On connaît
Alexandre Dumas pour ses romans mais aujourd'hui, on sait moins quel flamboyant dramaturge il fut, car c'est en effet avec le théâtre qu'il se fit un nom et qu'il fit ses armes.
Aujourd'hui encore, on ne joue guère plus de drame romantiques ou historiques et j'en ai le regret! Comme ils devaient être savoureux ces drames baroques, outranciers, pleins de chausses trappes et de passages secrets, au décors fastueux et m'as-tu-vu?
Avec "
La Tour de Nesle", Dumas fait une incursion au Moyen-Age, dans les entours de Marguerite de Bourgogne, épouse de Louis le Hutin. Reine infidèle, assoiffée de plaisir autant que de sang, cette dernière reçoit ses amants dans la sombre Tour de Nesle. Au terme de la nuit, ces derniers sont assassinés par l'homme de main de la souveraine. L'un d'eux, Buridan, s'échappe pourtant et va trouver -sous un déguisement- le sieur Gaultier d'Aulnay dont le frère a mystérieusement disparu... C'est le début d'une pièce riche en rebondissements, en intrigues politiques et surtout sentimentales. Rien ne semble arrêter la reine, Barbe -Bleue en jupons. Rien ne peut arrêter Buridan... Quant aux frères d'Aulnay, ils seront broyés par
L Histoire et les grands de ce monde. La réalité historique est bien loin et ceux qui attendent l'intrigue rendue célèbre par
Maurice Druon en auront pour leurs frais mais pourquoi bouder son plaisir? Sensuelle, sanglante, la pièce a tout de ces oeuvres romantiques noires au doux parfum de scandale et de poison... et c'est une savoureuse friandise! Sur scène, cela devait être quelque chose...
A noter, des ressemblances entre la pièce et
Lucrèce Borgia, d'un certain
Victor Hugo.
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