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Critique de Lenocherdeslivres


Le retour de notre bien-aimé troll. Deux ans après ses premières aventures bureaucratiques dans les quatre nouvelles de L'instinct du troll, il revient dans un roman sympathique, entre La croisière s'amuse et une parodie de film catastrophe.

L'action de L'enfer du troll est la suite directe du précédent volume. le troll (dont on ignore toujours le nom) mène sa petite vie pépère dans les bras de sa dulcinée. Mais la routine menace (déjà) le couple nouvellement reformé. La vie dans un salon de coiffure ne satisfait pas notre héros à qui la mine, son rythme, ses bruits, et même ses habitants, manquent terriblement. La déprime est proche. Heureusement, il reçoit de façon totalement inattendue la visite de son ancien patron. Lui qui ne se déplace jamais. Louche, tout cela. Et ce soupçon est rapidement confirmé : le troll se voit proposer une mission aux contours passablement flous et qui sent, même de très loin et même avec un très mauvais odorat, terriblement mauvais. Après une croisière tous frais payés (avec toutes les inconnues que comporte cette formule), il va devoir gérer une conspiration sise dans une mine placée sous un volcan. Décor d'outre-tombe pour une intrigue explosive.

L'intrigue, parlons-en justement. Elle est distrayante, mais ne casse pas trois pattes à un canard. J'ai trouvé que Jean-Claude Dunyach avait eu une certaine tendance à délayer son histoire. Ce qui tenait en une nouvelle dans L'instinct du troll devient ici un roman. Autrement dit, on s'ennuie un peu (comme dans une croisière, en fait). Bien sûr, on retrouve les personnages du précédent volume, et cela fait bien plaisir : Sheldon se fait progressivement dresser par Brisène (ah, la vision du couple où l'épouse écrase le pauvre époux qui n'a d'autre choix que de se taire et d'obéir à sa « moitié » !) et Cédric découvre les choses de la vie. Bien sûr, l'humour est toujours présent. Toujours plutôt amusant et parfois même plutôt bien vu : « – Vous savez ce qu'il aime chez vous ? Demande ma compagne – Non. – Moi non plus. Je ne parviens même pas à l'imaginer. ». Ainsi que les jeux de mots plus ou moins foireux : « Ce sont des chevaliers peu toniques. », « Dans la langue des chevaliers, ça s'appelle un Graal Positionning System. » ou encore « Et quand ça empire, on contre-attaque. ». Et même certaines sentences assez pertinentes : « Les pensées, c'est comme les affaires de voyage. On peut en bourrer son sac à dos, mais au-delà d'une certaine quantité, on n'avance plus. Il faut apprendre à faire le ménage, à ne garder que ce qui servira. Et pour ça, il vaut mieux ouvrir la bouche afin de laisser le trop-plein se déverser. ». Voire poétiques : « Avoir la tête dans les nuages, ça veut dire qu'il te pleut dessus en permanence. ».

Mais tout cela ne fait pas un bon bouquin. Terry Pratchett l'avait bien compris, qui soignait son intrigue et ses personnages. Quand on lit un de ses romans, on cherche de l'humour, bien sûr (et il y en a des quantités énormes), mais aussi un bon récit, avec un début, des péripéties et une fin. Avec une évolution des héros et héroïnes qui le peuplent. Dans L'enfer du troll, tout cela est réduit à la portion congrue. Hélas…

Je n'aurais peut-être pas dû lire ce roman si tôt après L'instinct du troll. Tout m'a semblé un peu trop réchauffé, un peu trop déjà vu. D'autant que par moments l'auteur donnait l'impression de tirer à la ligne. Je vais donc m'offrir une pause avant d'entamer la lecture du dernier opus de cette série, L'empire du troll, paru voilà deux ans. Un peu de repos pour le troll et pour moi. Et nos retrouvailles n'en seront que meilleures.
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
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