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Critique de StCyr


Ma Famille et autres animaux est une oeuvre d'inspiration autobiographique, premier volet de la Trilogie de Corfou, de Gerald Durrell. Elle fait le récit drolatique de l'installation d'une famille d'expatriés britanniques à Corfou et des aventures burlesques qui émaillent ce séjour de cinq ans, conséquences directes de la passion grandissante et envahissante du narrateur pour les trésors naturels dont regorge cette île. Honneur à la mère, Louisa, à qui le livre est dédié, qui, comme le dit l'auteur lui-même, tel un Noé plein de douceur a su, sans se départir d'un calme angélique, malgré les tempêtes et les écueils, faire voguer ce navire, qui prit l'aspect de l'Arche du patriarche, au fil des adoptions singulières de Gérald. Son attrait pour l'art culinaire semble avoir agi pour elle comme un salutaire lénitif. Par ordre d'apparition sur cette terre, Larry vingt-trois ans, que les frasques de son frère ne cessent de déranger dans le long apprentissage de son art, lui qui deviendra l'auteur célèbre du Quatuor d'Alexandrie, et qui salue très souvent ces dernières par un commentaire faussement flegmatique. Leslie, dix-neuf ans, une âme de Nemrod, dont la passion pour la pratique cynégétique, pourrait avoir comme sujet d'exercice les petits amis du narrateur. Il n'y a pas grand-chose à dire de Margo, dix huit ans, qui semble exceller dans la science de se laisser vivre, n'ayant de soucis existentiel que celui que lui donne son acné. Enfin le narrateur, Gerry, dix ans, qui, au gré de ses expéditions exploratrices et des changements de précepteur, va se découvrir une âme de naturaliste, ce qu'il deviendra d'ailleurs à l'âge adulte. Les maisons successives qu'habite la famille prennent progressivement l'aspect d'un pandémonium caquetant, croassant, sifflant et jappant, témoignages éloquents du compagnonnage envahissant que Gerry impose à la famille. En guise de preuve de ces assertions, le commentaire sarcastique d'un employé des douanes helvète porté sur un document officiel, dans la colonne description des voyageurs, lorsque les Durrell reprennent le chemin de la Grande-Bretagne : un cirque ambulant et son personnel.

Ma famille et autres animaux est une oeuvre fort réjouissante dans la meilleure tradition d'humour flegmatique de la littérature britannique. Lu immédiatement après le copieux - et parfois indigeste, Quatuor d'Alexandrie de Lawrence Durell, dans l'optique d'y trouver peut-être quelque part une manière d'exégèse de ce dernier, ce que le présent volume n'est bien évidemment pas, ce récit brille, en comparaison, par la légèreté et le comique bon enfant avec lesquels est décrit la difficile et parfois périlleuse cohabitation entre la gente animale et l'espèce humaine qu'impose le narrateur à sa famille.
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