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Critique de Flo_herisson


On ne choisit pas sa famille mais une chose est sûre Camille sait choisir ses amis. Car c,est un magnifique cadeau que lui fait Julien Dufresne Lamy avec ce livre.
Mais qui est Camille, cette proche amie de l'auteur? Si je vous dit que c'est la fille de Dominique Alderweireld cela ne vous dira sûrement rien, mais si je vous dit que c'est la fille de Dodo la Saumure rares seront ceux qui ne la situeront pas.
Dans ce roman, Julien Dufresne Lamy dresse la biographie détaillée de cette trentenaire, épouse et mère de famille, confondante de simplicité mais écrasée par le poids médiatique de ce père singulier. S'attachant à décrire "le vrai", cette histoire qui décrit en creux le portrait de ce père haut en couleur, est centrée sur Camille. Camille, toujours Camille, 907 fois nommée comme pour mettre à distance l'ombre écrasante et encombrante de ce père absent de sa vie, quasi-invisible et pourtant omniprésent. Camille qui devra se construire en tant que fille, en tant que mère ou simplement en tant que femme face à un père qui les méprise.

C'est un livre bien déroutant que celui-ci et j'ai du mal à dire s'il m'a plu. Un livre autour de Dodo la Saumure, mais pourtant un livre de femmes: grand-mére, mères, soeurs, demi_soeurs, filles, concubines ou prostituées ce sont elles les héroïnes de ce roman et l'auteur leur rend un bel hommage, ces femmes tant dépréciées, bafouées ou simplement ignorées par cet homme abject, avide de reconnaissance. C'est le livre de Camille mais c'est aussi le livre de Julien. On y retrouve les thèmes qui lui sont chers (la famille, l'amour, l'identité...) mais surtout il s'y dévoile plus encore que dans ses précédents titres, abordant par touches son enfance, ses relations familiales et son statut d'écrivain.
J'ai apprécié la construction qui alterne les épisodes marquants de la vie de Camille avec précision mais pourtant toujours avec pudeur, et des réflexions sur la génése de cet ouvrage, sur l'écriture ou la vision des femmes, convoquant çà et là des citations de Modiano, Flaubert, Rousseau ou Schoppenhauer pour appuyer son propos.
Au fil des pages on sent une admiration immense de l'auteur pour Camille, mais cela m'a finalement génée tant par moment elle frôle l'idolatrie. J'ai aussi regretté la trop grande distance mise avec les agissements crapuleux de Dodo. A trop vouloir seulement témoigner, cette distance posée par l'auteur tend à minimiser ou à banaliser la gravité des faits évoqués et peut parfois confiner avec de la complaisance.

Lecture en demi-teinte donc. Superbement écrit il est à envisager comme un recit littéraire, comme un récit intime, plus que comme un roman.

Merci à Net Galley et aux Editions Plon qui m'ont permis de découvrir ce titrte en avant-première
#907foiscamille #netgalleyfrance
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