L'anthropomorphisme n'est pas un obstacle majeur à la compréhension de ce que je suis, contrairement à l'anthropocentrisme qui place l'humain au centre du monde. Selon cette doctrine, tous les êtres vivants n'ont de mérite que s'ils contribuent à votre survie et à votre plaisir. «A quoi sert le blob?» est d'ailleurs la question qui revient le plus souvent lorsque vous parlez de moi. Je pourrais vous rétorquer : «A quoi sert I'humain ? » Au risque de vous décevoir, je n'ai pas traversé les âges depuis le cambrien afin de m'acquitter d'une quelconque obligation envers vous. En revanche, si mon organisation, mes comportements et ma physiologie peuvent vous aider à relever des défis technologiques, médicaux, écologiques ou autres, je veux bien me rendre utile.
Les amibozoaires ont divergé des obazoaires, le super-règne regroupant les animaux et les champignons, il y a plus d'un milliard d'années. Du point de vue de l'évolution, vous êtes donc plus proche d'une truffe que moi.
Ma grande passion dans la vie, c'est le gras. Je peux détecter du cholestérol, mon péché mignon, même si celui-ci est dilué à 20 milligrammes par litre, soit quelques grains microscopiques dans une carafe d'eau. Karadoc dans Kaamelott a tout à fait raison quand il clame « le gras, c'est la vie ».
Tout est une question d'équilibre et malheureusement votre société capitaliste ne vous aide pas.