Citations sur Yugurthen (15)
Mais un poème doit-il être parfait ? Non, pas forcément, se dit-il. Au moins, ce poème-ci, avec ses imperfections, exprime bien ce que je ressens vis-à-vis de cette femme. À laquelle je pense constamment. Femme extraordinaire, au prénom qui dit aussitôt de quelle musique elle est faite : une chanson douce et courante, qui vous reste en tête et qui s’écoule, qui s’écoule, qui irrigue mes rêves et mes pensées.
Son prénom. Son noble prénom, Jugurtha en français, Yugurthen en berbère, lui venait de sa mère ; son père, quant à lui, juif et algérien berbère, lui avait légué ce nom des gens qui vivaient en Espagne, à Saragosse. Ce nom datait d’un temps où les Musulmans, les Juifs et les Chrétiens vivaient heureux ensemble.
Tout cela composait un très beau puzzle, avec malgré tous ses efforts un archipel de trous assez considérable. Puzzle usé, rien au milieu. Le corbeau et le renard, sans arbre ni fromage. Embêtant, très embêtant…
Ce qui est désagréable, quand on va mettre les bagages dans le coffre d’une voiture, c’est qu’on se sent pressé. D’un seul coup, ça urge. Notre vie veut aller plus vite que nous.
Comme toujours, lorsqu’on cherche, on ne trouve pas, surtout si l’on est policier ou si l’on travaille pour l’État : sinistre destinée !
Décidément, c’était encore une fois de la cornélienne tragédie, qui eût pu lui faire penser que les grands classiques ont été remplacés par les romans policiers. Non, absurde ! La tragédie, c’était du théâtre. Parfois du théâtre rimé, en vers et contre tous, de surcroît ! Mais là, pour le coup… espionner son frère, peut-être un jour prochain devoir le serrer, le livrer menotté à la justice ?
Les lois des hommes sont des codex de fumée qui sont dispersés aux vents de l’Histoire et des histoires. La seule loi qui compte, maître Yugurthen le savait bien, est la loi de l’Amour. L’Amour est le seul critère et le seul moyen. Critère pour juger, moyen pour agir. L’Amour définit la vraie Loi.
On prend son temps, on laisse vagabonder sa pensée : on est choisi, on ne choisit pas ; on ne cherche pas, on trouve, selon le célèbre mot de Matisse que Picasso prétendait sien ; on se laisse dériver, glisser, partir au fil de l’eau. Les poètes le savent. Les autres gens le savent moins.
On trouve tout, sur Internet.
Comme elle était mignonne !
Des cheveux châtain foncé, bien lisses et tirés en arrière, mais avec quelque chose de flou, de floconneux… Des yeux vert d’eau soulignés d’un mascara sombre, des paupières un peu plissées, coquines. Un petit nez retroussé. Une bouche assez large, pulpeuse, faite pour le sourire et pour le baiser. Oh ! une… une femme ! Une belle femme !