AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Calimero29


Pierre, 21 ans, le narrateur, se retrouve, en janvier 2020, dans la maison où il a été élevé par ses grands-parents, en Normandie, avec sa compagne, Victoria, enceinte. La maison doit être vendue pour financer le séjour en EHPAD de son grand-père.
Sa prochaine paternité, son refus de la perte de la maison, font s'effondrer le fragile équilibre qu'il avait réussi, avec beaucoup de peine, à établir et font remonter une colère, une rage qui l'envahissent face aux souvenirs d'une enfance orpheline, sa mère étant morte alors qu'il avait 1 an et demi, dans des conditions atroces, face aux non-dits qui ont empoisonné son enfance, face au vide qu'il ressent dans sa vie, face à son besoin de s'appuyer sur des souvenirs sur celle qui lui a tant manqué et qui lui manque toujours.
Ce roman traite, avec force et sensibilité, du thème du féminicide du point de vue d'un enfant devenu adulte qu'on a voulu protéger mais auquel on a dénié la vérité dont il avait besoin pour se construire. Il traite, également, du sentiment de culpabilité des proches, qui n'ont jamais imaginé un tel drame et qui doivent vivre avec. L'auteur sait trouver les mots justes pour décrire la quête éperdue d'amour maternel d'un adolescent, puis d'un homme, qui l'empêche de vivre sereinement sa première grande histoire d'amour, se demandant s'il ne cherche pas sa mère à travers sa compagne.
Ce roman m'a rappelé "Ceci n'est pas un fait divers" de Philippe Besson sur les effets collatéraux d'un féminicide, en particulier sur les enfants, même s'ils n'ont pas assisté physiquement à la scène et sur les parents qui perdent un enfant dans d'atroces circonstances.
Il donne également lieu à un sévère réquisitoire contre les EHPAD, le manque criant de personnel, le manque de temps consacré aux résidents, la solitude dans laquelle sont laissées les personnes âgées.
Le style de l'auteur est à la fois très (trop) travaillé, très littéraire, poétique en particulier dans les descriptions de la Normandie et parfois très cru. Les sauts temporels, au gré des souvenirs, donc désordonnés, brident parfois l'émotion.
Ce primo-roman est d'autant plus réussi qu'il est construit autour d'un thème cher au coeur de Tim Dup, les violences faites aux femmes; il soutient d'ailleurs l'association Women Safe & Children.
#Jesuisfaitdeleurabsence #NetGalleyFrance
Commenter  J’apprécie          182



Ont apprécié cette critique (17)voir plus




{* *}