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Critique de Domichel


Je viens de terminer ma lecture de l'Onde Septimus…
Passionné au delà de l'imaginable, par la Marque Jaune et l'oeuvre en général de E.P. Jacobs, j'attendais beaucoup de la suite qu'avaient décidé de donner les Éditions Blake et Mortimer, et je craignais aussi d'être déçu par une suite banale ou forcément plus fade que l'album de référence.
Le choix de Jean Dufaux au scénario, était une surprise mais le connaissant pour de nombreuses autres séries (Double-Masque, Complainte des Landes Perdues, Les Voleurs d'Empire, entre autres…) et pour l'avoir rencontré, j'avoue avoir été séduit par cette perspective, les scénarii de certains albums de la série B&M m'ayant laissé un goût amer (cf. l'Étrange rendez-vous ou Les trente deniers).
Au dessin, le tandem Aubin et Schréder, semblait être un bon choix, eux qui avaient fait leurs preuves dans l'univers de Jacobs précédemment (Les trente deniers).
C'est évidemment avec beaucoup d'intérêt et d'empressement que j'ai acheté dès sa sortie vendredi, L'Onde Septimus, et que je me suis plongé dans sa lecture.
- Comme pour tout album de B&M il ne faut pas avoir peur des nombreux textes et il faut prendre son temps pour examiner les dessins et les décors. Premier bon point, je me suis retrouvé longtemps en arrière, quand je lisais pour la première fois La Marque Jaune.
- L'univers tout particulier de l'album original devait nous porter inévitablement vers des pistes fantasmagoriques qui étaient l'apanage de la fiction de Jacobs. Deuxième bon point, Dufaux ne se cachant pas de l'empreinte du maître dans son imaginaire, allant jusqu'à l'évoquer dans sa vocation, Dufaux donc, nous sert un éventail d'idées fantastiques dans un scénario véritablement ancré dans la réalité de l'époque (Elisabeth II fait ses premiers pas de reine et W. Churchill est toujours aux affaires). Les nombreuses hypothèses offertes au lecteur dès le début de l'histoire sont autant de pistes à suivre pour comprendre cette suite.
- Enfin les personnages jouent un rôle éminemment important, et prennent corps de façon étonnante, chacun avec son caractère, ses faiblesses, ses doutes et ses erreurs, fait nouveau dans la psychologie des acteurs principaux dont on se réjouit qu'ils s'incarnent avec autant d'humanité.
- Dernier point, le dessin. le découpage de chaque page est un régal, avec cette architecture si particulière à Jacobs et la dernière vignette appelant toujours une réponse, une trouvaille, un nouveau danger, ce qui fait qu'on ne peut s'arrêter de lire toujours la page suivante. le trait est toujours à la limite de la ligne claire et du réalisme et valorisé par une mise en couleurs et un encrage propre, quelquefois sombre, d'autres fois plus contrasté ou violent appuyant ainsi le texte et l'histoire.

En conclusion, les auteurs (scénario et dessin) ne m'ont vraiment pas déçu. L'histoire en elle-même est empreinte d'obsessions propre à la Marque Jaune, et si le but n'était pas de nous donner une réponse définitive aux questions posées depuis un demi-siècle, alors le résultat est à la hauteur.
Je sais que de nombreux avis vont aller dans le sens du négatif, j'entends déjà les critiques du style :
- On n'avait pas besoin de cette suite…
- On est loin de l'oeuvre de Jacobs…
- Les idées développées sont farfelues ou carrément à des lieues de ce qu'on pouvait attendre…
J'en passe et des bien pires, de la part de critiques qui ont toujours la plume dans l'encrier au fiel. Mais quand on a été élevé comme moi par Hergé, Jacobs, Martin et tant d'autres, on ne peut que saluer les auteurs pour leur travail et leur courage qui n'ont d'égal que la réussite de cet album à classer parmi les meilleurs de Blake et Mortimer.
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