AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de mh17


Les billes du Pachinko (2018) est le deuxième récit d'Elisa Shua Dusapin et il est aussi réussi que le premier, Hiver à Sokcho. le récit est court mais très dense et remue.
La trame narrative est simple. L'action se déroule à Tokyo durant les vacances estivales. Claire, une jeune suissesse d'origine coréenne, rend visite à ses grands-parents qui tiennent un pachinko (jeu entre le flipper et la machine à sous) dans le quartier de Nippori. Elle voudrait les emmener en septembre en Corée, qu'ils ont dû quitter cinquante ans auparavant. En attendant, elle donne des cours de français à Mieko, une petite japonaise de dix ans que sa mère, Mme Ogawa, élève seule dans un ancien hôtel décati.
L'écriture est précise, concrète, joue en permanence sur les décalages, les dissonances et les malentendus.
Le désarroi de Claire est palpable. Elle a peu à peu oublié la langue coréenne que sa mère lui avait transmise enfant. Son grand-père la reprenait au début et puis à présent Ils se contentent de mots simples, anglais ou coréens, de japonais jamais. La grand-mère refuse de parler le japonais. Mme Ogawa juge qu'elle ne maîtrisera jamais cette langue. L'auteure crée une tension au début du livre qui durera jusqu'à la fin. Rien n'est harmonieux. Tokyo est comme un grand enclos en plastique clignotant de publicités où "fument les salarymen, le geste saccadé". L'étroite maison des grands-parents est coincée entre deux tours, Claire s'enferme dans sa chambre au sous-sol. La petite Mieko dort dans la fosse de l'ancienne piscine. Alors il reste le jeu à partager. Mais rien n'est simple. le jeu de pachinko qui devrait la relier au grand-père est un jeu solitaire. le monopoly version suisse devrait lui permettre de communiquer avec sa grand-mère mais sa grand mère devient sénile. Elle préfère collectionner les playmobils qu'elle se plaît à décapiter après les avoir installés. Claire croit plaire à Mieko avec Disney et Heidi mais il s'agit d'un malentendu. La nourriture devrait être source de partage mais il faut avaler les huîtres qui dégoutent, les nouilles qui dégoulinent et les plats industriels à emporter. Cependant peu à peu, Claire comprend les traumatismes subis par ses grands-parents. Elle apprivoise la petite fille solitaire et celle-ci l'aide à avancer. le récit prend alors le parfum de l'amande douce.
Commenter  J’apprécie          2617



Ont apprécié cette critique (22)voir plus




{* *}