Vous qui êtes en train de lire ces lignes pouvez faire cette expérience. Elle est troublante. Troublante et convaincante. Du moins... pour quiconque ne cherche pas à vérifier les informations. Car si le passage en Wingdings a incontestablement pour effet de faire apparaître le saisissant message visuel, la question qu'il faut se poser est la suivante : un des avions impliqués dans les attentats du 11 septembre avait-il bien pour numéro de vol : Q33NY ?
Après vérification, la réponse est non ! Autrement dit, ceux qui ont fabriqué de toutes pièces cette «information» ont d'abord écrit en Wingdings, puis sont passés à l'alphabet latin. Et ce faisant, ont fabriqué un numéro de vol fictif...
Une de ces «informations» va particulièrement frapper les esprits. Les marquer par le trouble qu'elle suscite. Elle paraît d'autant plus convaincante que chacun peut la «vérifier». Il suffit pour cela d'ouvrir son traitement de texte Microsoft et de taper : Q33NY. Q33NY étant censé être le numéro de vol d'un des deux avions s'étant écrasé sur le Word Trade Center. Une fois ce numéro de vol tapé, il suffit de le surligner et de changer la police de caractère initiale en caractères Wingdings. Les caractères Wingdings sont des symboles graphiques. Or, le passage en Wingdings va transformer Q33NY en une étrange suite de symboles : Un avion. Deux grattes ciels.
Un scénario qui s'était déjà présenté aux lendemains des attentats du 11 septembre 2001. Très vite, là encore, s'étaient multipliées les théories pointant du doigt différentes anomalies, et concluant que le Gouvernement américain était complice des attaques contre le "Word Trade Center... Le Gouvernement Américain, ou autre chose. En effet, dans les jours qui suivent le 11 septembre, une affirmation va émerger parmi d'autres : les attentats seraient l'oeuvre des services secrets israéliens. Ces derniers auraient mis au point une manipulation d'ampleur pour légitimer et déclencher une guerre conduite par les États-Unis contre l'Islam... Sur Internet, les «informations» à ce sujet se multiplient. Elles se multiplient d'autant plus vite qu'à l'heure du tout numérique le copier-coller a une sidérante capacité de clonage et de duplication de l'«information».
La tragique vague d'attentats islamiques qui a récemment frappé la France a pour beaucoup été un révélateur de l'emprise des théories du Complot sur les consciences. Dans les heures qui ont suivi chacun de ces actes abjects, se sont multipliées sur les réseaux sociaux et Internet différentes «démonstrations» expliquant à qui voulait bien l'entendre que tout cela n'était qu'une vaste mise en scène. La rhétorique de ces «démonstrations» est toujours la même : mettre en évidence des détails qui semblent «anormaux». Des «choses» qui ne «collent pas». Et à partir de là, déconstruire la version officielle et «révéler» la «vérité».
Le monde est-il la proie de terribles sociétés secrètes prêtes à tout pour asseoir leur pouvoir sur l'humanité ? Pour un nombre croissant de personnes à travers le monde, la réponse à cette inquiétante question est oui.