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Citations sur Les tribulations d'un chercheur d'oiseaux (9)

On peut avoir fait dix fois le tour de le Terre, avoir vécu mille expériences incroyables, on finit toujours par revenir au bercail. Pour le chercheur d’oiseaux, le tribulateur impénitent, l’aventure ornithologique commence aussi chez soi, dans son jardin. Il suffit de lever les jumelles et de regarder un oiseau … .
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J’aimerais être un oiseau, pouvoir m’arracher à la mer et n’être tributaire que du vent, me laissant porter inlassablement, et attendant que les rafales veuillent bien s’arrêter. Mais non, bernique à mon bastingage, pris de violentes nausées à chaque fois que le bateau retombe, je ne suis qu’un pauvre terrien sur une coquille de noix posée sur l’une des mers les plus violentes du monde.
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Je me dis que j’ai cette chance incroyable d’être un naturaliste, c’est-à-dire un humain qui a simplement pris conscience que la beauté du monde a un prix et du privilège qu’il a de s’émerveiller. L’hélicoptère qui était parti revient et, cette fois, se pose sur le sommet plat d’une colline. C’est l’heure pour moi de rejoindre la communauté des humains et de laisser derrière moi les jacassements des oiseaux et leur vie simple pour laquelle, j’ai un respect infini.
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Un endroit où l’homme est arrivé par effraction. Et les loutres de mer qui jouent dans le ressac, indifférentes au brouhaha ambiant, donnent encore plus au lieu un air de temps premier. Car chez nous en Europe, les loutres sont strictement nocturnes. Cela fait bien longtemps qu’elles savent que les hommes sont leur pire ennemi et qu’il vaut mieux vivre quand ils dorment.
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Des guillemots de Troïl et de Brünnich sont agglomérés contre la paroi rocheuse et passent leur temps à s’invectiver. Parmi eux, reconnaissable à leur gros bec coloré, des macareux cornus. Tous ce petit monde s’agite, s’envole, se pose, se bécote ou se débecte, se pousse, se serre, et communique beaucoup, le tout dans une ambiance qui sent très fort le guano. On dirait des banlieusards dans le métro. En plus sympathiques. Un grand pygargue à tête blanche survole un pan de la falaise et remet un peu d’ordre dans ce tintamarre. A son passage, il se fait un court silence, mais bientôt les commérages et gracieusetés en langue guillemot ou macareux reprennent le dessus.
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Un coup d’œil par-dessus l’optique pour essayer de prendre un point de repère au loin. Je donne des indications. Ca y est, deux autres ont capté l’oiseau. Les plus pressés me demandent de jeter un coup d’œil dans la longue vue pour être sûrs d’avoir vu l’oiseau. Je me tourne vers Kitos, spécialiste des limicoles, pour lui proposer de regarder l’oiseau. Non, il veut le trouver lui-même. Tandis que nous observons avec délice le petit bécasseau qui ne cesse de fourrager dans la vase molle, je sens bien que Kitos à côté de moi, s’impatiente. Il maugrée. J’essaye de l’aider en lui donnant des repères. Il y est presque. Mais d’un coup, notre collègue belge s’écrie : « Saint Godeverdomme ! Il a décollé ! … . » Kitos explose : « Non c’est pas vrai, c‘est pas vrai ! Il est où ? Mais il est où ?
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Cela ne va pas être facile de trouver le bécasseau spatule dans cette , à la moindre alerte, prend son envol pour se reposer un peu plus loin. Mais l’ornithologue est du genre tenace et opiniâtre. ( … ) Dans ma longue vue, je scrute un à un les oiseaux. Soudain, entre deux bécasseaux à cou roux qui picore la vase avec frénésie, j’entrevois le troisième qui, se positionne un instant de face, me montre son bec … spatulé ! « J’ai un bécasseau à spatule ! Je hurle. Panique autour de moi : « Où ça, où ça? » Evidement quand vous avez dans votre rond de longue vue des dizaines d’oiseaux sembles répondre « Là ! » vous fait immédiatement courir le risque d’être lynché et laissé pour mort sur l’estran.
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Nous voyons arriver le pêcheur empathique d’hier, avec deux mules et dix de ses enfants. Il vient nous aider à désensabler la 404. Le pêcheur a attaché une grosse corde au pare-chocs avant de la voiture et mis ses mules en action. Les enfants s’agglutinent derrière prêt à pousser aussi. Fabien se met au volant et démarre. Nous nous agrippons aux portières pour l’effort final. Au signal du pêcheur tout le monde tire ou pousse. Et avec efficacité car le pare-chocs avant se désolidarise brusquement de la voiture, projetant les mules en avant. Décidément cette voiture part en lambeaux. Je crains que nous passions la frontière marocaine avec simplement les quatre roues, le moteur, le volant et les sièges. Le pêcheur a soulevé son bonnet et se gratte la tête. Deuxième essai, les mules ahanent et nous aussi. Tout le monde donne le coup de rein nécessaire. Les roues patinent, le sable vole, mais la voiture bouge, la 404 lentement s’extirpe du sable.
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Qui pouvait bien se trouver là, en ce jour de semaine humide, en plein mois d'octobre ? Curieux, je pris mes jumelles pour détailler l'individu. Je vis une sorte de grand escogriffe, entortillé dans un vêtement de pluie qui, lui aussi, mangeait un sandwich et portait à son cou une paire de jumelles. Après avoir fini de manger le mien, je traversai la piste de l'aérodrome et allai à sa rencontre. Je fus assez surpris de l'entendre répondre en anglais, qu'il était, lui aussi un birdwatcher. Un anglais à Ouessant venu observer les oiseaux ! Je faisais ainsi la connaissance de Tony, dont c'était le deuxième séjour sur l'île après une visite d'une journée quelques années auparavant. Mais il avait, comme moi, compris que cette île était admirablement placée, au bout de la terre continentale, et que ce devait être un havre formidable pour tous les désespérés de la migration, les naufragés des vents, les otages des tempêtes et toute la cohorte des migrateurs qui, à l'automne sillonnent silencieusement les cieux européens. Je partais, il arrivait. Il prit ainsi le relais pendant une semaine et ajouta, à son tour, quelques espèces mythiques qui allaient contribuer à attirer les ornithologues les années suivantes."
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