La faim des hommes ne sera pas apaisée par le viol de la terre.
Il est malheureux qu'un animal aussi intelligent que l'éléphant soit tué pour permettre à des créatures beaucoup plus intelligentes que lui de jouer au billard avec des boules faites avec ses dents.
... pourtant l'homme, s'il s'en donnait la peine, pourrait refaire dix fois le Parthénon. Mais il ne pourra jamais recréer un seul canyon, façonné par des millénaires d'érosion patiente, où le soleil, le vent et l'eau ont conjugué leurs efforts...
beaucoup de nos contemporains estiment de ce fait qu'ils sont en droit de couper les ponts avec le passé. toutes les lois qui présidaient jusqu'à présent aux rapports de l'homme avec son milieu paraissent désuètes. le vieux pacte qui unissait l'homme à la nature a été brisé, car l'homme croit maintenant posséder suffisamment de puissance pour s'affranchir du vaste complexe biologique qui fut le sien depuis qu'il est sur la terre.
loin de nous l'idée de nier les progrès techniques, ou de préconiser un retour en arrière, au stade la cueillette dont se sont contentés nos lointains ancêtres du Paléolithique, et qui répond encore aux besoins de groupes humains demeurés primitifs.
Nous sommes néanmoins en droit de nous interroger sur la valeur universelle d'une civilisation technique appliquant aux esprits comme à la matière des lois dont le bien-fondé n'a été vérifié que dans des cas particuliers.