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Citations sur Chroniques (25)

Quatre siècles avant Jesus-Christ, Thucydide vous explique que la nature humaine est constamment l'ennemie de ce qui la dépasse. Que les mots de son temps perdent peu à peu leur sens. Qu'en un clin d'oeil on peut retourner une opinion, dénaturer un fait. Comme si rien n'avait changé entre son époque et la mienne.
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Quand les sirènes d'alarme se déclenchaient,il fallait s'allonger par terre sous les bureaux, ne plus bouger d'un millimètre, se taire. Comme si ça pouvait vous sauver des bombes. Mais une menace d'anéantissement, ça vous fiche la trouille.
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Elvis Presley, personne ne l’écoutait plus. Cela faisait des années que, d’un coup de hanche, il avait envoyé sa musique dans d’autres galaxies
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Il ne forçait pas sa voix, il n'en avait pas besoin ; il était détendu, il émanait de lui une puissance naturelle. Brusquement, sans aucune sorte d'avertissement, ce type-là a ouvert une fenêtre au fond de mon âme. C'était comme s'il me disait : " Tu devrais faire pareil. " Et j'ai compris quelque chose plus vite que jamais dans mon existence. Je voyais où il trouvait, cette puissance, ce qu'il faisait pour l'obtenir. Je voyais à quelle source il puisait, et ce n'était pas la voix en soi, cette voix qui me regardait droit dans les yeux. Je me suis dit, mais je faisais ça avant, moi. Certes, il y a longtemps, mais ça venait automatiquement. Personne ne m'avait appris. Comment oublier une technique aussi simple, aussi élémentaire ? Est-ce que je savais boutonner mon pantalon ? Je me suis demandé si j'y arrivais encore.
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Quand Hank chante, il n'y a plus de mouvement, tout s'arrête, le moindre murmure est sacrilège.
Avec le temps, j'ai compris que ces enregistrements sont des archétypes de poésies chantées, architecturale, que les piliers de marbres ne sont pas là pour rien. Les syllabes sont disposées de manière à créer une arithmétique parfaite.
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Quelques années plus tôt, Ronnie Gilbert, un membre des Weavers, m'avait présenté en ces termes à un festival de folk à Newport : "Et le voici ... Prenez-le, vous le connaissez, il est à vous !" Le mauvais augure m'avait échappé. On n'avait jamais annoncé Elvis de cette manière. Prenez-le, il est à vous ! C'est fou de dire un truc pareil ! Mon cul, oui. Pour autant que je sache, je n'ai jamais appartenu à personne, ni alors, ni maintenant.
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On m'a appelé le Caïd de la Rébellion, le Chantre Suprême de la Contestation, le Tsar de la Dissidence, le Duc de la Désobéissance, le Chef des Piques-assiettes, le Kaiser de l'Apostasie, l’Archevêque de l'Anarchie, et la Grosse Légume. Mais de quoi diable parle-t-on ? Ce sont d'horribles distinctions.
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On sait parfois qu'une situation doit changer, qu'on y vient, mais il s'agit au plus d'une sensation — comme dans la chanson de Sam Cooke, A Change Is Gonna Corne. Cela n'est pas prémédité ou résolu. Il y a seulement certains présages, qu'on peut identifier ou non. Puis, brusquement, quelque chose survient, très vite, et vous sautez dans un autre monde, inconnu, dont vous avez pourtant une compréhension instinctive — vous êtes libéré. Pas besoin de poser de questions, vous savez où vous êtes. Ça paraît rapide, magique, mais il n'en est rien. Il n'y a pas eu de roulement de tambour, vous n'avez pas subitement ouvert les yeux, l'esprit
en alerte, sûr de vous. C'est plus lent, plus progressif. Comme lorsqu'on a l'habitude de travailler à la lumière du jour, et qu'on voit soudain la nuit tomber plus tôt — peu importe où on se trouve, on n'y changera rien. C'est une prise de conscience. Quelqu'un tient le miroir au-dessus de la porte, on déverrouille celle-ci, on vous pousse à l'intérieur et il faut vous habituer au nouveau décor. Parfois aussi, il faut certaines personnes pour arriver là.
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La fol music était un paradis auquel j'ai dû renoncer, comme Adam a quitté le jardin d'Eden. C'était simplement trop parfait. Quelques années plus tard, c'est une tempête de merde qui s'abattait. Et tout commencerait à brûler. Les soutiens-gorge, les livrets militaires, les drapeaux américains, et les ponts derrière soi - tout le monde se croyait arrivé. La psyché du pays allait changer et, de bien des façons, ce serait la nuit des morts-vivants. Ma route était semée d'embûches, je ne sais pas où elle mènerait, mais je l'ai suivie. Un monde étrange s'ouvrait devant moi, monde d'orage dans une boule de foudre. Beaucoup se sont trompés et n'ont jamais compris. J'ai foncé tout droit. La porte était grande ouverte. Une chose est sûre, ce n'est pas Dieu qui commandait, mais ce n'est pas le diable non plus.
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On a publié un jour un article dont le titre disait : "Le porte-parole nie être un porte-parole." J'avais l'impression d’être un bout de viande qu'on avait balancé aux chiens.
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