La pièce a été initialement écrite pour la BBC, publiée en 1965 et jouée au théâtre. Elle a été adaptée au cinéma en 1967 par
Marguerite Duras elle-même et Paul Seban, avec Delphine Seyring et
Robert Hossein dans les rôles principaux.
Marguerite Duras la remettra sur le métier dans les années 80, ce sera Musica deuxième, où elle retravaille le matériaux et y ajoute une suite. Cela illustre parfaitement le travail de
Duras : une oeuvre n'est au final jamais achevée, elle peut toujours être reprise, et divers façon de raconter une histoire se complètent : le théâtre, le roman, le cinéma...Avec chaque fois un éclairage différent.
Un homme, une femme. Ils viennent de divorcer, c'est pour cela qu'ils sont venus à Évreux où ils n'habitent plus. Ils sont au même hôtel, un dialogue s'engage qui évoque leur histoire, le comment et pourquoi ils en sont arrivés là, à ce divorce, cette séparation.
Le couple, la passion, incontournable et impossible à la fois. Un des grands thèmes de
Duras, auquel elle revient régulièrement. Ce n'est pas dans cette pièce qu'elle donne le meilleur d'elle-même sur le sujet, enfin j'ai lu la première version de
la Musica, peut-être que dans la deuxième c'est plus abouti. Il y a quelque chose d'un tout petit peu daté dans ces rapports homme-femme, pas suffisamment de toujours et partout, enfin à mon sens. Par moments, l'éternel tragique, la souffrance objectivement sans objet mais qui fait d'autant plus souffrir, l'altérité infranchissable, font leur apparition dans ce petit hôtel que l'on imagine un peu mité, anachronique.
Mais à chaque lecture de
Duras, je me dis décidément que c'est un immense auteur.