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Critique de Thrinecis


En 1992, à l'âge de 67 ans, Gerald Durrell mena ce qui fut, sans doute, sa dernière expédition scientifique à Madagascar, une mission de sauvetage de quelques espèces indigènes de l'île rouge telles que l'hapalémur gris, l'aye-aye, la tortue à soc ou le rat sauteur géant, toutes menacées par la déforestation et la destruction de leurs habitats.

Son récit est à la fois passionnant, instructif et surtout bourré d'humour. le naturaliste explique sa démarche de conservation des espèces et détaille tout le long cheminement parsemé d'embûches à la fois financières, administratives et logistiques pour trouver les budgets, obtenir les autorisations des autorités malgaches puis dénicher sur place ces espèces en voie d'extinction, ce qui s'apparente parfois à chercher une aiguille dans une botte de foin. Une fois les espèces trouvées, le travail ne s'arrête pas là : il s'agit de les "acclimater" en les nourrissant dans des cages adaptées puis ensuite de les acheminer vers le zoo local si les conditions de conservation y sont réunies, sinon de les rapatrier dans le zoo de Gerald Durrell à Jersey où elles seront protégées dans l'espoir d'une remise en liberté après accroissement des effectifs de l'espèce. A toutes ces péripéties s'ajoutent les soucis de santé de l'écrivain, qui nous sont narrés avec beaucoup de drôlerie, malgré l'inconfort de la situation et les souffrances endurées.

Mais quant au bout du chemin, la rencontre avec l'aye-aye a lieu, c'est un moment magique et émouvant d'immense joie. Ce petit lémurien a de grands oreilles qui bougent sans cesse dans l'obscurité pour détecter les sons et a surtout une particularité tout à fait fascinante : il cherche sa nourriture par percussion en tapotant de son long majeur squelettique les troncs des arbres pour y détecter les larves qui s'y déplacent à l'intérieur. Il est malheureusement considéré comme maléfique par les malgaches qui ne se privaient pas de le tuer, d'autant plus que son territoire se réduisant comme peau de chagrin, il a pris l'habitude de piller les cultures des paysans.

D'autres rencontres animales tout aussi passionnantes nous sont offertes dans ce récit bien écrit, qui se lit aisément et avec plaisir.

C'est un beau récit de voyage qui permet de découvrir la beauté et la diversité des paysages et de la faune de Madagascar, tout en décryptant les menaces qui pèsent sur le fragile équilibre des écosystèmes et les nombreux défis à relever pour assurer la protection des espèces et des ressources de l'île et donc, par ricochet, celle des Malgaches.
Une belle leçon d'écologie et de zoologie !
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