Oyez, citoyens!
Voici le récit d'une détestable et odieuse mère, génitrice d'un fils non désiré qu'elle exècre.
Qu'elle est insupportable, cette Pâqueline
Renard !
Rongée de haines recuites, ruinée et conspuée, elle macère des rancoeurs solides envers ses contemporains et déteste encore plus un fils contrefait, embaumeur pervers, emprisonné pour actes licencieux sur cadavres.
Le contexte est fleuri, le propos égrillard et paillard, la légèreté décapante.
Le décor du
Paris du Directoire est posé, avec ses rues qui grouillent, parfumées de pestilence, peuplées d'individus qui puent, pètent, vocifèrent et s'injurient. L'argument narratif se décline en deux parties imbriquées, entre souvenirs de la Pâqueline jeunette et attachante, et son quotidien de veuve, rusée et malhonnête.
Dans un style rabelaisien, par une tonalité d'humour et d'exagération dans l'exécrable et le monstrueux, et par le raffinement décalé d'une écriture 18ème siècle, la vie de la mégère s'apparente à une tragicomédie qui se déguste sourire aux lèvres, non sans se délecter de la solide érudition sur l'époque, ses us et coutumes.
Faisant diptyque avec
L'embaumeur, précédent opus tout aussi truculent,
Isabelle Duquesnoy, toujours très inspirée, nous offre un revigorant roman historique !