AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de CritiqueOuest


Good morning, Mr. President !
Ma (folle) vie de sténo à La Maison-Blanche d'Obama
Rebecca Dorey-Stein

***

Dans Good morning Mr. President, Rebecca Dorey-Stein fait le récit de cinq ans auprès de l'homme le plus puissant du monde et des autres hommes qui ont partagé sa vie simultanément.

Le New York Times a voulu y voir une Bridget Jones à la Maison-Blanche. Mais une Bridget Jones sans idylle avec Mark Darcy est-ce encore une Bridget Jones, isn't it ?
Beck, dont on ne compte plus les récits de beuverie, pourrait bien être la vieille fille alcoolique de la célèbre réplique de Colin Firth. Et il y a bien opportunément un avocat dans les parages mais son passage dans l'économie narrative est si insignifiant qu'on se dit « Seriously Beck ? Mais à quoi bon ? ». D'ailleurs sa crédulité de chaton (qui occupe quand même les trois quarts du récit) devant son Daniel Cleaver de substitution impénitent sexuel, et sa volonté de mollusque anesthésié à se défaire de ce joueur de sérénade moisie finissent par plomber le récit… et son couple officiel avec Sam, toujours en quête d'un challenge électoral.

Décidément, trop cafardeuse, pas assez joyeuse, pas assez drôle, pas assez gaffeuse pour tenir la comparaison, cette héritière du post-féminisme (libérée sexuellement, individualiste cherchant son bonheur quoi qu'il en coûte, qui pourrait vous dire que la guerre des sexes n'aura pas lieu sous ce siècle, et que l'important est de rêver en grand) est déjà trop connue en littérature et au cinéma pour créer la surprise.

On passe à côté de la grande histoire, celle de la transcripteuse, avec son micro et son enregistreur, placée à moins d'un mètre de POTUS. La toile de fond parfois dramatique de l'actualité internationale et américaine, faite d' accords bilatéraux, de visites diplomatiques sensibles, d'attentats terroristes, et de discours marquants sur l'état de l'Union, ne crée pas le récit intimiste auquel on s'attend. Les quelques anecdotes décousues glissées ça et là et abusivement organisées en cinq actes n'apprennent rien sur Mister President l'homme, sinon ce que nous savions déjà : c'est un humaniste, sans doute le président le plus séduisant depuis John Fitzgerald Kennedy, qu'il manie l'humour avec brio et qu'il nous a tous conquis avec son slogan Yes We Can, sa variante Yes We Did dans son discours d'adieu, et d'autres apogées oratoires que l'on ne compte plus.

Le seul grand moment de ce journal de bord est sans doute celui qui décrit l'atmosphère de fin de règne : on fait jouer son réseau washingtonnien et toutes ses amitiés corporate pour se recycler, on reprend ses études, on déménage, on quitte ses collègues et cela fait l'effet d'une dernière année de lycée. Bad ending effect !

Good morning Mr. President est le livre de la seconde carrière, c'est aussi le livre du deuil de la première, et de la genèse d'une écriture. S'il n'y avait rien de plus grand que le BBEE (bâtiment du bureau exécutif Eisenhower), que le Resolute Desk, que Air Force One, que la West Wing ?
Barack Obama donne une partie de la réponse en expliquant que le fil de l'Histoire est long et qu' « on essaie d'écrire son paragraphe correctement ». Juste cela, essayer chacun d'écrire son paragraphe correctement le temps d'une vie.
Lien : https://www.facebook.com/per..
Commenter  J’apprécie          30



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}