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Critique de ODP31


On nous ment. On ne nous dit pas tout…
A chaque interview, Marc Dugain se défend de verser dans le complotisme. Non, son projet est d'éveiller les consciences face aux discours officiels, de ressusciter l'esprit critique et révéler des secrets appris auprès de ses fréquentations dans les milieux autorisés après des enquêtes en Espionie, ce pays de bonshommes en gabardine et parce qu'il a une tête sympa. Ses complots à lui, ils sont labellisés. Ce n'est pas de la compote de comploteur sur Twitter. Promis, juré craché sur la tombe de Lee Harvey Oswald. Il ne peut pas y avoir qu'un seul tireur, l'homme n'a pas marché sur la lune… En plus, il a le gêne barbouze, Marc Dugain, car papa et tonton étaient du métier. Il n'a pas le sang bleu, mais le sang-froid. C'est même écrit sur la quatrième de couverture, comme si le CV avait besoin d'une caution. Convaincus ? Moi non plus.
Si j'avais adoré « La malédiction d'Edgar » et apprécié la « trilogie de l'Emprise », j'avais été beaucoup moins emballé par ses derniers romans, que ce soit « Ils vont tuer Robert Kennedy » ou « Transparence » et « Paysages Trompeurs » rejoint le rayon des déceptions.
Je n'ai rien à dire sur le rythme et l'action de ce roman d'espionnage. Un personnage de John le Carré aurait fait un infarctus à la troisième page. Trop de sport.
Une opération de sauvetage en Somalie tourne au fiasco avec un seul survivant, un agent du renseignement qui doit se faire oublier et qui se fait aider par un ami producteur de documentaires spécialisé dans la révélation de scandales d'état pour s'assurer une clandestinité dorée. La ressemblance de ce dernier avec l'auteur est un pur hasard. Une psychologue pas si Mossad, pardon maussade, fait du duo un trio d'agents triples. Tout ce petit monde va jouer au grand jeu du qui manipule qui, dada que les espions partagent avec les ostéos. Ils vont se lancer dans une affaire visant à délester des narcotrafiquants colombiens de leurs économies pour empêcher la réélection de Trump avec un plan digne d'un Mission Impossible un peu discount. Vous avez dit fumeux ? Oui, méga smog.
Les ficelles de l'histoire sont aussi épaisses que du fil dentaire de Mammouths mais j'aurais pu me laisser distraire par l'efficacité du récit si l'ambition de l'auteur avait été d'offrir un roman d'espionnage vitaminé. Je n'ai rien contre un bon James Bond. Mais ici, les élucubrations géopolitiques remplacent l'humour. C'est dommage car la naïveté des personnages, un comble pour des espions, aurait été un bon prétexte pour apporter un peu de second degré… si elle avait été volontaire.
Et si ce roman était en fait une diversion, un nanar destiné à transmettre un message secret à quelques initiés ? Oui, tellement mauvais que c'est forcément un coup de la CIA. Ouh, là, c'est contagieux. J'arrête.
Dugain à moudre ! Désolé.
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