Travail - Guide de survie

Les recettes de gestion du temps sont souvent simples à énoncer mais difficiles à mettre en œuvre car elles engagent une profonde transformation dans sa façon de travailler, dans ses relations aux autres et dans les buts que l'on se fixe dans la vie.
Rien n'est moins simple que de définir les vraies priorités de son existence.
Repousser les dévoreurs de temps, ce n'est pas simplement se défaire de mauvaises routines ou apprendre à fermer la porte de son bureau.
Car on s'aperçoit vite que le premier perturbateur, c'est soi-même.

Gérer les imprévus

L'imprévu fait partie du travail (et c'est une erreur de croire le contraire). Il y aura toujours des pannes d'imprimante, des collègues malades, des urgences de dernière minute, etc. Régler au fur et à mesure des petits problèmes n'est pas un "bruit" qui vient se surajouter au travail normal.
Cela fait partie du travail et de la vie des organisations.
Il faut donc impérativement prévoir l'imprévu en intégrant une plage de temps dans son planning et ses to do lists. Ne pas l'ignorer, ne pas se laisser envahir par lui.

Système d'alerte, tendance à la curiosité et voyage mental : il y a bien des raisons qui poussent le cerveau à se distraire de ce qu'il est en train de faire.

Le renoncement à la perfection [qui va avec le lâcher-prise] n'est pas résignation, c'est au contraire un tremplin pour aller plus loin : plutôt que de refaire cent fois le début de la lettre, de l'article, du livre, acceptons ce que l'on a déjà fait pour avancer. Plutôt que de vouloir ranger mon bureau de fond en comble (ce qui est quasi impossible, il me faudrait une semaine pour tout trier et ranger), je me résous à faire un rangement provisoire, pas le grand rangement idéal, qui finit toujours en fait avec le bouclage de dernière minute (où l'on cache en vitesse le désordre dans les placards).
En ce sens, le lâcher-prise peut être entendu comme un projet d'engagement mesuré, centré sur l'essentiel.

La créativité au travail, si elle est omniprésente, dépend tout de même du type d'activité, de l'engagement de chacun. Reste qu'elle donne du piment au travail. Selon Yves Clot elle est un élément décisif du plaisir et du sens que l'on accorde à son emploi.

A côté des vocations précoces, il existe des vocations tardives, qui se dévoilent à l'âge adulte. (...) Contrairement à une idée reçue, qui voudrait faire de la vocation une inspiration précoce et définitive, nombre de vocations apparaissent ainsi "sur le tas", au gré des opportunités professionnelles. (...)
Voilà la formule magique de la vocation : devenir ce que l'on est ; trouver le métier qui correspond à quelque chose de profondément ancré en soi.