Citations sur Un temps nouveau (15)
Ah ! le plaisir qu’elle avait découvert sous ses caresses, même s’il l’avait pénétrée pour la première fois de sa vie ! Elle n’y avait vu que du feu. La jouissance à la fois la plus exquise et la plus intense jamais connue. Un délice plus merveilleux que tout ce qu’elle avait pu souhaiter et imaginer à ce sujet. Divin, suave, sublime, il n’existait pas de mots pour exprimer une telle euphorie. Le septième ciel, quoi !
Parce que, parlant beauté, cet homme lui paraissait indéniablement superbe, à faire damner. Cette carrure, ce port de tête, ce regard transparent, cette abondante chevelure bouclée malgré la quarantaine évidente… Soudain, elle comprenait Odette d’avoir succombé à la tentation et elle se demanda de quel côté étaient venues les premières initiatives. D’elle ou de lui…
C’est bien fascinant, les belles théories féministes, mais il arrive que la présence des hommes devienne nécessaire dans l’existence des femmes et surtout des familles, tu sais.
Les femmes, à commencer par moi, veulent se libérer et vivre autre chose qu’une simple vie de ménagère. De nombreux jeunes parents agissent comme moi, de nos jours, et confient leurs petits à d’autres personnes durant toute la semaine. Tu vas devoir te convertir à l’idée, j’ai l’impression ! On appelle ça le progrès, maman. Le P-R-O-G-R-È-S…
Elle se voyait affranchie, gagnant intelligemment sa subsistance, occupant dans la société une fonction prépondérante et différente de celle, combien ampoulée, de reine du foyer. Elle désirait plus que tout disposer librement de son corps et de sa vie comme bon lui semblait.
Il fallait être folle ou dominée par une force tyrannique et arbitraire d’origine masculine pour tolérer cet enfer. Nathalie était convaincue que, si les mâles avaient eu la tâche oh ! combien cruelle d’accoucher, l’homo sapiens se serait éteint depuis belle lurette !
Même si elle ne se sentait pas véritablement amoureuse, la jeune fille retrouva enfin et avec une grande joie l’euphorie d’avoir vingt ans et celle des plaisirs défendus.
Une femme libérée pour de vrai, voilà ce qu’elle deviendrait ! Libérée de tout. Une femme qui mènerait sa vie comme elle l’entendait. Une battante. Ils pouvaient tous aller au diable avec leurs beaux principes ! Un temps nouveau venait de commencer.
La place des filles pour s’épanouir pleinement réside au foyer, et elles n’ont pas besoin de diplômes pour élever des enfants, changer des couches et s’occuper de la cuisine et du ménage.
Ces vilains traitaient les femmes comme des objets de sexe sans cœur et sans âme, et ils ne songeaient pas aux conséquences psychologiques et physiques de leurs actes. Cela la rendait méfiante à l’égard de la gent masculine.