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Critique de Marti94


Tous les textes de Marguerite Duras sont importants pour moi mais je dois dire qu'il est parfois difficile de s'y retrouver, entre les différentes versions et adaptations pour le théâtre et le cinéma.
Ce recueil intitulé "Des Journées entières dans les arbres" contient 4 nouvelles dont la première, homonyme, est connue sous sa forme de pièce de théâtre notamment parce qu'elle a été mise en scène par Duras elle-même et jouée par Madeleine Renaud.
Mais ici, il s'agit de la nouvelle ou plutôt du texte (comme aimait le dire Duras) d'origine.
J'ai déjà eu l'occasion de commenter cette histoire, celle d'une mère qui retrouve son fils après plusieurs années de séparation.
Ce qui m'a attiré dans ce recueil, c'est le texte intitulé « Madame Dodin » qui est beaucoup moins connu, même si j'ai aussi aimé « le boa » et « Les chantiers ».
Mais cette Madame Dodin, j'y suis attachée car j'ai vu une adaptation loufoque et drôle de la jeune compagnie Lophophore aux 22ème rencontres de Marguerite Duras à Trouville où je suis allée spécialement ce mois-ci.
Madame Dodin, c'est la concierge de Duras avec qui elle discutait souvent car elle adorait les gens simples, les « petites gens » comme on dit.
Chaque matin, Madame Dodin sort les poubelles du 5 de la rue Sainte-Eulalie à Paris. Elle déteste ça car c'est lourd et ça sent mauvais (surtout à l'époque où il n'y avait pas de conteneurs fermés). Et elle le rend bien aux habitants de l'immeuble. En bonne sexagénaire autoritaire, elle tyrannise ses locataires à grands coups de beuglements qui hantent les échos de la cour d'immeuble. Mais heureusement, il y a Gaston le balayeur du quartier dont elle est un peu amoureuse.
Ce qui semble être l'éloge de l'ordinaire, des problèmes de poubelles et de balayage, dérive sur des rêveries illusoires, une romance impossible et le déterminisme social. Car c'est l'étude sociologique qui fait la force de ce texte à l'humour cinglant, sorte de résumé drôle de la lutte des classes, réduite à une opposition permanente entre la concierge et les habitants de l'immeuble bourgeois où elle est employée. Excellent !

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