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Critique de VALENTYNE


Livre lu hier (en quelques heures) et gros coup de coeur

L'auteure Ceridwen Dovey s'est mise dans la peau de 10 animaux et raconte leur vie (plus précisément elle raconte leur mort)
Au début j'ai eu peur que ce soit morbide puisque chaque animal qui prend tour à tour la parole meurt à la fin de son chapitre. Et bien non, pas du tout, c'est très drôle, parfois triste, toujours ironique et en phase avec l'animal en question.
Par exemple, voici le début du témoignage de la Tortue :

" Un matin, au tout début du printemps 1913, alors que je venais à peine d'émerger de mon long sommeil hivernal, j'ai décidé de quitter Oleg l'ermite et d'aller me présenter à nos voisins, la famille Tolstoï.
En avant toutes ! D'un pas allègre, je me suis lancée à travers l'espace broussailleux menant à leur domaine ; et trois mois plus tard, en juin j'atteignis le perron de leur manoir. Epuisée, je n'ai pas trouvé en moi assez d'énergie pour monter les marches..."

J'ai aimé être dromadaire dans le bush australien en 1892, j'ai tremblé pour Kiki-la-doucette dans les tranchées en 1915, j'ai failli m'effondrer en larmes avec l'histoire de Sprout (quel prénom!!) la maman Dauphin.

Chaque animal va mourir par la faute de l'homme (essentiellement dans une guerre) : une mort soit indirecte avec par exemple des animaux morts de faim dans les zoos soit de façon directe avec les chiens porteurs de bombes pendant la seconde guerre mondiale.
J'aurais dû savoir ce qui allait arriver quand Sprout la Dauphine écrit à Sylvia Plath....

La plupart des animaux fait également référence à un auteur (Colette pour la chatte Kiki ; Flaubert et Barnes pour le perroquet ; Kafka pour la petite chimpanzé "fiancée" de Peter le rouge ; Tolstoï, Virginia Woolf et Georges Orwell pour la tortue - cela vit longtemps une tortue) ou à un personnage historique (Himmler, Hitler et leurs chiens).

Au delà de la prouesse de l'exercice de style, ces portraits d'animaux nous en disent long sur les hommes et leur folie meurtrière.
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