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Critique de GaletteSaucisse


Eh bien voilà. C'est enfin fait : J'ai lu le Chien des Baskerville.

Ma grand'mère – fervente admiratrice de Conan Doyle – m'a demandée si j'avais le sentiment que je pouvais mourir tranquille. J'ai regardé successivement ma guitare que je dois réaccorder, mon chien qui pleurait pour sortir et mon immense bibliothèque remplie d'une multitude de livres que je n'aurai jamais le temps de lire. Et j'ai répondu que non.

Déprimée, la galette ? Ni plus ni moins que d'habitude. Après tout, on ne peut pas vraiment dire qu'on peut mourir tranquille. C'est comme quand tu dois quitter ta maison avant de partir en vacances. Tu as à peine bouclé ta ceinture que tu te demandes si tu as bien éteint la lumière de la salle de bain, si tu as bien pensé à fermer le gaz et si le vasistas de la chambre bleue est bien ouvert, histoire que ce connard de chat puisse sortir un peu.

En bref, dans la vie, tu auras toujours des trucs à faire qui t'empêcheront de tirer ta révérence l'esprit tranquille.

Oui, il m'aura fallu une carte VIP au Joyeux Club des Insomniaques et un débat avec un vieux cureton – et non pas un vieux croûton, hein, je vois la blague venir – pour conclure que la mort, c'est frustrant.

Je suis une galette-saucisse très perspicace, je sais.

Perspicace comme l'ami Sherlock ?

N'exagérons rien. Mais admire plutôt cette transition de qualité qui me permet de passer de mes conclusions nocturnes à la critique d'un bouquin de le sieur Conan. Ou Arthur. Ou Arthur Conan, je n'ai jamais compris comment il s'appelait.

Bon, comme à notre habitude, rapide rappel de l'histoire.

C'est un mec, Sir Charles Baskerville, qui meurt. On raconte qu'un soir, alors qu'il se promenait tranquillou dans son jardin en fumant un joint (l'histoire dit un cigare, mais je pense que c'est plus #BobMarleyFriendly), Charles a vu un gros chien, et que paf ! son petit coeur a lâché.
Que c'est triste.
le détail emmerdant, c'est que ça rappelle une bonne malédiction qui plane sur la famille Baskerville depuis quelques générations déjà.
Alors, créature infernale ? Gros rottweiler habitué des landes du Devonshire ? Ou bien juste un petit poney tout mignon qui passait par là ?
Ne t'attends pas à ce que je te dise la réponse. Si tu veux savoir, fais comme tout le monde et va lire ce livre.

Parce que le lire, ça en vaut le coup. Pourtant, je n'aime pas lire la littérature étrangère. Mais là, franchement, c'est pas mal. Je me demande qui était le fournisseur de Arthur/Conan/Arthur-Conan, parce que, pour inventer et résoudre des enquêtes pareilles, il faut être sous quelque chose de pas très licite.

Bah, pas grave, j'aime bien les transgressions. Ça doit être mon côté anar' du dimanche.

J'aimerais juste parler d'un truc, parce que j'y pense comme ça et que j'aime bien divaguer, et aussi parce que c'est ma critique et que je fais ce que je veux.

le Chien des Baskerville, qui aime hurler la nuit mais je pense que c'est parce qu'il s'est cogné le petit coussinet contre la table basse, me paraît quand même vachement plus con que mon chien.

Dis-je ça parce que de toutes façons, j'ai toujours préféré les chats, et que le seul chien qui trouve grâce à mes yeux, c'est le mien ? Possible. Mais en même temps, mon chien Philippe – officiellement un hommage à Delerm, officieusement à mon syndicaliste moustachu préféré – est un chien très intelligent qui a su développer, en ma charmante compagnie, un esprit artistique dont, tu en conviendras, la majeure partie des autres chiens sont dénués.

Exemple pas piqué des hannetons : Quand ronronne en fond sonore la voix suave d'un troubadour sétois ou bien celle d'un communiste moustachu adepte des arrangements très 80's et que si tu l'écoutes un dimanche soir pluvieux, tu pleures, Philippe se couche et ferme les yeux paisiblement. Quand l'on coupe la musique, Philippe se réveille et me foudroie d'un regard mélangeant ahurissement et déception, et ne se rassérène que lorsque la guitare ou les synthés dégueulasses ont repris. Sinon il me fait la gueule pendant vingt minutes.
Par contre, quand passe la voix d'un certain adepte des mots bleus, ou bien celle d'un mec qui, à ses heures perdues, aime donner du soleil dans la nuit, Philippe se lève, se secoue, et se tire dans une autre pièce.

En conclusion, Philippe est plus sensible que le Chien des Baskerville, qui ne fait que sauter sur les gens dans le but de leur faire peur.

le Chien des Baskerville, c'est un chien qui préfère écouter Motörhead à Anne Sylvestre. Il accorde plus d'importance à la guitare qui sature plutôt qu'à la poésie des textes. Pfff, quel ignare...

(en vrai j'dis ça, mais j'aime beaucoup le metal. Bisou sur le front de tous les métalleux.)

Cependant, c'est vrai, Philippe – mon chien, toujours – n'a pas la force du Chien des Baskerville. Philippe ressemble plus à un gros nounours, donc quand il court à ta rencontre, tu ne te liquéfies pas.

Toutefois, je t'avouerai que, depuis la lecture de ce bouquin de l'ami Arthur/Conan/Arthur-Conan, je ne suis pas tellement rassurée quand Philippe vient s'allonger près de moi.

Je vais donc de ce pas vérifier dans les archives familiales s'il n'y a pas de malédiction mettant en scène une mort violente due à un être appartenant à la gente canine qui planerait sur moi.

Bah quoi, on n'est jamais trop prudent...
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