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Critique de tilly


Ce qui caractérise un bon recueil de nouvelles, c'est que lorsqu'on le reprend après une première lecture antérieure de quelques semaines (par exemple pour écrire la recension promise), qu'on va à la Table à la fin de l'ouvrage : chaque titre parle, l'histoire, les personnages reviennent facilement en mémoire. C'est le cas pour de deux lunes l'autre que j'ai lu d'une traite lorsque je l'ai reçu, mais dont je n'ai pas pu faire la chronique dans la foulée, et que j'ai repris cette semaine.

Sur les dix titres, un seul m'a laissé perplexe : rien à faire, j'avais tout oublié de la Métamorphose de l'huître. Rien non plus dans les brèves notes que j'avais prises lors de la première lecture. Juste quelques expressions énigmatiques et griffonnages qui ne m'aidaient pas du tout : “à la recherche du personnage”, “écrivain”, “bibliothèque”, et un ordre à moi-même : “chercher le sens d'ipséité”.

Dans un recueil de nouvelles, le titre est quelquefois celui d'un des textes. Ou pas. Comme ici. J'y ai vu le jeu de mots à la Prévert. Mais il ne faut peut-être pas demander la lune, et simplement le prendre au pied de la lettre : la lune est là dans la première nouvelle (La cabane), et le lecteur trouvera l'autre dans la dernière (Le raidillon).

Dans un recueil de nouvelles, on peut chercher un fil rouge, un thème sous diverses déclinaisons, des variations, des harmonies. Ou pas. Dans celui-ci il y a même un intrus : Métrologue (voyage aux couleurs quotidiennes sur la ligne 1 du métro parisien, mais qui au fur et à mesure que défilent les stations prend des allures de thriller fantastique).

Dans un recueil de nouvelles, on a ses mieux aimées. Ou pas. Si je me fie à mes notes sommaires, et une fois Métrologue mis hors compétition, j'avais attibué de gros smileys (code personnel, ne signifiant pas forcément qu'elles soient drôles) à celles-ci : Les habits sales, (l'étrange et triste destin d'un clochard céleste), Possession (très drôle, sorte d'histoire d'Ô à l'envers), La spirale (conte poignant, grinçant, atroce), L'autocuiseur (farce féroce, granguignolesque, peu convenable).

J'ai relu les dix nouvelles avant d'écrire cette note, et pris un plaisir neuf à chacune, découvert des éclairages qui m'avaient échappé à la première lecture. Ces histoires singulières et modernes ont toutes leur charme vénéneux, voire méchant, et m'ont rappelé l'engouement ancien que j'avais eu un temps pour les nouvellistes du XIXe siècle : Mérimée, Poe, Maupassant, Baudelaire, Barbey d'Aurevilly, Tourgueniev, par exemple.

Tout ce que j'avais écrit sur le style de Dominique Drouin à l'occasion de son précédent roman autopublié (Tiroir, tiroir) reste vrai : recherché, raffiné, précis, rythmé, etc. le plus surprenant étant que ce haut niveau d'exigence littéraire qui peut paraître un peu fatigant au début de la lecture devient vite familier, indispensable. L'écriture est... coruscante (voilà, moi aussi je m'essaie au style Drouin !).

Lien : http://tillybayardrichard.ty..
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