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Citations sur Coin perdu pour mourir (19)

Quand tout le reste échoue, tente la vérité, mais seulement quand tout le reste échoue.
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Entre cinq et sept heures du soir, l’exode matinal s’inversait. Les gens revenaient à Phontomol à pied, à bicyclette, dans de vieux bus bondés qui devaient se mettre en première pour grimper la petite pente, ou dans quelques voitures aussi surchargées que les bus, et servant le même objectif – la certitude que tout ce qui était noir aurait déblayé les rues de Middelspruit pour Phontomol avant le couvre-feu de neuf heures.
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Un schéma sud-africain classique. Pas une ville qui n’ait sa banlieue noire. Sans elle, où le magasin trouverait-il son livreur, le dépôt de charbon son ouvrier, ou Mrs van Schalkwyck sa bonne ?
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La fonction du Ku Klux Klan dans le sud des États-Unis était implicite, dans le mécanisme étatique de l’Afrique du Sud. Les Blancs rétrogrades ne s’étaient jamais sentis menacés au point de former une telle organisation. Ils se reposaient sur la certitude que le pouvoir et l’autorité se dressaient entre eux et les hordes noires.

Dernièrement, les Blancs du pays avaient subi de nouvelles pressions.

Tous les territoires voisins s’étaient soumis, ou étaient en train de se soumettre à la loi de la majorité, et personne n’était dupe du fait que la loi de la majorité n’était qu’un euphémisme pour la loi des Noirs ; il y avait eu des émeutes dans la plupart des banlieues noires, l’année précédente.

Le gouvernement, cédant aux pressions d’outre-mer, avait autorisé les équipes de sport mixtes [...]
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Entre autres, il y avait le fait indéniable que les lois du pays et l’efficacité sans relâche des forces de police veillaient à ce qu’aucun Noir ne dépasse les limites. S’il le faisait, on lui démontrait aussitôt son erreur et il l’oubliait rarement.
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C’était un phénomène fâcheux, qui voulait que les crimes commis par les gens de votre bord soient toujours moins odieux que ceux des autres.

En poussant le raisonnement à l’extrême, on arrivait à dire que les gens de son propre groupe n’avaient jamais tort. Freek semblait vouloir justifier cette mini-vague de terreur.

Qu’on n’ait arrêté personne ne paraissait pas le troubler. Si les choses se calmaient, on oublierait et tout irait bien. Les catholiques auraient peut-être dû bâtir leur monastère ailleurs, là où ils étaient les bienvenus.
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Quand on vivait, comme eux, dans une société patriarcale, quand on y avait grandi, on écoutait la voix de l’ordre établi, on emboîtait le pas au membre du Parlement, au dignitaire de l’Église, à son officier supérieur ou au premier venu installé une marche plus haut sur l’échelle sociale.

On ne remettait jamais en question le point de vue de ceux du dessus, et on n’oubliait jamais sa place dans la hiérarchie.

On ne laissait jamais non plus ceux d’en dessous oublier la leur.
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— Le jour avant que petit patron Marthinus est mort je vois Muskiet au kraal du bétail. Muskiet, son visage est gros comme si on l’a tapé. “Muskiet, qu’est-ce qui se passe ?” je dis. Muskiet me dit : “Anna, il m’a frappé encore. Le vieux patron Marthinus il me frappe jamais. Je veux pas que ce maudit crétin me frappe. Je le tue. Il croit que Muskiet est l’idiot. Je le tue.”
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Leurs visages ne montreraient des signes de tension qu’un peu plus tard, ou à l’adolescence, à leur premier contact avec le monde blanc.
p76
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