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Citations sur Mémoires d'un esclave (9)

Toute l'histoire des progrès de la liberté humaine démontre que chacune des concessions qui ont été faites à ses nobles revendications ont été conquises de haute lutte. Là où il n'y a pas de lutte, il n'y a pas de progrès. Ceux qui professent vouloir la liberté mais refusent l'activisme sont des gens qui veulent la récolte sans le labour de la terre, la pluie sans le tonnerre et les éclairs : ils voudraient l'océan, mais sans le terrible grondement de toutes ses eaux.
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Je n’ai jamais approuvé la publicité qu’ont donnée quelques-uns des abolitionnistes de l’ouest à leur système pour faciliter la fuite des esclaves des États-Unis au Canada. Ils l’appellent le chemin de fer souterrain, mais ce n’est plus un secret pour personne, à cause des déclarations qu’ils ont faites ouvertement. J’honore la bonté de ces hommes et de ces femmes, qui montrent un si noble courage : j’applaudis à leur résolution de s’exposer à une persécution sanglante, en avouant publiquement leur participation à la fuite des esclaves. Mais en même temps, je ne vois guère en quoi une telle conduite est avantageuse, ni pour eux-mêmes ni pour les fugitifs ; en revanche, je suis tout à fait certain que ces déclarations publiques sont un mal réel pour les esclaves qui restent et qui aspirent à se sauver. Elles ne font rien pour instruire l’esclave, mais elles font beaucoup pour instruire le maître.

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Lorsque les esclaves du colonel Lloyd rencontraient ceux de Jacob Jepson, ils se séparaient rarement sans se quereller au sujet de leurs maîtres ; les esclaves du colonel Lloyd maintenaient qu’il était le plus opulent, et ceux de M. Jepson, qu’il était le plus somptueux et le plus entreprenant. Les premiers se vantaient de ce que le colonel était assez riche pour acheter Jacob Jepson, et les derniers se vantaient de ce que celui-ci était homme à fouetter le colonel Lloyd. Ces disputes finissaient presque toujours par un combat, et l’on supposait que ceux qui battaient les autres avaient prouvé qu’ils avaient raison. Ils semblaient penser que la grandeur de leurs maîtres était de nature à rejaillir sur eux-mêmes. Être esclave, c’était sans doute une infortune, mais être l’esclave d’un homme pauvre, c’était véritablement un déshonneur.

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On nous compta tous ensemble pour l'expertise : hommes et femmes, jeunes et vieux, personnes mariées et célibataires furent comptés avec les chevaux, les moutons et les porcs. Il y avait des chevaux et des hommes, du bétail et des femmes, des cochons et des enfants, tous avec le même rang sur l'échelle des êtres vivants, et tous soumis au même examen soigneux. Vieillesse aux cheveux d'argent et jeunesse enjouée, jeunes filles et matrones devaient subir la même inspection indélicate. À ce moment-là, je vis plus clairement que jamais les effets dégradants de l'esclavage à la fois sur l'esclave et sur son propriétaire.
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Peu après mon arrivée chez M. et Mme Auld, elle entreprit très aimablement de m'apprendre l'a b c. Quand je l'eus appris, elle m'aida à apprendre à épeler des mots de trois ou quatre lettres. C'est à ce point de mes progrès que M. Auld découvrit ce qui se passait et interdit aussitôt à Mme Auld de m'apprendre davantage, lui disant, entre autres, que c'était illégal, autant que dangereux, d'apprendre à lire à un esclave. Pour citer ses propres mots, il poursuivit : " Si vous donnez un pouce à un esclave, il prendra une aune. Un nègre ne devrait rien savoir d'autre qu'obéir à son maître, faire ce qu'on lui dit. L'instruction gâterait le meilleur nègre du monde. Alors, dit-il, si vous appreniez à lire à ce nègre (en parlant de moi) , il n'y aurait plus moyen de le tenir. Cela le rendrait pour toujours inapte à être esclave. Il deviendrait immédiatement intenable, et sans valeur pour son maître. Quant à lui, cela ne lui ferait aucun bien, mais au contraire beaucoup de mal. Cela le rendrait insatisfait et malheureux. ".
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Je pensais à tout cela et je me parlais à moi-même de la sorte. J'avais pour un instant une conscience aiguë de mon sort qui me rendait presque fou; et l'instant d'après, je me faisais une raison et acceptais mon misérable destin.
J'ai déjà dit que ma condition a été bien plus mauvaise durant les six premiers mois de mon séjour chez M. Covey que durant les six derniers. Les circonstances ayant amené à changer d'attitude à mon endroit sont un des moments clés de mon humble histoire. Vous avez pu voir comment on fait d'un être humain un esclave; vous allez à présent voir comment un esclave fut transformé en être humain.
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(...) on lit aujourd'hui Douglass pour d'autres raisons encore que son opposition à l'esclavage et on trouve à son oeuvre des mérites qui vont bien au-delà des circonstances historiques dans lesquelles elle s'est inscrite. Il apparaît ainsi, et de plus en plus, comme un écrivain à part entière, un philosophe, un orateur, un éducateur.
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Je faisais la classe dans la maison d'un homme de couleur libre dont il serait imprudent de dire le nom; car s'il venait à être connu, cela pourrait lui causer bien des ennuis, et cela, même si son crime d'avoir tenu une école est déjà vieux de dix ans. J'avais à l'époque quarante élèves et des meilleurs, ceux qui souhaitent ardemment apprendre. (...) Ce furent là de grands jours pour mon âme. Enseigner à mes chers compagnons esclaves était la plus douce tâche qui soit. Nous nous aimions les uns les autres et c'était bien une lourde croix que de devoir nous séparer à la fin de la journée.(...) Et j'ai aujourd'hui le bonheur de savoir que plusieurs de ceux qui sont venus à cette école ont appris à lire,et qu'au moins un d'entre eux est aujourd'hui devenu, par mon entremise, un homme libre.
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Mais cette fois rien ne devait se passer comme prévu. Contre toute attente, cet enfant ne serait pas toute sa vie un esclave et (...) allait devenir universellement connu. Son parcours serait aussi remarquable qu'improbable : le petit Fréderick apprendrait à lire et à écrire, en partie seul; puias ayant réussià passer au Nord à fuir l'esclavage, il deviendrait un des plus célèbres et des plus éloquents et des plus passionnés abolitionnistes; il serait aussi un des plus illustres orateurs de son temps et un écrivain qui aura non seulement cherché, mais aussi, et c'est beaucoup plus rare, trouvé une part de son salut dans la littérature; il serait encore un philosophe et un politologue de tout premier plan; un conseiller des présidents; enfin et surtout il serait un combattant lucide et fermement engagé dans toutes les luttes menées contre toutes les injustices.
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