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Critique de LVI


Les dieux dansent, les sages se taisent !


Ana Mirallès est une illustratrice et dessinatrice de BD espagnole née en 59, qui travaille régulièrement avec son compatriote et compagnon Emilio Ruiz. Ensemble ils ont signé l'album érotico-pornographique ‘Corps à corps' (1991), après quoi elle a fait paraître durant ces mêmes années 90, la trilogie ‘Eva Medusa' avec la collaboration d'Antonio Segura, puis à nouveau avec son compagnon Emilio Ruiz, le triptyque ‘A la recherche de la licorne'. Mais ce n'est qu'en 2001 que celle qui sait si bien éveiller et entretenir nos fantasmes, et pour une fois les femmes devraient y trouver leur compte, a vraiment cartonné grâce à la formidable série ‘Djinn' scénarisée par le Français Jean Dufaux. Et tout en continuant de travailler sur ‘Djinn', elle a lancé en 2011 une toute nouvelle série, avec Emilio Ruiz, ‘Murraqqa'', dont l'action se déroule à la cour de l'empereur moghol Jahangir au XVII° siècle.


Djinn' est une saga qui comprend, à l'heure actuelle, 3 cycles :


- le cycle ottoman de 4 volumes + 1 artbook


- le cycle africain de 5 volumes + 1 artbook


- le cycle indien (dont l'action se déroule entre les deux cycles précédents), qui comprend pour le moment 1 volume, en l'occurrence celui-ci :


Djinn 10 : le pavillon des plaisirs' (2010) - 54 pages en couleur directe (ce qui nous vaut de bien belles aquarelles)


Nous retrouvons Lord et Lady Nelson et Jade aux Indes, invités par le Maharadjah d'Eschnapur, que Lord Nelson a connu en Angleterre où celui-ci a fait ses études. le Maharadjah, qui est l'allié des Anglais, se prépare à épouser Tamila, la fille du colonel Sing, qui défie les occupants de la Couronne britannique depuis déjà trois ans. La mère du Maharadjah, la Rani, qui déteste les sujets de Sa Majesté, mais dont l'influence s'arrête au seuil de la chambre à coucher de son fils, et qui compte sur Tamila pour faire de celui-ci l'ennemi des Anglais, offre à Jade la clé du pavillon des plaisirs, afin que celle-ci y initie l'encore vierge Tamila au pouvoir qui passe par les corps…


Djinn - le troisième cycle' est une fresque sur la fin d'une époque, celle des derniers Maharadjahs, dans leurs palais des mille et une nuits, qui furent autant des lieux de complots, voire de crimes que de séduction, face à l'occupant britannique. Et c'est bien sûr aussi une réflexion sur les jeux de pouvoir : qui, du maître ou de l'esclave, du colonisateur ou du colonisé, le détient : le corps de la Femme restera toujours le pouvoir suprême devant lequel l'Homme ne pourra s'empêcher de plier. ‘Djinn' est une porte ouverte sur les fantasmes, un caillou dans les eaux dormantes de nos libidos. Et si vous preniez un peu de ce puissant aphrodisiaque ?
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