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Critique de Zephirine


Dans « mes forêts », son précédent ouvrage, Hélène Dorion nous entraînait dans les bois au plus près des arbres dans une nature préservée. Dans » Coeurs comme livre d'amour », la poétesse nous convie encore et toujours à cheminer dans la nature et l'intime, comme un écho à la vie, à l'amour.

« le chemin de lumière et le chemin de peine
s'étirent, dans la brûlure du soir
qui dénude le vaste horizon
tu n'ignores plus rien de ton coeur. »

La poétesse québécoise parle avec simplicité de cet organe « tache sombre-ou claire/vaste empreinte/enveloppe où pèse le sang », ce coeur qui bat et dont les joies, les peines, nous sont communes. Sujet universel, donc, mais traité de façon subtile.

« Mon coeur, où déposer la soif
qui n'a pas de commencement. »

En parcourant les paysages, et en nous ouvrant son coeur, elle ouvre de vastes horizons, et c'est le monde qu'elle nous offre.
Les saisons s'égrènent, on sent le temps qui passe, et ce coeur qui change, comme les saisons.

« le sapin rouillé de novembre, le bois
qui bientôt brûlera
dans la cheminée de décembre, le monde
s'il recommence, mon amour, entre tes mains. »

Mais il y a aussi ce sentiment d'incomplétude et l'inconstance des rêves. On ne peut retenir les années qui s'écoulent.

« …je n'ai fait le tour ni de mes rêves ni de l'amour ».

Hélène Dorion s'y entend pour cueillir le quotidien et la sensualité des éléments. Dans son oeuvre, tout fait poème.

« Humble dans mon corps, le matin se glisse :
l'odeur du café, du pain grillé
tout ce temps entre nos mains. »

Ces petits riens, ces choses intimes, nous en disent beaucoup sur elle-même, et c'est avec une sincérité sans affectation qu'elle ouvre son coeur jusque dans ses moindres plis.
J'ai beaucoup aimé cet abandon dans la mélancolie, les moments heureux et les plus douloureux.
Sans lyrisme appuyé, voguant entre prose et poésie, l'écriture d'Hélène Dorion nous étourdit dans un grand frisson de vie.

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