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Léo Lack (Traducteur)
EAN : 9782351780084
263 pages
Gallmeister (04/01/2007)
4.11/5   170 notes
Résumé :

La trilogie de corfou tome 1

La famille Durrell ne supportant plus le morne climat britannique, elle décide - comme le ferait n'importe quelle famille sensée - de quitter l'Angleterre et part s'installer sur l'île de Corfou. Pour le jeune Gerry, âgé de dix ans, commence alors une période de fantaisie et de liberté consacrée à l'observation des serpents, scorpions, tortues, lézards, goélands et autres créatures qui peuplent l'île. Et lorsque ce... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (42) Voir plus Ajouter une critique
4,11

sur 170 notes
Le futur naturaliste Gérald Durrell décrit dans le premier tome de son autobiographie 5 ans d'une vie paradisiaque à Corfou, quand sa mère et toute la fratrie fuient la sinistre Albion pour des cieux toujours bleus. Gérald a 10 ans au début du livre et, pour lui, faire l'école buissonnière prend tout son sens: le nez au ras du sol, il découvre émerveillé la finesse ouatée des gonds que tissent les mygales pour fermer leur demeure souterraine ; il capture des serpents d'eau en repérant leur corps glissants sous ses orteils; adopte un scorpion, mère de famille nombreuse, dont les bébés minuscules se cramponnent sur son dos; débusque un petit duc couvert de son duvet de bébé, « semblable à une grosse touffe de pissenlit en graines pourvue de grands yeux d'or »…
Absorbée par les aventures édéniques de Gérald, il m'a bien fallu 50 pages pour réaliser que Larry, le grand frère rendu hystérique par la propension du benjamin à ramener les bestioles les moins aimables dans tous les recoins de la maison, était Lawrence Durrell himself, l'auteur du quatuor d'Alexandrie, LE écrivain sérieux de la famille. Gérald ne se contente donc pas de décrire le paradis terrestre de son enfance, il nous sert par la même occasion une resucée comique de Caïn et Abel. Non content de décrire son frère comme un insupportable tyran domestique, il l'attaque sur son terrain: l'écriture.
Et ce roman est fabuleusement bien écrit. On y trouve le fameux humour anglais que le titre faisait espérer, et une famille de cinglés qu'une mère imperturbable parvient à contenir dans les limites de la civilisation (Rule Britannia). Mais aussi le picaresque du roman de l'enfant rebelle, entre Tom Sawyer et Mowgli. Et enfin la poésie naturaliste, sensuelle et concrète, qui donne envie de courir tout nu sur des rochers brûlants avec son fox-terrier sur les talons, en levant bien haut les jambes pour ne rien manquer de la vie grouillante: « Les oursins, pareils à des marrons d'Inde bruns et luisants dans leur coque, leurs piquants orientés comme l'aiguille d'une boussole vers le danger possible, se rassemblaient en groupes dans les interstices pleins d'ombres parmi les herbes. Les anémones de mer s'accrochaient aux rochers, grasses et brillantes, agitant leurs tentacules en une sorte de danse orientale afin d'attraper les crevettes qui passaient avec de rapides coups de queue, aussi transparentes que le verre. En fouillant, sous l'eau, dans les sombres cavernes, je dénichai un bébé pieuvre qui s'installa sur le rocher comme une tête de méduse, rougit, prit ensuite une couleur de vase et me considéra avec des yeux tristes sous le dôme chauve de sa tête »
L'équilibre improbable du livre vient d'une inversion constante : la famille Durrell, caricaturale, fonctionne selon des lois désopilantes mais attendues et des caractères stéréotypés. Tandis que les animaux déploient toute une palette de comportements, et composent une comédie plus humaine que celle des hommes, fascinants, inattendus, cruels et goguenards.
Tout ça pour dire que j'ai beaucoup plus envie de terminer la trilogie de Corfou que de relire le Quatuor d'Alexandrie.
Abel vainqueur de Caïn par K.O.
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Des brumes de Bournemouth à la lumineuse Corfou – villa fraise, villa jonquille et villa Blanche Neige, au rythme des lieux successifs auxquels s'attache la tribu Durell – ce livre ressemblerait presque à un éloge du déménagement pratiqué comme un art de vivre. "Gerry" Durell (1925-1995), benjamin d'une fratrie peu ordinaire et futur naturaliste de renom (il est aussi le créateur du zoo de Jersey), fut sans aucun doute un enfant des plus attachants. Il relate ici, avec une immense tendresse bordée d'un humour ravageur et un sens accompli du romanesque, les souvenirs parfumés d'un « apprentissage » précoce et sur le tas au métier de zoologiste, à Corfou juste avant guerre. Sa famille vient de fuir pour cinq ans le « maudit climat anglais ». Il a dix ans, une curiosité sans bornes et des talents d'observateur hors pair que moult précepteurs vont tenter de canaliser sur place. Les saisons, le hasard et bien entendu la ruse enfantine l'amènent, avec son fidèle chien Roger, à une exploration soigneuse et enchanteresse – qu'il sait admirablement faire partager – de la riche faune animalière corfiote, et à s'entourer d'amis bientôt nombreux et de plus en plus encombrants (tortues, scarabées, un couple de pies, crapauds, araignées, geckos, mantes, deux serpents et une bande de scorpions, pigeon et goéland géant, j'en passe ...).

L'amour tout à fait immodéré qu'il porte aux animaux le conduit à des découvertes multiples et variées provoquant une cohabitation animalière, très peu réglementée il faut bien dire, que toute la fantasque famille subit ou approuve à des degrés divers, et plus ou moins stoïquement – l'aîné Larry s'avérant être le plus hystérique de tous face à ce partage du territoire souhaité par Gerry. Un premier cercle d'intimes se compose de la bienveillante et très, vraiment très indulgente Mrs Durrell, elle-même portée sur la botanique, et de sa progéniture : l'écrivain Larry, à l'ironie mordante parfois suffisante (on lui doit le quatuor d'Alexandrie, 1957/1960), le sympathique Leslie, juste un peu fou de la gâchette et Margo, tellement obsédée, si ce n'est totalement désespérée par son acné, qu'elle n'a plus d'autre recours que s'en remettre à la divinité locale, Saint Spiridion ; un deuxième cercle, tout aussi réussi, constitué de Spiro, le guide interprète tout terrain, l'indispensable médiateur des spécificités douanières, l'ami indéfectible des premières aux dernières heures corfiotes, de la douloureuse Lugaretzia, du docteur « Po... po... po... », rare défenseur de la rationalité sur une île qui en paraît dépourvue, du professeur Théodore Stephanides et de quelques autres individus originaux fournis par les défilés incessants d'amis et de convives que Larry n'a de cesse d'inviter. Voilà pour les spécimens remarquables de ce premier volume haut en couleurs de la Trilogie de Corfou (rééditée récemment dans son intégralité), conçu comme un hymne délicieux et sans entraves à la diversité animalière et à la fantaisie humaine.
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Avec ce premier tome de la Trilogie de Corfou, Gerald Durrel revient sur ses souvenirs d'enfance lors du séjour de sa famille sur l'île de Corfou, dans un récit plein d'humour où les scènes en famille alternent avec les observations de la faune locale.

La famille Durrell, vue par le plus jeune des fils, apparaît comme une tribu excentrique où chacun a ses centres d'intérêt propres qui tournent presque à l'obsession. Ainsi l'aîné, Lawrence Durrell, est obnubilé par l'écriture, le cadet par la chasse, et leur soeur ne pense qu'aux vêtements et aux soins de beauté tandis que leur mère se préoccupe avant tout de ne contrarier aucun de ses enfants adorés. A cette joyeuse troupe s'ajoutent quelques autochtones tout aussi hauts en couleur, tels qu'une domestique hypocondriaque, un chauffeur de taxi qui connaît toutes les combines de l'île, un médecin féru de sciences naturelles et d'anecdotes historiques étonnantes, etc.

Alors que sa famille est accaparée par ses propres occupations, le jeune Gerry dipose d'une grande liberté qu'il met à profit pour explorer l'île et étudier ses animaux. Chiens, scorpions, pies, tortues, araignées et autres bêtes en tous genres lui permettent d'assouvir son insatiable curiosité et on sent déjà toute la passion du jeune garçon qui deviendra naturaliste par la suite.

Le récit est très agréable, drôle et dépaysant, mais les chamailleries familiales et les descriptions naturalistes finissent par devenir répétitives et j'avoue que j'ai un peu survolé les derniers chapitres…
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Après avoir visionné l'excellente série "The Durrells" j'étais curieuse de découvrir les livres de Gerald Durrell qui servirent de scénario à la série.

Si je n'avais pas vu la série, il est certain que le roman m'aurait plu bien plus qu'il ne le fit.

Non pas que le roman m'ait ennuyé, ce n'est pas ça, mais c'est que la série est différente du roman (ou le contraire ?) : des tas d'événements vus ne se retrouvent pas dans le livre, de plus, il y a dans le livre des choses qui ne sont pas dans la série (ils déménagent trois fois dans le roman).

Et puis, c'est surtout lié au fait que puisque le narrateur du livre est Gerry, nous passons moins de temps avec sa famille, contrairement à la série qui dispatche du temps de présence à tout le monde.

Ma tristesse ira au fait que le beau fermier venant du Nord (et qu'on a envie de renverser dans un champ d'oliviers) ne se trouve pas dans ces pages et que nous ne verrons pas le débarquement de la tante Hermione, ce qui est dommage car elle gagne à être connue tant elle est un ouragan à elle toute seule.

En ce qui concerne les personnages, ils sont tels que vu dans la série : des enfants égoïste, une mère un peu trop permissive, un peu trop molle alors que ses aînés auraient tous besoin d'une bonne fessée tant ils sont attachés uniquement à leur nombril et n'ont aucun sens des responsabilités, surtout Lawrence, l'écrivain.

J'ai toujours envie de secouer leur mère, de lui dire de ne pas faire tous les caprices de son aîné, de les faire bosser un peu et de s'acheter au magasin du coin de la détermination et de l'autorité !

Malgré leurs défauts et le côté mauvaise foi de Lawrence, cette famille est attachante. Surtout Gerald et son amour immodéré pour les animaux en tout genre dont je ne voudrais pas toucher les trois quart (scorpions, crapauds, mantes, et autres).

C'est frais, profond, plaisant à lire et une fois que j'eus mis la série de côté, que je n'ai plus cherché à me faire le film de la lecture dans ma tête et selon la série, je me suis laissée entraînée dans les petits chemins de Corfou à la recherche de bestioles en tout genre avec mon ami Gerry.

Un roman bourré d'humour, avec des personnages que l'on dirait tout droit sorti de l'imagination d'un auteur fantasque alors qu'ils sont bien réels, comme quoi, le réalité dépassera toujours la fiction.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Un hiver sans fin, des nouvelles d'ici et d'ailleurs qui n'incitent guère à l'optimisme… Il était temps pour moi de lire un de ces romans dont je dis qu'ils devraient être remboursés par la Sécu ! Malheureusement, il est plus facile de faire pleurer que rire, paraît il. Où sont les successeurs de K.Cook, J. Riel, D. Westlake, pour ne citer qu'eux ? Faute de trouver le livre convoité, j'ai ressorti de ma bibliothèque « Ma famille et autres animaux » de Gerald Durrell, écrit en 1956 et réédité chez Gallmeister en 2007. le livre étant resté assez confidentiel en France, j'ai envie de partager le plaisir de cette réjouissante relecture. L'auteur, célèbre naturaliste (frère de Lawrence, l'auteur du Quatuor d'Alexandrie) a vécu dans son enfance une expérience inoubliable : sa famille ne supportant plus le climat britannique décide tout de go – comme le ferait toute personne sensée - de partir vivre sur l'île de Corfou. Il a dix ans. Commence alors pour lui une période de liberté et de découverte de la nature et des petits animaux qui peuplent l'île. Beaucoup d'années plus tard, lui prend l'envie de raconter cette fabuleuse expérience… Mais il introduit aussi dans son récit les membres de son originale famille qui vont y prendre plus de place que prévu ! Famille « déjantée », îliens pittoresques, choc des cultures, de situations hilarantes en catastrophes irrésistibles, l'auteur avec son humour très british nous entraîne dans un tourbillon de lumière, de saveurs et d'odeurs… Sous le soleil de la Méditerranée. de quoi remonter le moral, non ?
Lisez l'introduction : si vous riez, ce livre est fait pour vous !
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
C'est à la villa blanche que je nouai des liens intimes avec les mantes. Jusque là, je les avais vu rôder à travers les myrtes, mais je n'y avais jamais prêté grande attention. Elles m'obligeaient maintenant à les remarquer, car, sur le sommet de la colline où se trouvait la villa, il y en avait des centaines, dont la plupart étaient beaucoup plus grandes que celles que j'avais vues auparavant. L'air dédaigneux, elles restaient accroupies sur les oliviers, parmi les myrtes, sur les feuilles vertes et lisses des magnolias et, le soir, elles convergeaient vers la maison, bruissant à la lumière de la lampe, leurs ailes vertes brassant l'air comme des roues des anciens bateaux à aube, pour se poser sur les tables ou sur les chaises, tournant la tête de tous côtés à la recherche d'une proie et nous regardant avec leurs yeux bulbeux. Je ne m'étais jamais rendu compte jusqu'alors que les mantes pouvaient être aussi grosses. Certaines d'entre elles avaient jusqu'à douze centimètres de long. Ces monstres n'avaient peur de rien et attaquaient sans hésiter des proies plus grosses qu'eux-mêmes. Les mantes semblaient croire que la maison étaient leur propriété et les murs et les plafonds leur terrain de chasse légitime. Mais les geckos, qui vivaient dans les crevasses des murs du jardin, avaient la même impression, de sorte que mantes et geckos se faisaient constamment la guerre. La plupart des batailles étaient de simples escarmouches entre des individus des deux tribus, mais, comme ils étaient généralement de force égale, elles ne tiraient jamais à conséquence. De temps à autre, cependant, le spectacle valait vraiment d'être observé. J'eus la chance d'assister aux premières loges, à un tel combat, qui commença au-dessus de moi pour se terminer sur mon lit (p. 260).
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Ce livre est le récit d’un séjour de cinq années que j’ai fait avec ma famille dans l’île de Corfou. Je le voyais, à l’origine, comme un exposé légèrement nostalgique sur l’histoire naturelle de l’île, mais je commis la grave erreur d’y introduire les membres de ma famille dès les premières pages. Une fois sur le papier, ils s’y installèrent et invitèrent divers amis à partager avec eux les chapitres suivants. C’est avec la plus grande difficulté et grâce à beaucoup d’astuce que j’ai réussi à leur arracher quelques pages et à les consacrer aux animaux.
Je me suis efforcé de faire des membres de ma famille un portrait fidèle et sans exagération. Ils apparaissent tels que je les ai vus. Pourtant, pour expliquer certains aspects curieux de leur comportement, il me faut dire qu’à l’époque où nous étions à Corfou, nous étions tous jeunes : Larry, l’aîné avait vingt-trois ans, Leslie dix-neuf et Margo dix-huit. J’étais le plus jeune : j’avais dix ans, âge impressionnable et tendre.
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LORSQUE L’ÉTÉ TOUCHA À SA FIN, je me trouvai une fois de plus, à ma grande joie, sans précepteur. Mère avait découvert, ainsi qu’elle l’exprimait avec délicatesse, que Margo et Peter avaient « trop d’affection l’un pour l’autre ». Comme, à l’unanimité, la famille se refusait à voir en Peter un futur gendre ou beau-frère, il fallait évidemment faire quelque chose. Leslie suggéra d’abattre Peter d’un coup de revolver, idée qui ne fut pas retenue. Pour ma part, je la trouvais magnifique, mais je représentais la minorité. Larry, lui, proposa d’envoyer l’heureux couple vivre à Athènes pendant un mois, afin, expliqua-t-il, de les guérir de ce caprice.Mère s’y opposa catégoriquement et, finalement, congédia Peter, qui disparut furtivement. Nous eûmes à faire face à une Margo tragique, éplorée, pleine d’une farouche indignation, qui, vêtue pour la circonstance de ses vêtements les plus sombres, joua magnifiquement son rôle. Mère l’apaisa et l’abreuva de douces platitudes, Larry lui fit un cours sur l’amour libre et Leslie, pour des raisons connues de lui seul, décida de jouer le rôle du frère outragé.Il ne cessait de brandir un revolver et de menacer d’abattre Peter comme un chien s’il remettait les pieds dans la maison. Au milieu de tout cela, Margo pleurait et nous affirmait que sa vie était finie. Spiro, qui avait le goût des situations dramatiques, passait son temps à pleurer avec elle et postait ses amis le long des docks pour s’assurer que Peter ne tenterait pas de revenir dans l’île. Tout le monde s’amusait beaucoup.
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J’aimerais rendre un hommage particulier à ma mère, à qui ce livre est dédié. Tel un Noé plein de douceur, enthousiaste et compréhensif, elle a su gouverner son navire plein d’une étrange progéniture à travers les orages de la vie avec une grande habilité, sous la menace d’une mutinerie toujours possible, et au milieu de dangereux écueils (fonds en baisse et extravagances diverses), sans être jamais certaine que sa conduite serait approuvée par l’ équipage, mais convaincue qu’on lui reprocherait tout ce qui tournerait mal. Il est miraculeux qu’elle ait survécu au voyage, mais elle s’en est pourtant tirée et, qui plus est, avec sa raison plus ou moins intacte. Comme mon frère Larry me le fait à juste titre observer : nous pouvons être fiers de la façon dont nous l’avons élevée : elle nous fait honneur .
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Quelques jours plus tard, de petits nuages blancs ouvraient leur parade d’hiver. Ils s’attroupaient dans le ciel, moelleux, joufflus, échevelés et, les poussant devant lui comme un troupeau de moutons, le vent se levait. D’abord, il était tiède et s’élevait en bouffées légères, effleurant les feuilles des oliviers qui prenaient des tons argentés, berçant les cyprès qui ondulaient doucement et soulevant les feuilles mortes qui tourbillonnaient en de petites danses joyeuses. Avec enjouement, il ébouriffait les plumes des moineaux, qui frissonnaient et gonflaient leur jabot. Il se jetait avec avertissement sur les mouettes, qui arrêtées en plein vol, devaient courber leurs ailes pour lui résister. Les volets se mettaient à claquer et les portes à cogner. Mais le soleil brillait encore, la mer restait paisible et les montagnes gardaient un air serein sous leur chapeau de neige. Pendant une semaine environ, le vent jouait ainsi avec l’île. Puis survenait une accalmie, quelques jours de paix étrange.Et soudain, au moment où l’on s’y attendait le moins, le vent revenait. Mais c’était un tout autre vent, furieux,mugissant, hurlant, qui se jetait sur l’île et essayait de la pousser à la mer. Le ciel bleu se couvrait de nuages gris, la mer se colorait d’un bleu profond, presque noir, et s’incrustait d’écume. Comme de sombres balanciers, les cyprès oscillaient et se découpaient dans le ciel et les oliviers, qui, tout l’été, avaient un air paisible de vieux sorciers, étaient gagnés par la folie du vent, mais c’était une pluie chaude et agréable sous laquelle on pouvait marcher, dont es grosses gouttes crépitaient
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