Nymphéas noirs (BD)

C'est toujours intéressant de lire des bandes dessinées quand elles sont adaptées de romans, qu'elles leur soient strictement fidèles ou pas, et surtout quand on a déjà lu ceux-ci. Les images qui se forment automatiquement dans notre tête à la lecture de romans collent-elles avec celles matérialisées en planches ? C'est parfois le cas et alors on se sent merveilleusement complice; parfois, ce n'est pas du tout le cas et cela amène vers une autre vision du roman, toujours instructive.
Adoubée par l'auteur lui-même, l'adaptation de ses Nymphéas Noirs par deux grands de la bd, Fred Duval et Didier Cassegrain, serait un tour de force toujours selon Michel Bussi. N'ayant pas lu ce roman, c'est avec un oeil vierge que je me suis plongée dans cette intrigue ; le suspens était intact. Cette histoire de vengeance et de jalousie au coeur des jardins de Giverny m'a tenue en haleine de bout en bout ; j'ai douté, été surprise, bref un bon moment de lecture. Les couleurs délicates parfaitement accordées aux tableaux des impressionnistes sont belles. Monet aura-il apprécié la bd, lui qui aurait pu en faire avec ses tableaux à l'infini de ses jardins, de ses chers nymphéas ? Aurait-il été aujourd'hui un auteur prolifique de planches ? Aurait-il apprécié que ses jardins soient devenus un lieu si visité, " un parc d'attractions ", "un parc d'impression ", dixit l'héroïne de cette bd, autre question que pose néanmoins cette bd ?