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Critique de TheWind


Changement de décor pour ce cinquième tome des Rois Maudits.
Nous sommes sur les bords de la Tamise, dans un cachot de la Tour de Londres, où se trouvent Lord Mortimer et son oncle. Roger Mortimer, baron de Wigmore chasse l'ennui en tentant d'attraper un corbeau venu le narguer par le soupirail. Ce corbeau, il lui a donné le nom d'Edouard, le nom de son ennemi le roi d'Angleterre et lui promet qu'un jour, il l'étranglera.

A des miles de là, Isabelle de France, reine d'Angleterre, fille de Philippe le Bel, épouse d'Edouard II, soupire. Elle ne se sent pas beaucoup plus libre que le baron de Wigmore, dépendante des lubies de son époux et surtout du favori royal en titre, le Despenser. le roi, de moeurs légères, batifole avec son favori et lui accorde bien des privilèges, aux dépens d'Isabelle qui assiste impuissante, à la déchéance du roi et supporte, non sans envoyer quelques piques bien acérées, de se laisser démunir par l'amant de son époux.

Voilà deux grands du royaume en bien mauvaise posture. Mais ces deux-là ont une force de caractère telle qu'ils ne se laisseront point abattre si facilement.
Et lorsque Mortimer parvient à s'échapper et à gagner la France Isabelle reprend espoir. Elle n'a pas tort ! Mortimer s'empresse de la faire venir en son pays natal. Les voilà désormais, main dans la main, avec un seul objectif en tête : celui de faire tomber Edouard II.

Souvenez-vous du tout premier tome des rois maudits. C'était Isabelle qui avait dénoncé la conduite licencieuse de ses trois belles-soeurs en la Tour de Nesle. le lecteur n'avait pas été dupe de ses manigances. C'était bien la jalousie et non le sens du devoir et de l'honneur qui l'avaient amenée à déplorer les joyeuses parties de jambes en l'air de Marguerite et Blanche. On pourrait ne pas pardonner à la « Louve de France », froide et cruelle, de s'être réjouie du malheur de ses belles-soeurs qui, même si elles avaient fauté, ne méritaient sans doute pas une telle fin. Mais, lorsqu'elle tombe amoureuse à son tour, et qu'elle se trouve prise de remords en repensant à Marguerite et Blanche, on ne peut qu'esquisser un sourire devant une telle évidence. Eh oui, la passion amoureuse dévore tout, et surtout les principes auxquels on croyait !

Ce roman est l'un de mes préférés de la série. Sans doute, par son côté romanesque. Mais aussi, par cette façon habile que Maurice Druon a de nous montrer toutes les subtilités et les contradictions de l'être humain, et notamment de ceux qui ont fait L Histoire. Chacun est peint sous ses travers les plus vils, mais l'auteur permet aussi au lecteur d'entrer dans l'intimité de chacun et ainsi de lui dévoiler ses faiblesses et ses remords. On en éprouverait presque de la compassion par moments ! Enfin, juste un peu...
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