- Les secrets finissent toujours par sortir, d'une manière ou d'une autre.
Je jure qu'elle a lu trop de romans sentimentaux. La perspective d'un amour impossible lui fait battre des mains.
- Le sexe, c’est tout ?
- J’ai dit que c’était fantastique.
- Oh, je suis flatté.
Il ramasse une poignée de pétales sur la nappe et la déverse à gauche d’un air de défi, sans mot dire. Je commente :
- Un peu facile. J’attends les arguments qui vont avec.
Josh se penche vers moi. Son parfum épicé m’emplit les narines. J’éprouve une envie subite de lécher sa peau bronzée, à l’endroit où le pouls bat dans son cou.
- Viens avec moi, je te les montrerai.
J’éclate de rire à mon tour.
- C’est tellement éculé comme technique de drague !
- Je n’ai pas besoin de te draguer, objecte-t-il, tu m’as déjà dit oui
Je m'abstiens de préciser « mon petit ami », « mon copain , ou pire, « le fils d'Andrew ». C'est Joshua et c'est une évidence.
Ne vaut-il pas mieux considérer chaque rencontre comme une opportunité plutôt que comme un risque?
- Tu ne doutes jamais ?
- C’est comme le vélo : si tu arrêtes d’avancer, tu tombes.
- Tu sais comment sont les gens…
- Je le découvre.
L’amertume de ma propre voix me fait grimacer.
- Demande ce que tu veux.
- Douce musique à mes oreilles.
– Ne bouge pas, m’ordonne Cécile. Il me reste une vingtaine de boutons. Il n’existait pas de modèle avec une fermeture éclair ?
Je préférais celui-là.
En réalité, il s’agit d’une confection sur mesure (tout est possible à Las Vegas !) réunissant les caractéristiques de plusieurs modèles. Je l’avoue, j’ai pris un plaisir malicieux à demander des boutons au lieu d’une fermeture éclair. J’imagine déjà la tête de mon futur époux, féru de technologie, quand il découvrira que pour me déshabiller, il doit les défaire un par un…
– Je t’ai dit de ne pas bouger ! proteste Cécile. Je vais finir par en arracher un.
– Comment va ta diabolique petite sœur ? interroge Trevor.
Tirée de mes pensées, je sursaute. Refermant le recueil de titres, je le glisse dans la poche extérieure de ma housse de guitare.
– Euh… Aucune idée.
– Tu as fini par la noyer ?
– Non ! Pourquoi ça t’intéresse, d’un coup ?
– J’essaye de faire la conversation. Tu ne parles jamais de ta famille.
– Peut-être parce que je n’ai pas envie d’en parler. Tu ne préfères pas une gazette de la vie à Stanford ?