, du sentiment d'exil, de la nostalgie de la terre natale. Mais c'est aussi une magnifique réflexion sur l'identité:« je ne me sens pas marocain. Et pourtant, où que je sois, en France ou au Maroc, je n'ai pas le choix de ma propre identité. Je ne suis jamais ce que je suis, je suis ce que les autres décident que je sois ».
Ce roman est également un bel hommage à la famille et aux valeurs qu'elle nous transmet, famille que l'on ne connaît pas toujours vraiment, avec ses secrets, parfois lourds à porter.
Un beau regard, enfin, sur le Maroc, chaleureux, coloré, mais rude aussi, bien loin des clichés.
Un livre d'une grande délicatesse, teinté de tendresse et de nostalgie.
Une lecture émouvante
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Tout commence avec la mort du père qui [travaillait depuis 30 ans, sans vacances et sans dimanches]. Marwan, Ali et Foued perdent leur père et cette mort si soudaine, n'est qu'un prélude à la découverte du dernier souhait de ce père: être enterré au Maroc.
Ce choix, ce désir d'être enterré là où il est né est d'abord une décision totalement incomprise par les enfants et l'un d'entre eux, Marwan, a été désigné pour accompagner le corps du défunt en avion pendant que le reste de la famille fera le trajet en voiture de Porte de Clichy au Maroc.

Ce retour au pays non désiré est vécu d'abord comme une incompréhension: comment a-t-il pu souhaiter revenir dans ce pays qu'il a quitté depuis plus de 30 ans? et nous, qui sommes français, comment ferons-nous pour aller le voir?
Mais l'auteur parvient patiemment tout au long de ce roman a délier les noeuds, les secrets comme on pèle délicatement une orange pour n'en faire qu'une pelure parfaite aux arrondis parfaits. Marwan est celui qui a été désigné pour accompagner son père, pour partir à la recherche de ce Maroc qu'il ne connait pas et surtout découvrir son père. Comme si seule sa mort et le retour aux racines oubliées pouvaient seules faire émerger des limbes les secrets les plus enfouis.

la transmission, la quête d'identité l'on soit d'ici ou de plusieurs "ailleurs", la place de chaque enfant dans une fratrie, le poids de l'histoire sur ce (ceux) que nous sommes...voilà une partie des thématiques abordées dans ce petit roman si riche et si vrai.

j'ai aimé déambuler dans ce roman comme dans un souk ou les vicissitudes d'une histoire familiale. Tout prend sens; chaque phrase aussi simple soit-elle recèle des vérités qui se dévoilent au fil du roman et nous donnent à voir les choses sous plusieurs angles.

je vous invite à le lire pour toutes les richesses qu'il renferme et, que l'on y croit ou pas, le Mektoub (le Destin en arabe) est une force contre laquelle aucun homme ne peut lutter. alors faites comme Marwan et ses frères, laissez vous guider, prenez ce vol pour le Maroc, pour un retour aux sources, qu'elles soient vôtres ou pas, et vous passerez un moment riche en émotions.
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Quel beau voyage au pays des ancêtres de Marwan, Ali et Foued.
Voyage de Clichy où ils sont nés à Casablanca, pays de leurs parents, venus chercher fortune !! en France !
Fortune, il n'ont pas trouvé, mais l'éducation de leurs fils à l'école de la république, oui ! Ils sont Professeur d'histoire et avocat pour les jumeaux et brillant étudiant pour le «  petit » dernier.
Très rares ont été les voyages au Maroc, pas de vendredi à la mosquée, pas de prière non plus, une éducation à la française avec très peu de liens quotidiens avec le pays, sauf le tajine de la maman !
Grande est leur surprise quand à la mort du père, beaucoup trop jeune ! Ils découvrent qu'il veut être enterré chez lui, à Casablanca alors qu'il y a tout ce qu'il faut en France, qu'il a tout prévu, qui dirigera les obsèques, comment il devra faire.
Marwan est ainsi désigné et va découvrir.. une autre vie, un autre rythme, un pays tellement différent, un père.. enfant et jeune ado, ses croyances et reniements.
Connaît on jamais ses parents ? Ses grands parents que l'on a toujours considérés comme «  vieux »,
le reste de la famille ?
La réponse est NON, bien sûr et votre vie est toute bouleversée quand vous plongez en terre inconnue.
C'est le merveilleux voyage qui commence avec Olivier Dorchamps, qu'on a du mal à croire quand sa biographie nous dit qu'il est Franco-Britannique, tellement il nous semble marocain de toute son âme !
Un voyage au pays des émotions, des douceurs sucrées et de la vie rude d'avant 1950 , des sacrifices surhumains et du silence, des silences enfin rompus, le temps des révélations qui vous changent un homme, et même trois ! Qui remet certaines choses à leurs places et les hommes là où ils doivent être.
Un bien beau livre !
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En ce moment, je ne lis que des premiers romans, voir des seconds. J'adore, il y a quelque chose de frais, de nouveau qui me comble. Avec ce roman d'Olivier Dorchamps je suis aux anges : j'y retrouve une sensibilité qui m'émeut. L'histoire d'abord : un homme meurt. Un type bien. Il veut retourner au pays, son pays, qui n'est pas celui qu'il a donné à ses enfants. Ça sent le secret de famille, le truc indicible, le parpaing qu'on prendra en pleine figure, à la fin. L'auteur, Olivier Dorchamps avance en terrain mouvant : celui des origines, qui ne sont pas les siennes, visiblement. Dangereux. Mais il s'en tire avec brio : le Maroc nous vient, malgré la pluie, le vent, le covid. Dans mon lit, je voyage. J'aime tellement ça ! Un superbe premier roman, fait de douceurs, d'amour filial. Une histoire de père et de fils, dont je suis restée spectatrice moi, femme, et qui m'a rendue admirative de cette masculinité. Après «Ce qu'il faut de nuit » je vais finir par me demander si la douceur et la tendresse sont masculines ?
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Depuis 30 ans, le père de Marwan travaille chaque jour, sans vacances, dans son garage à Clichy.
Aujourd'hui, il est parti, a 54 ans.
Lorsqu'il découvre, avec ses frères, son souhait d'être inhumé au Maroc, lui qui a élevé ses enfants dans la modernité, sans leur apprendre l'arabe et qui n'est retourné que 8 fois là-bas depuis son immigration en France, c'est l'incompréhension totale.
Marwan, qui a été désigné par son père, va accompagner sa dépouille jusqu'au Maroc.
Un voyage au présent, mais aussi au passé, proche et lointain.
Un passé et un pays qui vont se raconter et lui apprendre qui il est...

Ce roman est une très belle découverte. Il a la douceur du miel et la bonne odeur de la fleur d'oranger. Un roman aux phrases si belles, si poignantes, que j'ai noirci mon carnet de citations. J'ai lu les premiers chapitres avec les larmes aux yeux, la suite, le coeur serré, en vrac par moment. Il est si bien écrit. On ressent l'amour, la douleur, la perte, la culpabilité... Et tout ce cortège de sentiments que le deuil fait naître.

Secret, héritage, confidence, histoire, souvenirs... On se laisse bercer par les mots, les gestes, les bruits et les odeurs de ce pays. Marwan n'est pas seul dans son voyage, nous sommes avec lui, à chacun de ses pas.
De nombreux thèmes ô combien importants et nécessaires sont abordés ici, comme la différence, l'intégration, l'immigration. Un constat m'a fait de la peine entre ces pages. Lorsqu'il confi qu'en France il est considéré comme un Arabe et au Maroc comme un Français. Tellement de justesse dans certains propos.

En bref, "Ceux que je suis" est un excellent roman, rempli de mots magnifiques. C'est beau, fort et émouvant et je vous le conseille fortement. On vogue à travers les souvenirs de Marwan et ceux des membres de sa famille. Il apprend et comprend son histoire au fil des pages et nous l'accompagnons dans un Maroc à la fois présent et passé.
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Marwan , de parents marocains mais né en France , donc français comme il le revendique , est désigné pour rapatrier la dépouille de son père au Maroc .Surpris par cette nouvelle posthume , il va embarquer avec le cercueil en zinc accompagné par le meilleur ami de son grand-père .
Au fur et à mesure de ce voyage et avant les funérailles , il va aller à la rencontre de ses origines en atterrissant dans un pays dont il connait mal les coutumes . Il va découvrir sa famille , sa grand-mère au parcours bien chahuté , le souvenir de son grand-père d'une tolérance hors normes et accompagner son père dignement avec une admiration renforcée .
Sur fond tragique et triste , voici une belle histoire sur la différence , les coutumes mais aussi la fidélité , la tolérance , la fraternité et le don de soi .
Très joli premier roman , à faire découvrir absolument .
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Magnifique ! Magnifique ! La dernière phrase du roman m𠆚 scotchée. Plume agréable à lire pour un auteur que je ne connaissais pas. Comment un auteur qui n𠆚 pas la moindre origine marocaine a pu écrire un roman aussi authentique, aussi nourri de détails aussi précis quand aux pratiques sociales et culturelles ? C𠆞st ce que j𠆚ppelle un vrai travail de recherche pour retranscrire des vies et nous imprégner de l’histoire. J𠆚i aimé, j𠆚i souri, j𠆚i frissonné, j𠆚i pleuré et tous cela presque en même temps à chaque page tournée. Ce voyage initiatique, terriblement triste a réconcilié des vies, apaisé des cœurs et des esprits. Des secrets sont dévoilés , des personnages se sont réconciliés et finalement ce qui est un décès et un deuil se termine comme un happy end pour tous le monde. Ceux que je suis : ce titre je l𠆚i compris au fil de l’histoire et je dis merci à l𠆚uteur pour cette magnifique ode à l𠆚mour et la paix intérieure !
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Le narrateur, Marwan, est professeur d'histoire-géo en banlieue parisienne.Sa petite amie vient de le quitter mais ce n'est pas cela qui bouleverse sa vie.Son père, Tarek, garagiste à Clichy vient de succomber d'une crise cardiaque à 54 ans. Outre le choc de cette nouvelle, le narrateur a été désigné par son père pour accompagner son cercueil jusqu'au Maroc où il a souhaité être enterré. Son frère jumeau Ali et son cadet Fouad, le rejoindront avec leur mère en voiture.Au dernier moment, Kabic, l'ami d'enfance de son père grand-père, tient à l'accompagner. Ce court voyage en avion sera pour Marwan l'occasion de découvrir un secret de famille...
Merveilleuse petite pépite, extrêmement bien écrite, j'ai beaucoup aimé cette histoire sur l'exil, l'identité, la double culture, l'identité perçue par les uns et les autres. Marwan ne se sent pas marocain lorsqu'il va au Maroc, il est français, mais en France, son physique fait qu'il est perçu comme un étranger.Les funérailles sont pour lui l'occasion de se questionner sur son identité.Plus nostalgique que triste, le roman interroge aussi sur les liens familiaux, les non-dits et la pudeur qui empêche de parler de ses sentiments. L'auteur avec beaucoup d'empathie parvient très bien à décrire l'ambivalence des sentiments de tous ceux dont les racines viennent .d'ailleurs. J'espère que ce premier roman sera le premier d'une longue liste!
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J'ai adoré ! de beaux passages que l'on peut s'amuser à citer pour le plaisir.

Je pense que ce roman parlera à tous les enfants et petits-enfants issus de l'immigration, il parle de nos racines, de ceux qui nous ont construits, et de la part de nos ancêtres que nous possédons… Dans ce roman, même si le narrateur est français, issu d'une famille marocaine, le sujet est assez universel et l'on peut le transposer à d'autres cultures.

Le titre "Ceux que je suis" est extrêmement bien choisi et reflète vraiment l'ensemble du roman.

Marwan est prof d'histoire-géo, sa petite amie vient de le quitter pour un avocat. Il a envie d'être seul et évite son entourage. Marwan a deux frères, Ali, son frère jumeau qui est marié, et qui a un fils Gabriel que tout le monde appelle Jibril, et un petit frère Foued. Son père, Tarek, est garagiste. Ils vivent tous en région parisienne. le papa et la maman ont émigré. Marwan se sent français, et même s'il a des parents marocains, il veille à le faire comprendre à son entourage.
Le jour où son père meurt, Marwan s'en veut d'abord de n'être pas venu plus tôt, car il pensait à lui et à sa situation. Mais ce qui étonne toute la famille, c'est que ce père qui a vécu en France une grande partie de sa vie, souhaite se faire enterrer au Maroc. Et ce qu'il ignore encore c'est que c'est lui qui a été choisi pour « accompagner » le cercueil…
Il va se retrouver avec un ami de son père, Kabic, avec sa famille, et aussi avec lui-même.

Olivier Dorchamps est un auteur que j'ai hâte de retrouver car j'ai dévoré cette histoire qui m'a réellement passionnée.
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