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Critique de Torellion


Paul Hansen est un homme seul. Nous faisons sa rencontre en prison, où il est enfermé pour des actes de violences envers son patron. Ce séjour sera pour lui l'occasion de faire le tour de son passé. Il pense à tout ce qu'il a perdu, à tous ceux qui ne sont plus mais qui l'accompagnent encore dans ses rêves. Cette vie terne et violente dans les geôles canadiennes est néanmoins animée par un compagnon de cellule attachant, humain, un Hell's Angel incarcéré pour meurtre.
Jean-Paul Dubois nous racontera tout au long de ce livre, avec son écriture fine et élégante l'histoire de cet homme issu du mélange insolite d'un austère pasteur danois et d'une cinéphile d'avant-garde toulousaine.
On est transporté dans ce roman, dans des univers riches et magnifiques, loin de l'exiguïté de cette cellule où une violence perfide se dissimule dans les gestes du quotidien. C'est la description de cette violence qui nous prend aux tripes, parce qu'elle nous parle, parce qu'on se dit que nous aussi, par un hasard du destin, nous pourrions partager cette cellule avec ce Hell's Angel.
La poésie de l'auteur se mêle à la dureté des mots lorsqu'il concerne les idiots, méprisants les faibles. Cette haine de l'auteur pour les petits chefs attachés à leurs pouvoirs est un thème récurrent de l'oeuvre de Dubois.
On retrouve également dans ce roman d'autres thèmes chers à son oeuvre : la mort brutale et les accidents d'avions. Winona, l'épouse de Paul pendant 11 ans, trouve la mort de manière tragique, lorsque son bateau s'abîme dans les eaux glacés du nord.
La nostalgie, si présente dans l'oeuvre du lauréat Goncourt se manifeste tout au long du récit : perte d'un amour (Winona et Nouk leur chienne), la relation au père disparu, l'amitié...
Enfin une littérature qui réconcilie avec l'humanité, méritant amplement le prix Goncourt 2019.
Un livre bouleversant.
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