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Critique de ZeroJanvier79


La République imaginée est le onzième volume de la collection Histoire de France éditée chez Belin sous la direction de Joël Cornette. Ecrit par l'historien Vincent Duclert, il traite des années 1870 à 1914, c'est-à-dire toute la IIIe République avant la Première Guerre Mondiale.

Il s'agit d'un pavé de plus de 800 pages, l'un des plus gros de la collection. Outre l'introduction, la conclusion, le traditionnel atelier de l'historien et les annexes, l'ouvrages est composé de quatre grandes parties :

1. La république combattante (1870-1885)
2. le défi de la démocratie
3. La république au XXe siècle
4. La France de la « Belle Époque »

Le livre s'ouvre avec une longue introduction tout en nuance, où l'auteur nous présente sa vision de la IIIe République des années 1870-1914, sans l'idéaliser ni la condamner, mais au contraire en la montrant comme une construction politique collective et mouvante, avec ses idéaux, ses contradictions et ses limites.

Cela continue avec « Naissance de la République dans la guerre (1870-1871) », un premier chapitre captivant : chute du Second Empire et proclamation de la République ; la poursuite de la guerre puis l'échec final ; la République conservatrice et la paix, l'annexion de l'Alsace et la Moselle ; la Commune de Paris face au pouvoir versaillais ; l'écrasement sanglant de la Commune de Paris et son héritage.

La première partie se poursuit avec un 2ème chapitre intitulé « La conquête du régime (1871-1876)”, qui relate les premières années de la IIIe République et le basculement d'une majorité monarchiste, qui échouera à provoquer la Restauration qu'elle souhaitait, à une majorité républicaine, avec la pérennisation de la République par les lois constitutionnelles de 1975.

La première partie s'achève avec un long 3ème chapitre, « La République des républicains (1876-1885) » qui voit la victoire (définitive ?) de la République : la lutte entre républicains et Mac-Mahon, la chute de ce dernier, la républicanisation du régime, le pouvoir des symboles (la fête nationale le 14 juillet, Marianne) et la politique républicaine (l'école laïque notamment).

La deuxième partie, « le défi de la démocratie », s'ouvre avec le chapitre 4, « La tentation autoritaire des républicains (1885-1897) » : la crise boulangiste, les scandales de corruption, l'essor des idées socialistes et anarchistes, la réaction avec les « lois scélérates » et des mécanismes de répression et de persécution, la montée de l'antisémitisme à la veille de l'affaire Dreyfus.

Le chapitre 5, « L'Affaire Dreyfus au tournant du siècle (1894-1906) », est peut-être le pilier du livre. Il est consacré intégralement à l'affaire Dreyfus, dont l'auteur est un spécialiste. Vincent Duclert reprend la chronologie de l'affaire, avec ses volets militaires, judiciaires et politiques. Il la décrit comme un défi à la République et à la démocratie.

La deuxième partie se conclut avec un chapitre sur « le moment démocratique » de la France des années 1900. L'auteur y aborde à nouveau longuement l'affaire Dreyfus qui structure d'après lui la société et la politique françaises : l'engagement dreyfusard, défaite et renouveau nationalistes, culture de l'événement, et représentations de la démocratie.

La 3ème partie, « La République au XXe siècle » commence avec le chapitre 7, « L'expérience de la politique » : politique de gauche du gouvernement de « défense républicaine », transformation de la politique avec notamment la naissance des partis, le gouvernement du Bloc des Gauches, la séparation des Églises et de l'Etat en 1905, et enfin un passage sur l'art de la révolte.

Le chapitre 8, « L'horizon de la guerre », relate les dernières années avant la Première Guerre Mondiale : vie politique dégradée, le ministère Clemenceau puis l'âge de l'instabilité gouvernementale ; l'impossible question sociale, les grèves, le 1er mai 1906, l'unité ouvrière et la répression républicaine ; la crise nationaliste ; la guerre qui vient ; l'entrée en guerre.

La troisième partie s'achève avec la chapitre 9 sur « La France coloniale » : héritage impérial, choix républicain ; une conquête accélérée ; un vaste empire, une complexité administrative ; le principe de civilisation et ses limites ; exploitation et répression des indigènes ; l'impossible anticolonialisme ; parti colonial et « la plus grande France » ; monde colonial et sociétés perdues.

La quatrième et dernière partie sur « La France de la Belle Époque » débute avec le chapitre 10, « Une société de la modernité » qui décrit la société française d'avant-guerre : la démocratie républicaine ; le mouvement social ; l'entrée dans la modernité ; Paris, ville capitale ; la scène du monde.

Le dernier court chapitre 11, « Esthétique et libertés à la Belle Époque » évoque les questions artistiques et culturelles : de nouvelles libertés (temps libre, loisirs, sport) ; cultures de masse (apogée de la presse, naissance du cinéma) ; éclat des arts ; passion esthétique ; défis de la pensée.

Enfin, suivent une conclusion d'une petite dizaine de pages, l'atelier de l'historien sur les sources et l'historiographie de la période, et les annexes habituelles.

Pour conclure, je dois dire que cet ouvrage m'a un peu déçu. Pourtant, l'introduction et les premiers chapitres m'avaient passionné. Ensuite, le style un peu aride de l'auteur a fini par m'ennuyer, et j'ai survolé certains chapitres, lassé par une écriture trop académique, pas suffisamment pédagogique.

Il ne me reste plus à lire que deux volumes pour achever cette monumentale collection Histoire de France, le prochain aborde la période 1914-1945 avec Les grandes guerres.
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