À côté, notre chantier paraissait dérisoire. Pourtant il y avait quelque chose. Une proximité, un début de point commun. Ces gars aussi étaient tendus vers l'objectif, poussés par la pression d'un supérieur qui devait leur promettre une prime s'ils finissaient dans les temps. Beaucoup devaient se sentir fier à l'idée de participer à une telle construction. Un gigantesque ouvrage qui resterait pour les siècles à venir. Lorsque je les croisais, je ne pouvais pas m'empêcher de ressentir une forme de respect dont je me gardais de parler à Stéphane. p. 124
Et puis je pouvais lui parler de nous. Lui dire qu'elle devait rester parce que sa seule présence me faisait un bien incroyable. Et peut-être même que j'étais amoureux. Oui, les belles phrases existaient, elles dansaient tout autour. Ces mots trop grands pour moi et que je me contentais de regarder filer dans l'obscurité.
[Léni va emprunter le pont pour la première fois]
J'ai baissé la vitre en inspirant à pleins poumons. L'odeur me rassurait. La marée, le sable et le sel. Mon univers tout entier. D'ici, il était sans doute possible de croire que rien n'avait changé. Se mentir, faire encore semblant juste encore un peu. Il suffisait de fermer les yeux. Je les ai gardés bien ouverts.
C'est pas rien, une île...C'est un bout de terre planté au milieu de l'océan. Un caillou peut-être, mais avec la mer autour. Un truc magique , un endroit d'où tu ne peux pas te barrer comme ça, juste sur un coup de tête. Et même pour la rejoindre d'ailleurs ! Une île, ça se mérite.
Oui, les belles phrases existaient, elles dansaient tout autour. Ces mots trop grands pour moi et que je me contentais de regarder filer dans l'obscurité .
On espère beaucoup de choses de soi, mais la réalité est souvent différente. Il n'y a qu'au pied du mur qu'on sait vraiment ce qu'on a dans le ventre. Il y a des tas de lâches qui s'ignorent. Je ne m'exclus pas du lot.
Tant qu’il reste des îles, il y aura toujours un joli coin où jeter l’ancre.
On espère beaucoup de soi, mais la réalité est souvent différente. Il n'y a qu'au pied du mur qu'on sait vraiment ce qu'on a dans le ventre. Il y a des tas de lâches qui s'ignorent. Je ne m'exclus pas du lot.
Oui, tout le monde pouvait trouver un intérêt au pont, une bonne raison de le voir apparaître. La question, c'était plutôt de savoir ce qu'on voulait vraiment. Les sacrifices que l'on était prêt à faire pur préserver un territoire.
La main de Maëlys était toujours au creux de la mienne, le sanglot coincé au fond de ma poitrine. J'ai inspiré, le silence me faisait du bien.
J'ai pensé que je n'étais pas un perdant. Que je n'en serais jamais tout à fait un.