AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,15

sur 454 notes
5
64 avis
4
47 avis
3
9 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Nés en région parisienne, Ali, Marwan et Foued, respectivement avocat, agrégé d'histoire et brillant étudiant, font la fierté de leurs parents qui, immigrés marocains menant une vie modeste à Clichy, ont tout sacrifié à la réussite de leurs fils. Quelle n'est pas la stupéfaction des trois frères, élevés dans l'obsession de leur intégration française, lorsqu'à son décès, leur père leur laisse des instructions précises en vue de son inhumation à Casablanca. le voyage et la cérémonie seront l'occasion, pour Marwan en particulier, d'une confrontation avec l'histoire familiale, pleine de secrets longtemps tus, et d'une réconciliation, enfin, des deux parts de son identité.


L'on ne cesse de s'étonner, au long de cette lecture, de ce que l'auteur n'ait aucune racine marocaine et que ses personnages soient fictifs, tant la justesse du roman évoque une authenticité autobiographique. Aux côtés de Marwan, le lecteur explore un Maroc restitué avec une vividité qui l'enveloppe de couleurs, de bruits et d'odeurs. Dans ce cadre et dans un contexte douloureux de deuil familial qui nous fait par ailleurs découvrir les rites funéraires musulmans, se dévoilent peu à peu pour Marwan des facettes insoupçonnées de ses parents, grands-parents et autres membres de la famille, tous unis par un drame et un secret dont il était bien loin de se douter de leurs répercussions sur sa propre existence. Tout en pudeur et en finesse et avec une intensité dramatique croissante, le récit nous fait ressentir les déchirures et les tiraillements schizophrènes de l'exil et de l‘appartenance biculturelle, la complexité pour les émigrés et leurs descendants des rapports à leurs origines, et leur éternelle sensation d'être étrangers partout.


Superbement écrit et d'une parfaite justesse, ce premier roman pétri de délicatesse et de subtilité nous livre une exploration sensible, émouvante et captivante du thème de l'identité, des racines et de l'appartenance culturelle. Coup de coeur.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
Commenter  J’apprécie          884
Une couverture esthétiquement réussie, un titre énigmatique....Être ou suivre ? Une note plutôt flatteuse décernée par les amies et amis babeliotes , et me voici lancé à la découverte d'un roman qui , au final , m'a complètement séduit .
Tarek est garagiste à Clichy , Clichy , ville rejointe lorsqu'il a quitté le Maroc avec son épouse. Intégration réussie. Trois fils , Ali , avocat , Marwan, prof d'histoire géo agrégé et Foued lancé sur les traces de ses frères . Des épouses , copines françaises , la langue française , une bi- nationalité assumée mais une certitude : " notre pays , c'est la France , nous sommes français " .....et le Maroc n'occupe qu'une place minime dans les pensées des garçons. Tout juste un lieu occasionnel de vacances , et encore ....Il y a bien la grand - mère Mi Lalla mais.... Ainsi va la vie jusqu'à ce terrible jour où, à cinquante quatre ans , Tarek est terrassé par une crise cardiaque ..Le désarroi est immense , il devient gouffre lorsque les enfants découvrent ses dernières volontés, reposer au...Maroc . C'est un tsunami qui vient s'abattre sur la famille , un tsunami déconcertant, troublant ,traumatisant .
Dés lors , on va suivre toutes les péripéties des trois frères pour assumer les dernières volontés de Tarek . le retour dans un pays qui , s'ils ne le considèrent pas comme le leur , ne les accueille pas non plus à bras ouverts . Rien ne sera facile , il faudra pour les uns et les autres avancer à petits pas dans un monde qui , s'il n'est pas forcément hostile , n'ouvre plus facilement ses portes à ceux qui l'ont déserté . On apprend énormément de choses très intéressantes sur la vie quotidienne à Casablanca , les coutumes funéraires notamment , les relations avec la famille .... Tout est bien placé dans le contexte, l'écriture est fluide , belle , simple mais efficace et les principaux personnages , les trois frères, ne manquent pas de personnalité ni de charisme et leurs relations complexes ne peuvent que nous émouvoir. Les autres personnages, Aminé, Kabic ,Mi Lalla , méritent aussi toute notre attention en raison de leurs caractères bien prononcés d'où jaillissent des étincelles de bonheur et de générosité . Et puis , et puis , il y aura la découverte de ce secret de famille dont personne n'a jamais percé le mystère, un secret de famille qui , une fois révélé pourrait remettre bien des choses en question mais , je ne vous en dirai pas plus si ce n'est que ce livre m'a transporté, pas de pathos , pas de " monde des Bisounours " , des situations dramatiques ou amusantes , un livre de sagesse , de respect qui analyse avec finesse la complexité des relations familiales et les difficultés à faire face aux origines et à la quête d'identité .
Un roman qui , à n'en point douter , fera partie de mes meilleures lectures de l'année, cette satanée année 2020 qui nous a offert si peu sur le plan culturel .
Un premier roman délicat et poignant , une belle histoire , une réussite pour moi , mais , comme je vous le dis souvent , ce n' est là que mon modeste avis.
Commenter  J’apprécie          772
Un tout premier roman aussi lumineux , coloré que d'une simplicité
confondante... à l'image parfaitement en harmonie avec sa couverture
flamboyeusement épurée...

"Et puis il fallait gagner sa vie. L'université, c'était pas pour les manoeuvres. La bibliothèque non plus, mais Kabic avait été mordu par la passion de la lecture. Il ne s'est jamais laissé dissuader par les railleries des autres blouses grises à la cantine de l'usine. Pourtant, les commentaires fusaient tant et plus lorsqu'il sortait un livre et s'isolait dans un coin pendant
les quinze dernières minutes de la pause déjeuner. (...)
Lui qui a traversé la vie sans diplômes, sans carrière et sans le sou ; Diogène marocain échoué à Clichy. Il a pourtant guidé mes pas, ceux de mes frères et ceux de mes parents qui n'auraient jamais quitté leur destin si Kabic n'avait, le premier, creusé un sillon d'espoir vers la France." (p. 88)

Un passage magnifique qui donne bien le ton de ce premier roman plein de tendresse , de bienveillance et de leçons de vie positives... Un très beau roman... inspiré par l'histoire "vraie" survenue à un ami d'Olivier Dorchamps....
Un livre noté depuis sa parution, que j'ai enfin lu, avec enthousiasme... Un texte chaleureux qui fait du bien, qui m'a de plus, appris des éléments des traditions, usages marocains...

L'histoire est celle de trois frères adultes, assommés par la mort subite de leur père, d'origine marocaine, ayant vécu la majeure partie de son existence en France, qui a monté son garage, a trimé pour sa femme, ses trois fils, qui sont sa fierté. Ali, devenu avocat, son jumeau, Marwan,
prof d'histoire-géo (qui sera "notre" narrateur), et le cadet, Foued, encore à la Fac...
Les 3 frères seront bien perplexes quand ils apprendront que leur père souhaite être enterré au Maroc!

C'est Marwan qui a été choisi pour raccompagner la dépouille paternelle "au bled"... Les autres frères et la mère prendront la route.... pour le rejoindre !

Un récit très addictif, prenant.... sur les attachements qui nous construisent, qui "font" ce que nous devenons... sur les secrets de famille qui peuvent "miner" des générations durant...

"Comme souvent avec les secrets, ça a commencé par un incident incroyable, bien que banal à l'époque. Et comme souvent avec les secrets, on l'a enveloppé dans plusieurs couches de honte, et des vies entières, jusqu'à la mienne, en ont été tapissées." (p. 196)

Je ne raconterai pas plus, car il y a un vrai suspens... qui durera jusqu'à l'ultime moment de cette narration.

Une très bouleversante lecture qui fait un bien fou, pleine de respect, de tendresse pour les siens et les Anciens, ainsi qu'une ode convaincante à l'Amitié et à la Fraternité !

Récit habilement "simple", qui parle de la famille, du sentiment d'exil, de la nostalgie pour sa terre et celle de ses ancêtres !Il est également et inévitablement question de tous "nos" petits racismes "ordinaires" , de la notion bien complexe et ambiguë de "l'identité nationale"!!

Un immense MERCI à l'auteur...ainsi qu'à la qualité constante des choix littéraires des éditions Finitude !... J'allais oublier de noter la beauté du titre qui rend en si peu de mots la densité humaine de ce premier "roman"
Commenter  J’apprécie          723
Marwan est professeur d'histoire-géo. Peut-être est-ce sa double culture qui l'a conduit vers ce métier. Mais Marwan est Français et il le revendique encore et toujours devant l'ignorance ou la condescendance de ses collègues, amis, ou autres qui très souvent ne voient en lui que l'Arabe de souche.

« Je suis né en France. Je n'ai jamais vécu au Maroc. Je ne me sens pas Marocain. Et pourtant, où que je sois, en France ou au Maroc, je n'ai pas le choix de ma propre identité. Je ne suis jamais ce que je suis, je suis ce que les autres décident que je sois. »

Ses parents sont Marocains, de Casablanca, et ont émigré en France pour offrir à leur future famille toutes les chances d'avoir une enfance et une vie bien éloignées de la leur. En cela, ils ont parfaitement réussi, leurs trois garçons ont fait de brillantes études et ont trouvé leur place. Aussi quand le père décède, ils ne comprennent pas le voeu de celui-ci d'être enterré au Maroc, loin de sa famille. Marwan va alors accompagner son père pour un dernier voyage.

Un retour vers le Maroc, un retour aux sources, ou plutôt une découverte du Maroc que son père et ses grands-parents ont connu. Une redécouverte riche en souvenirs, en émotions, en compréhension d'un passé qu'aucun des enfants ne soupçonnait.
Un très beau roman qui sonne juste, qui ouvre les yeux sur des traditions et des comportements, sur l'amitié et l'amour, sur le sacrifice et le pardon.
Commenter  J’apprécie          558
Gros, gros coup de coeur pour Ceux que je suis d'Olivier Dorchamps !
C'est typiquement le genre de roman qui ne m'attire pas de prime abord et dont la lecture me fait grandir.

J'ai adoré le style de l'auteur, son regard humaniste sur le monde et son humour léger et sucré comme le jus d'une orange.
Le roman est sensible, émouvant mais également puissant aussi bien dans ses thématiques (le deuil, l'exil, l'amour filial, la honte, le racisme) que dans sa construction (la « vérité » se dévoile petit à petit et l'émotion monte crescendo).

Certains trouveront peut-être la fin trop rose bonbon mais je reconnais qu'elle m'a fait du bien et donné le sourire aux lèvres et la joie dans le coeur.

Ceux que je suis est un premier roman et Olivier Dorchamps témoigne déjà d'une grande maîtrise. Bravo à lui et merci !
Commenter  J’apprécie          193
Lorsque leur père décède subitement, Marwan et ses frères sont sous le choc, d'autant plus que Tarek a décidé de se faire enterrer à Casablanca, où il est né et a vécu avant d'émigrer en France. Ses fils ont beau être français, parler très mal l'arabe et éviter d'aller au Maroc autant que possible, cette fois-ci, ils n'auront pas le choix. Invité à accompagner le défunt en avion, Marwan n'aura d'autre choix que d'essayer d'apprivoiser son pays d'origine, ainsi que l'histoire familiale qu'il y découvrira.

Déchiré entre deux cultures, Marwan fait partie de cette génération « issue de l'immigration », qui n'est ni assez française pour les Français, ni assez marocaine pour les Marocains. Stigmatisés partout, ils ne trouvent leur place nulle part, comme le montre parfaitement bien Olivier Dorchamps dans ce récit sans faux semblants. L'identité est au coeur de ce livre émouvant et juste, l'identité dont on hérite, celle qu'on se construit, et celle qu'on ignore mais qui fait inconsciemment partie de nous. Ici, les figures paternelles brillent par leur absence : ces hommes courageux, qui nous sont dévoilés petit à petit, qui ont tout sacrifié pour offrir la meilleure vie possible à leurs familles, pour protéger leurs femmes et leurs soeurs, n'hésitant pas à braver les traditions, pourtant très fortes dans la société marocaine.

Olivier Dorchamps nous offre ici un majestueux voyage dans un Maroc réaliste et sans fard, loin des cartes postales et des souks pour touristes, avec en toile de fond les réflexions existentielles d'un personnage balloté par la vie, auquel on s'attache dès les premières lignes. Il nous montre la richesse des cultures marocaines et françaises, leurs différences et leurs limites, sans chercher à en valoriser une plus qu'une autre. C'est la lucidité du personnage sur ce double héritage culturel qui l'amènera à trouver la paix dans l'équilibre instable qui est le sien, en adoptant le meilleur des deux cultures qui sont les siennes sans en renier aucune. Une belle leçon de tolérance, et une histoire magnifiquement écrite qui m'a arraché quelques larmes.
Lien : https://theunamedbookshelf.c..
Commenter  J’apprécie          140
« Ceux que je suis », Olivier Dorchamps, RL2019, Finitude

Marwan est Français, au plus profond de lui. Pourtant on lui renvoie en permanence qu'il est Marocain. Sauf au Maroc, où il déteste aller, car on lui fait comprendre qu'il n'est pas le bienvenu.

Il faudra qu'un drame familial survienne, pour que Marwan commence à apprendre qui il est.
C'est riche de toutes les valeurs que ses parents lui ont transmises, riche de cet amour qu'il leur porte, qu'il porte à ses frères, à sa grand-mère et à Kabic, que Marwan va entreprendre ce voyage entre Clichy et Casablanca, entre les années 60 et aujourd'hui, pour mieux comprendre ses racines et l'importance des liens familiaux.
Les morceaux du puzzle s'emboitent tendrement, logiquement parce que c'était le moment pour Marwan, de lever les secrets, de savoir et de se trouver.

Ce récit, aurait pu être ennuyeux tant le sujet est devenu honteusement banal : l'immigration, la quête d'identité, la misère, la femme bafouée, le poids des traditions, le racisme.
Mais ce serait sans compter l'incroyable don d'Olivier Dorchamps pour faire vivre et parler ses personnages, avec une douce humanité, une plume délicate, et un très grand réalisme.

J'ai lu ce roman sans pouvoir le lâcher et j'ai passé un moment de lecture très agréable, jusqu'à la dernière ligne de la dernière page.
Je retrouverai incontestablement Olivier Dorchamps dans un second roman.
Lien : https://carpentersracontent...
Commenter  J’apprécie          143
J'aimerais vous parler d'un voyage. Un voyage doux, mélancolique, fort, puissant et lumineux auquel m'a convié Olivier Dorchamps. « Ceux que je suis » nous parle d'origines, d'appartenance, de rites et de coutumes ancestrales, de différences aussi, de secrets, mais surtout d'amour filial et de respect. Dans une langue simple mais qui parle droit au coeur, avec des touches d'humour pour rendre plus léger un propos qui ne l'est pas, ce livre m'a pris dans ses bras pour ne plus me lâcher. J'ai découvert le Maroc, pas celui des cartes postales bien sûr mais celui des petites gens pour qui la France incarnait (à tort ?!!) le rêve d'une vie meilleure. J'ai entraperçu ce que pouvait être la frustration ressentie par ceux dont les racines proches ou lointaines ont enjambé une mer ou un océan, qui sont en quête de repères perdus. J'ai beaucoup aimé "l'art de perdre" d'Alice Zeniter. Celui-ci est un peu de la même veine avec un je ne sais quoi de poésie en plus. Ne vous fiez pas au seul résumé de cette histoire qui parle d'un fils devant raccompagner son père défunt pour qu'il repose dans la terre de ses ancêtres. C'est beaucoup plus que cela. Il fait partie de ces livres dont on ressort avec l'impression d'être un peu meilleur parce qu'il aide à comprendre l'autre.
Commenter  J’apprécie          140
Que savons-nous des nôtres ? D'où venons-nous ?

Ali et Marwan les deux jumeaux et Foued le cadet ont grandi à Clichy dans une famille originaire du Maroc aimante, et armée de solides valeurs transmises aux trois fils. Ces derniers ont tous réussi.
Le père garagiste hors pair, travailleur, et respectueux des femmes meurt brutalement en laissant pour seuls impératifs : être enterré au pays, et que son cercueil sera accompagné par Marwan, un des deux jumeaux.

A Casablanca les fils vont à la rencontre de la grand-mère qui jusque là n'était qu'une lointaine parente.

Pourquoi le Maroc alors que la famille semblait si bien intégrée ? Pourquoi Marwan plutôt que les deux autres ?

C'est tout le propos de ce magnifique premier roman qui traite tout en pudeur, en délicatesse la question des origines, du déracinement, de l'identité, de l'amour filial, des liens du sang et du coeur.

Grave par les thèmes qu'il aborde, ce roman n'est pourtant pas dénué d'humour et d'insolence parfois. Sa construction hybride et son mode narratif pluriel lui donne ce qu'il faut de légèreté pour que jamais il ne sombre dans le pathos.

On passe de très beaux moments de lecture jusqu'aux dernières pages qui se font de plus en plus émouvantes à mesure que l'on comprend de quelle matière cette famille s'est construite, ce qu'elle a vécu et transmis malgré les failles des uns et des autres.
Lien : https://leblogdemimipinson.b..
Commenter  J’apprécie          140
Quel plaisir de lecture ! Cela fait longtemps que je n'ai pas été autant happée par une plume et une histoire.
J'ai lu ce roman en une journée et je me suis senti dans les rues marocaines, avec les personnages dans le deuil du père...
Merci à l'auteur pour ce sublime roman.
Commenter  J’apprécie          130



Autres livres de Olivier Dorchamps (2) Voir plus

Lecteurs (912) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1431 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..